Mythic Intrigues
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Un monde où les espèces du monde surnaturel vivent dans l'ombre de l'humanité dont ils espèrent rester invisibles. Un univers de conflits, de mystères et d'intrigues
 
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Quand la vie ferme une porte, elle en ouvre une autre...
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Aaron Beaconsfield
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Aaron Beaconsfield
Mes paroles semblaient lui avoir fait autant d’effet que de l’eau sur des récifs. Elle s’en lavait les mains… Même l’image de son père sur la photo ne l’avait pas convaincu, pourtant, ayant vu une photo de lui ce matin même, je savais que nonobstant le fait qu'il ait vieilli, Evan était aisément reconnaissable sur mon cliché, même si cela remontait à 12 ans déjà. La phrase pouvait également suggérer qu’elle ne reconnaissait pas le comportement de son père, le cas échéant c’était peut-être le cas, mais j’aurais été bien en mal de dire le contraire. J’avais moi-même été terriblement surpris du silence qu’il avait conservé sur nous à sa fille. Qu’étions-nous donc pour lui?

Le raisonnement qu’elle s’empressa de griffonner sur son calepin avait de moins en moins de sens. Elle assumait que son père n’avait pas parlé de moi sous prétexte que je présentais peut-être un danger, mais c’était là les manifestations d’une colère d’adolescence qu’elle avait peine à contenir. Tout comme pour moi et Elise, les révélations-chocs n’avaient pas cessé de se succéder depuis ce matin et même si nos nerfs avaient été mis à rudes épreuves, Alicia devait possiblement avoir le plus à absorber puisque contrairement à elle, Elise était au courant qu’Evan avait un frère… Pauvre petite, en se  réfugiant ainsi dans un déni obstiné, sa chute n’en serait que plus douloureuse…

Son énervement et sa frustration avaient commencé à poindre, elle n’était plus aussi formelle, ni aussi fermée qu’au moment où elle  avait franchi l’entrée du salon. Toutefois, une idée lui traversa soudainement l’esprit, et elle prit un moment anormalement long avant d’écrire la suite de son message qu’elle lui afficha avec un air déterminé et provocateur.

« Je ne connais pas le passer de papa, je ne peux donc rien vous demander. Par contre je peux vous demander : seriez-vous un autre ? »

Dès l’instant où je lus les paroles inscrites, je réagis avant qu’Elise ait le temps d’apercevoir le contenu du calepin. Mais à quoi pensait-elle?! Poser une question pareille à côté de sa mère, c’était une catastrophe en devenir! Surtout si elle savait que c'était une humaine. Je voyais déjà la déboulade de question qui s’en serait suivi et Elise n’avait rien d’une idiote, la berner aurait tenu du miracle…

D’un geste très subtil de mon index gauche, j’assemblai une petite quantité de magie pour créer une illusion toute simple qui se superposa au-dessus du calepin afin d’en modifier visuellement le contenu. Ce dernier indiquant maintenant à la place de la phrase précédente avec la même calligraphie que celle de la jeune femme :  

« Je ne connais pas le passer de papa, je ne peux donc rien vous demander. Par contre je peux vous demander : comment nous avez-vous trouvés? »

Je rivai mes yeux vers elle en essayant de ne rien laisser paraître de mon agacement face à cette décision risquée. Cela dit, sa témérité avait eu l’avantage de ne pas passer par quatre chemins. Cette réalité renforcerait la véracité de mon histoire.

-C’est mon père qui a réussi à retrouver Evan. Il a travaillé pour le gouvernement et il a pu parler à quelques anciens collègues qui ont fait deux ou trois recherches pour lui.

Définitivement pas la question qu’elle espérait entendre, et alors qu’elle retourna le calepin vers elle avec une expression de surprise, je dissipai l’illusion sous ses yeux et créa à l’aide d’un second léger mouvement de doigt un lien invisible entre mon esprit et le sien qui me permit de transmettre silencieusement à Alicia et sans laisser la chance à Elise de s’en douter le simple mot suivant :

Oui.


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Jeu 31 Mai - 21:21
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Alicia Beaconsfield
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Alicia Beaconsfield
La réponse d'Aaron lui fit froncer les sourcils car celle-ci n'avait aucun sens par rapport à sa question. Quand elle retourna le calepin la surprise se dessina sur son visage : ce n'était plus la même question et pourtant c'était bien son écriture. Elle était sûr de ce qu'elle lui avait demandé et ce n'était certainement pas comment il les avait retrouvé. Son corps se contracta quand elle sentit un petit picotement avant d'entendre la voix d'Aaron dans sa tête. Oui. Alicia se concentra pour le faire partir de son esprit. Si elle n'avait jamais appris cette forme de magie, elle n'était pas idiote, il lui parlait par un biais que sa mère ne pouvait pas entendre. Tout cela ne la rassurait pas... Il était bien un sorcier et c'était donc à elle d'agir pour les protéger. Cependant il serait compliquer d'aborder le sujet et d'évaluer le risque que représenter cet oncle avec sa mère à ses côtés. Il fallait donc simplement l'éloigner.

« Maman, tu peux aller me chercher un verre de lait chaud avec du miel ? » Signa-t-elle en douceur.

Ce n'était pas la méthode qui lui permettait de gagner le plus de temps, mais elle avait fait dans l'urgence. Quand sa mère eu quitté le salon, Alicia s'empressa de prendre son calepin et d'écrire avant de montrer à Aaron.

« Vous êtes un sorcier. Vous êtes donc un danger potentiel. Si papa ne nous a jamais parlé de vous c'est que vous êtes un danger pour notre famille. Je ne peux pas vous croire et accepter votre présence. Je ne peux pas mettre maman en danger. Effacé la page une fois lu. »

Elle n'avait aucune confiance en Aaron. Si sa méfiance au départ était innocente, à présent elle avait redoublé. L'adolescente se concentra, faisant vibrer l'air autour d'elle et souleva les tasses des deux adultes, espérant ainsi faire comprendre à son interlocuteur qu'elle ne le laisserait pas faire, qu'elle était prête à se battre s'il le fallait. L'homme fit un geste pour l'apaiser, lui faisant comprendre qu'il ne comptait pas l'attaquer. Alicia poussa un soupir de soulagement et reposa les tasses à leur place. Elle reprit son calepin pour continuer la conversation, espérant que sa mère reste encore un peu à l'écart de la pièce.

S'il ne voulait pas les attaquer, s'il était réellement ce qu'il racontait, pourquoi son père le lui aurait-il caché tout cela ? Elle commençait à douter de ce qu'elle savait et elle n'aimait pas cette sensation de ne plus rien savoir, de n'être plus sûre de rien. Elle lança un regard à Aaron, cherchant à déceler en lui le danger ou la sécurité. Elle n'arrivait pas à se décider, elle ne savait pas quoi faire. Alors elle fit le plus simple et écrivit.

« D'accord, vous ne nous voulez pas de mal ? Mais pourquoi papa ne m'a rien dit ? Je peux pas croire qu'il m’ait menti sur ce genre de chose. Pourquoi aurait-il fait ça ? Pour moi c'est que vous êtes un danger, papa n'aurait pas eu d'autres raisons de le faire... Et je peux pas exposer maman à un quelconque danger dont je ne suis pas capable de la protéger. Je sais pas quoi penser de vous. »

Elle jeta un coup d’œil vers la cuisine, sa mère n'allait pas tarder à revenir. Si elle voulait poser sa dernière question, il fallait qu'elle se décide à le faire rapidement. Alicia n'en avait pas envie car elle ne voulait pas écouter cette petite voix, mais elle sentait qu'Olivier était à ses côtés et qu'il l'encourageait à le faire. Il lui disait de voir large, de poser toutes les questions, de ne pas repousser une main tendue. Alors elle se pressa d'écrire sa dernière question espérant qu'Aaron puisse la lire avant le retour d'Élise.

«  Pourriez-vous m'aider à apprendre la magie ? Papa était mon professeur... »

Beaucoup de choses se disputaient en elle et cela pouvait se lire sur son visage. Il y avait de l'inquiétude, de la colère, de l'espoir mais aussi de l'incompréhension.
Ven 15 Juin - 0:15
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Aaron Beaconsfield
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Aaron Beaconsfield
Je sentis le lien magique qui reliait nos deux esprits être sèchement rompu. La force qu’elle y avait mise traduisait bien son mécontentement, mais je notai également que ce contresort avait été fait avec une certaine maladresse. Elle avait soit très peu d’expérience en la matière ou bien Evan n’avait pas eu le temps d’aborder l’enchantement encore…

Rangeant cette petite note mentale dans mon esprit, je feignis l’ignorance lorsqu’elle demanda à sa mère de quitter la salle pour une raison que je ne comprenais guère. Rien de surprenant là-dedans, si le sujet déviait effectivement dans cette direction, Elise ne devait pas être avec nous.

Du moment que nous sommes seuls, elle s’empara de son crayon et se mit à écrire avec une certaine frénésie :

« Vous êtes un sorcier. Vous êtes donc un danger potentiel. Si papa ne nous a jamais parlé de vous c'est que vous êtes un danger pour notre famille. Je ne peux pas vous croire et accepter votre présence. Je ne peux pas mettre maman en danger. Effacé la page une fois lu. »

Une réflexion qui n’était pas dénuée de bon sens, mais qui heureusement (ou malheureusement dans ce cas-ci pour moi) ne s’appliquait pas ici. J’allais devoir continuer à gagner sa confiance.

Comme pour me rappeler à quel point je n’étais pas sorti de mes embûches, elle joignit l’acte à ses écrits et je sentis vaguement la magie environnante être mobilisée pour soulever ma tasse et celle de sa mère qu’elle fit flotter de façon menaçante en guise d’avertissement.  Aussitôt, je levai mes mains en lui faisant signe silencieusement qu’elle pouvait les reposer puisque je n’avais aucune intention de lui faire du mal. Je retins avec peine un petit sourire amusé qui aurait sans doute eu l’effet contraire à mes intentions, mais il était difficile de ne pas trouver cette démonstration attendrissante.

Ma réaction la soulagea grandement, c’était visible sur ses traits, mais mon comportement la laisse perplexe et elle s’empresse d’écrire sur son calepin :

« D'accord, vous ne nous voulez pas de mal ? Mais pourquoi papa ne m'a rien dit ? Je peux pas croire qu'il m’ait menti sur ce genre de chose. Pourquoi aurait-il fait ça ? Pour moi c'est que vous êtes un danger, papa n'aurait pas eu d'autres raisons de le faire... Et je peux pas exposer maman à un quelconque danger dont je ne suis pas capable de la protéger. Je sais pas quoi penser de vous. »

Toutes ses questions étaient légitimes, et j’en possédais les réponses. Toutefois, je ne pouvais pas dans les circonstances actuelles faire étalage de la vérité à cause de la proximité de sa mère humaine qui ne devait pas apprendre la vérité pour tout de suite.

Cela dit avant que je puisse répondre, elle écrit rapidement une dernière petite phrase qu’elle me montre d’un geste déterminé et expéditif.

«  Pourriez-vous m'aider à apprendre la magie ? Papa était mon professeur... »

À cette dernière demande, je n’arrive plus à cacher mon sourire qui devient vite apparent. Je n’avais pas pensé aborder le sujet dès à présent, mais il semblait que son subconscient la poussait à envisager que j’étais probablement le mieux placé pour lui apprendre à maîtriser son don. J’avais songé à utiliser cette carte éventuellement puisque je me doutais de sa force, mais j’étais bien content que ce fût elle qui emmena le sujet. Voyons voir si sa méfiance restait aussi forte lorsqu’elle saurait que j’avais bien l’intention de l’aider à ce sujet.

En revanche, elle ne sembla guère apprécier mon petit sourire comme en témoigna son expression confuse et malaisée. Je me repris aussitôt en fermant les yeux et en secouant la tête avant de lui chuchoter.

-Excuse-moi. Je me suis imaginé Evan en train d’enseigner. Je suis sûr qu’il devait être un bon professeur, après tout, c’était son métier et il a été un mentor pour moi aussi durant très longtemps. Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise.

Après avoir répondu, mes noisettes s’éloignent des siennes alors que je prête l’oreille à la localisation d’Élise. Visiblement, elle était toujours dans la cuisine en train de préparer quelque chose, mais j’imaginais qu’elle était à l’affût du moindre échange… Étant donné les risques, je rivai de nouveau mon regard dans le sien et lui demanda à nouveau en chuchotant.

-Je comprends que c’est te demander beaucoup, mais me laisserais-tu communiquer avec toi à nouveau par télépathie? Je peux t’aider à comprendre, mais ta mère est trop proche. Si tu ne sais pas comment me répondre, tu pourras au moins le faire avec ton calepin.

Elle acquiesça d’un simple hochement de tête timide et tout en fermant les yeux momentanément pour me concentrer, j’effectuai quelques rapides mouvements de doigts pour tisser le sortilège qui me permettrait d’avoir une connexion beaucoup plus forte entre mon esprit et le sien. J’allais en avoir besoin, puisque l’avantage majeur que me permettait cette forme de communication c’était de pouvoir communiquer non seulement des mots, mais aussi des émotions, des sentiments et des souvenirs. Il fallait que je dose mes interventions pour éviter de la submerger.

Même sans la voir, je sentais qu’Alicia regardait avec une grande curiosité ce que j’étais en train de faire et dès que j’eus terminé quelques secondes plus tard, je prononçai dans l’esprit d’Alicia.

Bon, je ne sais pas pourquoi Evan ne t’a jamais parlé de moi alors qu’il en a parlé à ta mère, mais  tout ce que je peux t’assurer c’est que je suis bien son frère.

Pour ponctuer ma phrase, j’envoyai aussitôt une petite déferlante d’images. Notre maison d’enfance, Evan et moi jouant partout dans la maison, mon frère me tendant le tout premier livre que j’avais lu du début à la fin lorsque j’avais 12 ans, un souper de famille avec mes parents ma sœur et lui près du lac Winnipeg, l’inoubliable mariage d’Evan et Suzan où je les avais regardé longuement danser seuls lors de la première danse de la soirée.

J’avais gardé les yeux fermés, mais j’entendis soudainement les signes avant-coureurs de ce qui semblait être crise larme et j’ouvris aussitôt les yeux. Alicia était toujours assise devant moi, mais son expression était ravagée par une tristesse que je comprenais aisément. J’avais cru bien doser ce premier échange, mais en voulant renforcer mon message au maximum, j’avais ajouté la scène du mariage, mais elle avait été définitivement de trop. En revanche, autant je m’en voulais en cet instant d’avoir pris cette décision, autant je savais que c’était une nécessité. Elle méritait de savoir.

Je n’avais pas cru qu’elle éclaterait en larme, mais le mal était déjà fait maintenant.  Cela ne m’empêcha pas de sentir mes yeux s’embuer instantanément devant le spectacle de ma nièce en pleurs. Des larmes causées par l’absence d’un homme pour lequel nous éprouvions tous une admiration et un amour inconditionnel et que nous ne reverrions plus jamais si ce n’est dans nos souvenirs comme je venais de le faire.  

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Lun 18 Juin - 21:08
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Elise Beaconsfield
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Tu t'actives dans la cuisine à préparer la boisson d'Alicia. Tes mains connaissent le procédé par cœur et y arriveraient probablement plus vite par automatisme si tu n'essayais pas de les presser dans tes élans de stress. Tu en as conscience et cela t'exaspère. Pourquoi faut-il que justement lorsque tu as besoin d'aller vite, tout te parait infiniment et stupidement plus long. Tes doigts glissent en s'acharnant à dévisser le couvercle du pot de miel pendant que le lait met une éternité à chauffer. Au fond de toi, tu es terrifiée à l'idée de laisser ta fille seule. Tu aurais voulu rester mais qu'aurais-tu pu dire à ta fille ? Non, je ne vais pas te laisser avec une personne en qui je n'ai pas entièrement confiance ? Voilà qui aurait été sympathique tiens ! Le genre d'idée qui aurait ruiné toute la rencontre. Tu as donc accepté à contrecœur de quitter la pièce tout juste rassurée par le calme de l'échange entre les deux protagonistes avec l'espoir que cela tienne pendant quelques minutes.

Depuis le comptoir, tu tends l'oreille pour tenter d'entendre la voix d'Aaron pour t'assurer que tout aille bien. Malheureusement, avec le bruit du brûleur gaz sous la casserole de lait, c'est peine perdue. Aussi quand le lait commence à frémir, tu te jettes pratiquement sur la casserole pour le verser au plus vite dans la tasse. Tellement vite que tu en renverses la moitié sur le plan de travail. En pestant contre ta maladresse, tu essuies le dessous de la tasse ainsi que le bar avec un torchon que tu jettes négligemment dans un coin. Tu le mettras à laver plus tard. Il y a plus urgent pour l'instant. Tu rejoins le salon en étouffant des légers gémissements de douleur à cause de la chaleur du récipient en céramique qui te brûle les doigts.

Arrivée au niveau de la porte, tu entends provenir de l'intérieur de la pièce des bruits de sanglots. Un frisson mortel te parcours des pieds à la tête et te figes sur place une seconde. Tel un robot, tu effectues les derniers pas pour atteindre l'encadrement sans la moindre nuance d'expression. La scène que tu découvres alors te mortifie. Tu déposes un regard horrifié sur le visage en pleurs de ta fille. Tu le savais. Tu en avais l'intime conviction quand tu as quitté la pièce. C'était une mauvaise idée de laisser ta fille seule. Tu t'en veux tellement. Pourquoi faut-il que tu sois si naïve ? Quel parent aurait laissé sa fille à la merci d'un simple inconnu rencontré le jour-même ? Parlant d'inconnu d'ailleurs...

Tes yeux croisent ceux désemparés d'Aaron. L'air qui te semblait gelé une seconde plus tôt est en train de bouillir à présent. La tasse t'échappe et s'écrase au sol dans un fracas de céramique et d'éclaboussure. Tu n'en as pas conscience. Tout cela t'es égal. Le temps que le silence retombe, tu t'es déjà placée entre Alicia et cet homme que tu fixes d'un air furieux. Si l'on crois parfois voir des flamme incandescentes dans les yeux des gens furieux, les tiens donnent ici l'impression de contenir les flammes de l'enfer parées à damner ceux à qui elle sont adressées. La différence de hauteur entre "l'oncle" d'Alicia encore assis et toi donnent une impression d'autant plus menaçante à ton air. Un de tes bras dans le dos posé sur l'épaule de ta fille pour t'assurer qu'elle reste bien cachée derrière ta silhouette, tu siffles à la manière d'une cocotte minute prête à exploser sous l'effet de la vapeur :

-Qu'avez-vous fait ?

Tes mots se bloquent dans ta gorge. Furieuse comme tu l'es, tu ne sais quoi dire. Mille phrases se bousculent sur le bout de ta langue et tu ne sais laquelle dire en premier. Après avoir déglutis pour les réprimer, tu reprends :

-Je vous ai fait confiance et voilà ce que vous faîtes ? Vous devriez avoir honte ! Ta voix se perd dans les aigus hystérique de tes crises de colère. RESTEZ LOIN DE MA FILLE ! Dehors ! SORTEZ DE CHEZ NOUS !

Avec le recul, tu pourrais t’apercevoir que tu es allée un peu loin mais pour le moment, tu n'es pas capable de raisonner logiquement. Tu es débordée par tes émotions. La volonté qui occupe ton esprit à l'heure actuelle est de protéger l'enfant derrière toi. Peu importe que tu aies en face de toi un homme, un gamin ou dieu-sait-quelle créature dont tu ignores l'existence, tu ne laisseras personne lui faire du mal. Une belle démonstration de l'instinct maternel qui t'anime. Hélas dans le mon dans lequel nous vivons si cela pourrait en émouvoir certains, d'autres pourrait parfaitement l'ignorer. Une chance pour toi qu'Aaron ne soit pas animé d'intentions mauvaises car malgré toute ta volonté, tu ne serais capable de l'emporter si cela en venait au mains.
Dim 24 Juin - 23:09
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Alicia Beaconsfield
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Quand Aaron lui proposa de communiquer par télépathie, elle fut tentée de répondre par la négative car elle n'appréciait pas être victime d'une magie qu'elle ne connaissait pas, mais en même temps au vu de la situation il était plus sage d'accepter. Alors timidement Alicia hocha positivement de la tête, se préparant mentalement à recevoir à nouveau cette voix dans son esprit. Durant tout le processus l'adolescente garda les yeux rivés sur les mouvements de son oncle, enregistrant chaque détails dans son esprit. Elle n'eut pas le temps d'analyser les gestes que la conversation commença. Si elle fut un peu mal à l'aise à l'entende d'Aaron, elle sursauta quand elle vit des images du passé de son père. Elle était à la fois fascinée par la puissance de cette magie, mais en même temps elle se sentait troublée. Ce fut l'image du mariage qui fit céder les barrières. Sa mère était là, celle qu'elle n'avait jamais connu mais dont on lui avait parlé. Elle était si belle dans sa robe, si heureuse tout comme son père qui se trouvait à ses côtés.

À cet instant précis les larmes coulèrent sur son visage. Elle en avait oublié où elle était et ce qu'il se jouait dans le salon. Son père lui avait menti. C'était indéniable maintenant. Celui qu'elle avait tant aimé, tant respecté lui avait menti sur son passé, sur sa famille. Ce n'était pas grave de ne plus les voir, de ne jamais les rencontrer, elle s'y serait faite si c'était ce que désiré son père. Mais de la à lui taire leur existence... Elle ne comprenait pas. Pourquoi son père aurait-il fait une telle chose ? Pourquoi lui avoir mentit alors qu'ils devaient tout se dire, se soutenir et être la plus solide des familles ? Elle se sentait mal aussi pour sa mère. Élise avait essayé de le lui dire, mais ce midi elle n'avait fait que sa forte tête, préférant croire son père plutôt que sa mère avec qui elle vivait à présent. Comme un écho lointain elle entendis une tasse se briser sur le sol, suivi par une main protectrice sur sur son épaule. Alicia leva la tête et fit face au dos de sa mère. Elle voulait la protéger, elle n'avait aucune idée de la menace qu'aurait pu être Aaron et elle tenait à la protéger malgré tout. Cela brisa un peu plus le cœur de l'adolescente qui se sentait coupable.

C'est quand elle entendit sa mère crier sur son oncle qu'elle revint à la réalité. Il ne fallait pas qu'elle laisse sa mère se méprendre sur la situation. Alors rapidement mais doucement elle tapa dans son dos afin d'obtenir son attention. Quand elle put plonger son regard embué par les larmes dans les yeux inquiets de sa mère, elle signa maladroitement.

« Il ne m'a rien fait. C'est... C'est papa... Papa m'a menti, papa a brisé notre promesse de tout se dire. »

Sans attendre de réponse, elle se blottit dans les bras rassurants de sa mère. Alicia ne pouvait plus nier l'existence de son oncle et cela lui faisait mal de l'admettre car c'était tout un idylle de confiance qui se brisé. Cependant, il y avait une chose dont elle était sûr : Aaron n'était pas dangereux. Si elle avait eu des doute sur lui et si elle ne se sentait pas en pleine confiance, elle pouvait affirmer qu'il aimait trop son père pour représenter un danger à leurs yeux. C'est ce qu'elle avait compris des images. Alors pour apaiser sa mère elle se décala légèrement et reprit la parole à sa manière.

« Tonton n'est pas dangereux. Il aimait vraiment papa. »

Elle sentait qu'Olivier l'approuvait. Elle venait de prendre la bonne décision selon lui en reconnaissant cet homme comme étant son oncle. Bien sûr il comprenait la méfiance de son amie, à sa place il aurait sans doute lui aussi eu du mal à accepter l'apparition d'un homme se disant de sa famille, mais Alicia venait de faire un premier pas. Cependant elle ne s'arrêta pas à cette affirmation et continua de parler avec sa mère.

« Si on apprenait à découvrir qui est tonton ? Si on lui laissait une chance ? On pourrait l'inviter à manger ? »
Mer 27 Juin - 17:47
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Elise Beaconsfield
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Embrasée tel que tu l'es, tu sens à peine le toucher des petits doigts fins de ta fille dans ton dos si bien qu'elle doit insister plusieurs secondes avant que tu n'en prennes conscience. Haletante de fureur, tu te risques à quitter l'homme du regard pour jeter un œil en coin vers Alicia. Voir ses yeux pleins de larmes te fend le cœur. Ton animosité s'amenuise pour faire un peu de place à la peine contagieuse de l'adolescence. C'est probablement grâce à cela que tu t'arrêtes le temps de la voir esquisser quelques signes. Ton instinct te hurles de ne pas laisser l'inconnu sans surveillance mais pour l'heure, ta fille est plus importante. Son état te fait une peine monstrueuse mais c'est lorsque tu traduis ses signes que tu commences à réaliser le profond état de confusion dans lequel elle se trouve. Que voulait-elle dire ? Papa lui a menti... Et "Tonton" n'est pas dangereux. Pourquoi l'appelle-t'elle Tonton ? Et pourquoi veut elle le connaitre soudainement ? Que peut-il bien se passer dans sa tête à l'heure actuelle ? Ton regard désemparé alterne entre elle et Aaron. Tu ne sais plus quoi penser. Quand tu as entendu ses pleurs, tu as cru qu'il lui avait fait du mal mais pourtant, il ne semble pas avoir bougé d'un iota. Une forme de torture psychologique ou de manipulation alors ? Non, pas en si peu de temps. Même pour une petite fille fragile telle que la tienne.... Rien de cela n'a de sens à tes yeux et c'est presque avec une expression implorante que ton regard vient se ficher dans celui du visiteur quand tu lui demandes :

-Que lui avez-vous fait ? Pour l'amour de Dieu, qu'est-ce que vous lui avez dit ?

Drôle de phrase quand elle sort de la bouche d'une non-croyante comme toi. C'est dire à quel point tu es toi aussi en état de choc. Tu voudrais prendre Alicia dans tes bras et en même temps te maintenir entre elle et cet homme. Ton corps est cependant paralyser entre ces deux action et tu te tiens entre eux, de côté avec un bras tendu vers ta fille et l'autre en geste de garde au cas où le soi-disant frère d'Evan déciderait d'agir.

Ah, pauvre Elise. Comme tu souhaiterais avoir un soutien à l'heure actuelle. Une sorte de lumière providentielle qui te dirait quoi faire, qui croire et comment arranger tout cela... Si seulement... Au lieu de ça, tu te trouves prise sur un terrain glissant à te diriger tu-ne-sais-où. Suspendue aux lèvres d'Aaron tu espères qu'il te donne une réponse honnête qui pourra expliquer ce revirement. S'il s'avère ne pas être assez direct ou s'il te ment, tu achèveras de l'expulser. Tu en as à présent la certitude. Certains appelleraient ça prendre la fuite et sans doute aurait-il raison mais tu ne pourrais supporter qu'il ne torture plus l'esprit d'Alicia.
Lun 2 Juil - 21:40
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Aaron Beaconsfield
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Aaron Beaconsfield
C’est les yeux remplis de chagrin que j’accueilli l’arrivée de l’ouragan qui revint dans le salon plus vite que l’éclair. La frêle silhouette d’Elise fixa ses yeux alternativement sur sa fille et sur moi et une rage sans pareille gagna instantanément le contrôle de ses pensées. Sa fureur était telle que cette dernière lui fit lâcher la tasse qu’elle tenait un instant plus tôt et elle se précipita au secours d’Alicia.

Chaque pas la séparant de nous était posé avec une hâte renforcée par une colère qui était entièrement dirigée vers moi. Les deux brasiers qui lui servaient maintenant de yeux tentaient en vain de me foudroyer sur place et de me faire payer qu’importe ce que j’avais osé faire à sa fille, mais je m’en fichais pour l’instant. En sentant mes propres yeux s’embués suite à la déferlante d’images que je m’étais moi-même imposé et en voyant que ma tristesse était partagée par la jeune fille à mes côtés, j’avais baissé mon regard sous l’effet de la gêne et je tentai de rependre contenance pour faire face à la mère d’Alicia.

Cette dernière par ailleurs avait tenté de me demander impérieusement dans un premier temps de lui révéler ce que j’avais osé faire à sa fille, mais devant mon air piteux et mes yeux fuyants, sa fureur avait atteint un sommet qui la mena au climax. Elle me hurla de sortir sur-le-champ et sur le coup, j’étais très tenté d’obéir, mais quelque chose la stoppa dans son élan.

Alicia venait d’attirer son attention et en sentant que ses yeux ne me brûlaient plus le sommet de la tête, j’osai relever les yeux pour observer la scène avec une expression torturée. Un échange silencieux pris place alors que mes deux interlocutrices échangèrent quelques paroles en langage des signes suivi d’une accolade dont Alicia sembla avoir bien besoin. Je ne pouvais suivre la conversation, mais la gestuelle était suffisamment simple pour me donner une idée de ce qui se passait. La confusion s’étant visiblement immiscer dans l’esprit d’Elise faisait alterner son attention entre sa fille et moi avec une expression d’incompréhension que je pouvais aisément comprendre. Cela dit, elle dut se résigner à rechercher la pièce du puzzle qui lui manquait.

-Que lui avez-vous fait ? Pour l'amour de Dieu, qu'est-ce que vous lui avez dit ?

Je soutins son regard accusateur et incompris durant quelques secondes avant de renifler et d’essuyer d’un geste vif les larmes qui avaient continuaient de couler lentement de long de chacune de mes joues.

-J’ai juste réussi à la convaincre qu’Evan était mon frère, et que je tenais à lui autant qu’elle, réussis-je à déglutir avec peine. Je la laisse juger si elle veut vous partager ce que j’ai fait, ça ne concerne qu’elle et moi à présent.

Ça n’allait définitivement pas suffire, mais j’étais à court d’idée. Je ne pensais pas qu’Alicia réagirait aussi fortement et je me voyais bien mal dire à Elise que j’avais montrer mes souvenirs du premier mariage de son ex-mari à sa fille en liant nos deux esprits par magie!

Mon cerveau tourna à plein régime et arriva tout de même à une solution possible. Je profitai de l’excuse que me procurait mon visage ravagé pour me relever et leur tourner le dos dans un geste de pudeur face à mon chagrin. Cependant, je me servis également du lien télépathique que j’avais encore maintenu entre moi et ma nièce pour rapidement lui communiquer.

Si elle continue à te poser la question dit lui que je t’ai simplement montré une autre photo d’Evan à son mariage que j’avais préféré garder pour moi. Je peux en créer une, mais pas pendant qu’elle me regarde.

Je ne pensais pas vraiment que j’aurais la chance de me défendre en fait, mais c’était la seule option vraiment. Je comptais me plier à peu importe ce que ma nouvelle belle-soeur s’apprêtait à faire. Au moins j’avais le plus important, Alicia me croyait désormais et c’est grâce à cette confiance que nous pourrons graduellement vaincre les réticences de sa mère.
Mar 3 Juil - 16:07
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Alicia Beaconsfield
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Sa mère était passée de la colère au trouble. Elle pouvait le comprendre, après tout elle avait refusé d'accepté cet homme si violemment qu'à présent, sans raison apparente pour Élise, Alicia l'accueillait dans la famille. Peut-être aurait-elle dû nuancer ses propos, trouver un juste milieu, mais face à l'urgence de la situation, face à son propre trouble, l'adolescente n'avait pas prit le temps de réfléchir et avait dit les choses comme elles lui venaient. Les larmes s'étaient éteintes, l'inquiétude prenait possession d'elle. Qu'allait-elle faire si c'était sa mère qui refusait à présent la présence de son oncle ? Il était le seul à pouvoir l'aider et elle le réalisait trop tard. Si seulement elle avait été moins dur, moins têtue. Elle s'en voulait car c'était à cause de ce comportement puérile qu'ils en étaient-là. Mais en même temps, elle savait qu'elle avait eu raison d'ériger de telles barrières avant de les briser. Elle ne pouvait pas prendre de risque inconsidérés pour sa mère. Seulement il fallait qu'elle agisse vite, elle ne pouvait pas laisser Élise le mettre à la porte.

Alicia essayait de réfléchir vite pour trouver un mensonge qui tienne la route. Elle ne pouvait décemment pas lui avouer qu'Aaron lui avait fait voir des souvenirs à lui par télépathie. Seulement elle avait beau chercher, elle ne trouvait rien, elle connaissait trop bien sa mère et elle n'était pas en capacité de lui mentir avec une histoire qui tiendrait la route. Si elle n'avait pas totalement confiance en ce nouvel oncle, elle ne voulait pas le voir disparaître tout de suite : elle avait besoin de lui pour comprendre ce qu'il se passait, pour l'aider à se maîtriser et pour lui expliquer tout ce que son père n'avait pu lui dire. Elle pouvait sentir l'épée de Damoclès au dessus d'elle, le tic-tac de la bombe à retardement. Cela la stressée, l'empêchant de réfléchir correctement. Pourtant il fallait qu'elle se calme, qu'elle ne laisse pas la panique avoir gain de cause. Aaron lui donna un peu de répit, répondant rapidement une réponse en sommes tout aussi énigmatique que la situation pour sa mère. Alicia eu envie de lui faire un doigt d'honneur pour le remercier de lui renvoyer la balle, la m'étant dans une situation délicate. S'il voulait rester avec elle, c'était pas comme cela qu'il allait y arriver...

Seulement avant qu'elle n'ait pu agir, elle entendit sa voix dans sa tête. Elle relâcha instantanément la tension qui s'était emparée de son corps sans qu'elle ne s'en rende compte. Ils avaient donc une porte de sortie, grâce à la magie encore une fois. Définitivement elle allait vraiment tomber amoureuse de la magie si cela continuait. Elle savait qu'un jour il faudrait qu'elle partage ce secret avec sa mère, mais pas aujourd'hui, ce n'était pas encore le bon moment. Élise avait beaucoup de chose à digérer et elle aussi. Elle n'avait pas oublié la trahison de son père, ni les secrets qui se cachaient derrières tout cela, mais pour l'instant elle était concentrée sur son oncle et son intégration dans leur petit cocon familiale composé de deux personnes. En ce concentrant, elle essaya de répondre à Aaron par l'affirmatif en s'accrochant à la connexion magique qu'elle pouvait encore sentir. Elle n'avait aucune idée de si cela marcherait, mais elle devait au moins essayer. Maintenant il était temps de couper l'herbe sous le pied de sa mère pour l'empêcher de réfléchir plus loin. À nouveau elle tapa doucement dans son dos pour avoir son attention. Parfois elle détestait être muette. Ce n'était définitivement pas pratique. Quand sa mère la regarda, elle hésita un instant, se demandant si Aaron aurait comprit qu'elle prenait les devant et s'il aurait assez de temps pour agir. De plus elle ne savait pas vraiment comment le formuler. Comment devait-elle appeler cette femme ? C'était certes sa mère, mais sa vraie mère, celle qui l'était à ses yeux est là devant elle. Comment expliquer à sa mère qu'une image de celle qui l'avait mit au monde avec son père avait tout chamboulé en elle sans qu'Élise ne se sente mal ? Elle n'avait pas envie de la blesser, elle ne voulait pas qu'elle croit qu'elle préférait les morts à elle. Au contraire, elle était tout ce qui lui rester à présent, tout ce qu'elle voulait protéger du monde surnaturel. Alors c'est hésitante et bredouillante qu'elle commença à signer.

« Il m'a montré une autre photo. Il... il y avait papa à son mariage de ce que j'ai compris. Il était avec... avec... tu sais avec l'autre. Mon autre mère. Mais ne t'inquiète pas ! Tu es ma maman ! Tu es la seule et l'unique ! C'est juste que voir ça... c'était bizarre. C'était... étrange. Papa, je savais bien que... mais de la voir... de le voir avoir une autre vie avant nous... c'est... c'est douloureux de comprendre qu'il a mentit. Il te l'avait dit à toi, mais moi il ne m'a rien dit... Pourquoi il ne m'a rien dit ?! Pourquoi ? Je ne suis pas en sucre ! Je suis grande ! J'aurais pu comprendre... J'aurais pu comprendre... On n'avait pas besoin d'être plus que nous trois. Pas besoin d'une grande famille, mais j'aurais voulu savoir... J'ai blessé tonton, je t'ai blessé aussi maman. Désolé. Désolé pour tout. »

Alicia avait laissé parlé ses émotions. Elle ne le faisait pas souvent face à sa mère, mais cette fois-ci c'était venu tout seul au fur et à mesure. Elle avait d'abord voulut rassurer sa mère, puis une colère sourde était monté en elle contre son père. Que pouvait-elle croire savoir à présent qu'elle avait découvert qu'il lui avait caché bien plus de chose que ce qu'elle ne soupçonnait. Les larmes étaient elles aussi revenues, ravageant le visage de l'adolescente. Pourtant cette fois-ci elle essaya de les combattre : ce n'était pas le moment de pleurer à ses yeux. Elle aurait tout le temps de le faire quand elle serait seule dans sa chambre avec Olivier. Il était d'ailleurs toujours là, simplement en retrait, regardant la scène d'un air détaché. Il n'avait plus besoin d'agir pour l'instant, mais il restait là au cas où sa meilleure amie aurait besoin de son aide et elle le savait : il ne la quittait jamais. Il n'était jamais bien loin, toujours présent quand elle avait besoin de lui.
Jeu 5 Juil - 15:45
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Elise Beaconsfield
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Tu écoutes Aaron bredouiller ses explications pour le moins vague pour les pleurs d'Alicia. Enfin, si on peut appeler ça des explications. Il ne fait que détourner le visage en laissant ta fille se débrouiller malgré l'état dans lequel elle se trouve. Quel courage ! Tu t'apprêtes à insister, à lui faire avouer ce qu'il a fait. Qu'il assume sa faute au lieu de s'en prendre un peu plus à cette fille sensible. Les poings serrés, tu relèves un peu plus le visage et le fixe avec un brasier à l'intensité renouvelée dans les yeux.  Le voir recroquevillé dans son fauteuil te fais renaître la colère en toi. ÇÀ présent, tu es plus déterminée que jamais à le jeter dehors. Heureusement pour lui, Alicia intervient une nouvelle fois. Ne pouvant ignorer ta fille, tu tournes le dos à Aaron pour regarder ce qu'elle a à te dire. Ses signes sont maladroits et hésitants mais tu parviens tout de même à en saisir le sens. Une photo de mariage... Une autre mère... Une autre famille. C'était donc ça. Aaron l'avait mise en face de tout ça. Au fond, tu ne peux t'empêcher de condamner son initiative. S'il était important qu'elle sache la vérité, ce n'était peut-être pas la bonne manière. C'est si abrupt alors qu'elle venait d'apprendre tant de nouvelles choses difficiles à encaisser. Tu es désolée pour elle. Tu aurais voulu que ce soit plus simple et qu'elle apprenne tout ça de la bouche de son père plutôt qu'il lui voile tout une partie de son passé. Si tu l'avais su à l'époque, tu aurais pu faire quelque chose.... Si seulement...

Son discours te fait un désagréable pincement au cœur. Elle a beau te rassurer, l'entendre parler de son autre mère ainsi. Tu te dis qu'il y a en ce monde, un garçon qui doit te qualifier en ces mêmes termes. Cette simple pensée te glace le sang. Tu pourrais rester prostrée en y pensant mais l'adolescente reprend ces signes. Tu sens bien que toutes ses questions qui viennent sont davantage spontanée que réfléchies. Elles semblent venir au même rythme que les pensées de la fillette. Ses signes vont de plus en plus vite et c'est grâce à ton habitude de cette langue que tu arrives à en percevoir le sens. Tu ne sais trop que faire devant son émotion croissante face aux cachotteries de son père. Alors que le flot de ses incompréhensions se tarit et qu'elle se répand en excuses, tu t'agenouilles pour la serrer dans tes bras. Un geste poussé par ton instinct maternel. Car non, tu n'es pas sa mère biologique. Tu ne l'as pas portée en toi et ce n'est pas toi qui l'a menée en ce monde. C'est ainsi. Pourtant, cela n'a pas d'importance. Tu restes sa maman. La femme qui la protégera de ce monde insensible, qui essuiera ses larmes et qui la réconfortera quand elle ira mal. Tu n'as pu endosser ce rôle-là pour ton fils mais tu as promis de le faire pour elle. Toujours blotties l'une contre l'autre, tu murmures à son oreille :

-Je sais que c'est dur pour toi mon ange... Je ne sais pas pourquoi ton père ne t'a pas parlé de tout cela plus tôt mais je te jure qu'il t'aimait de tout son cœur. Je suis sure qu'il attendait le bon moment. Il n'aurait jamais voulu te faire du mal.

Votre étreinte dure plusieurs secondes avant que tu ne te détache d'elle pour te tourner vers Aaron. La mine basse, tu le regardes avec une pointe de honte. Tu t'es emportée à tort. Tu n'aurais pas du hurler ainsi...

-Je suis désolée... Je... Je vous ai traité de manière injuste. Ma fille est tout ce qu'il me reste. Je ne supporte pas de la voir souffrir et je me suis emportée, à tort... Vous avez eu raison de faire ce que vous avez fait. Je... Merci... Merci d'avoir eu le courage de faire ce que nous aurions du faire il y a longtemps. Je comprendrais que vous refusiez mais... Si vous le souhaitez, vous serez... le bienvenu avec nous ce soir. Il y a beaucoup de temps perdu que vous pourriez vouloir rattraper.

Tu déglutis alors que tu murmures ces quelques mots. L'aveu est dur à faire. Ce sont tes erreurs vis-à-vis d'Alicia en tant que mère que tu admets là. L'invitation n'est pas simple à faire non plus. Tu t'en veux incroyablement pour ton comportement. Tu aimerais faire quelque chose pour te rattraper. Drôle d'ironie du sort... Toi qui voulait le jeter dehors quelques minutes plus tôt, te voilà surprise à souhaiter qu'il reste... Tu ne pourras pas ramener le temps perdu par les cachotteries de ton mari et à ta crainte d'aborder le sujet avec Alicia et ton manque de conviction à retrouver la famille Beaconsfield et si l'espoir qu'Alicia retrouve une famille est si proche, ce n'est certainement pas grâce à toi. Pourtant, tu aimerais faire quelque chose pour aider en ce sens. Sont-ce les larmes de ta fille qui sont contagieuses ou les remords qui s'envolent mais tu te rends compte que tu as toi aussi des larmes qui se forment au coin de tes yeux. Tu es soudainement reconnaissante pour ce que l'oncle d'Alicia a fait pour elle en lui permettant de voir au-delà des secrets de son père. Il a réussi là où tu n'avais pas assez de convictions pour le faire. Peut-être grâce à lui, Alicia aura un peu plus que toi sur qui se reposer et cette idée fait fondre ton cœur. Tu serais si heureuse qu'elle ait toute un famille pour la soutenir. Elle le mériterais tellement à tes yeux...
Ven 13 Juil - 21:36
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Aaron Beaconsfield
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Aaron Beaconsfield
Je restai le dos tourné à mes interlocutrices durant un long moment. Luttant de toute ma volonté afin de stopper les larmes qui s’étaient remises à couler lentement et pour la énième fois aujourd’hui le long de mon visage. Je ne me souvenais pas de la dernière fois ou j’avais autant pleuré de ma vie… En fait, je ne pense pas qu’il y avait de précédent. Je n’avais perdu que mes grands-parents au fil de ma vie, mais ce fut toujours à la suite de longues maladies qui m’avait permis de me préparer à leur départ. Aujourd’hui, j’avais non seulement appris le décès d’un frère qui avait eu un impact immense tout au long de ma vie, mais en prime ma famille venait de s’agrandir de deux membres qui étaient de pures inconnues à mes yeux. Cependant, j’éprouvais malgré ma peine le désir profond d’apprendre à les connaître. Non seulement pour ce qu’elles pourraient m’apprendre de ce qui était arrivé à Evan toutes ces dernières années, mais aussi puisqu’elles me permettraient de symboliquement poursuivre ce que mon grand frère s’était dédié à faire pour le restant de ses jours. Les protéger et s’assurer que les deux joyaux de son existence soient sains et saufs à tout jamais.

Le silence pesa quelques instants entre la mère et la fille alors que je suspectai qu’Alicia lui répondait par le biais du langage des signes. De mon côté je reniflai et essuyai les deux coulées d’eau s’étant prolongées de nouveau le long de mes joues. Il n’y avait aucun faux-semblant dans ces petits gestes de tristesse, et heureusement pour moi cela me permettait de rester dos à Élise suffisamment longtemps pour me permettre de créer d’un petit geste de la main une photo de ce que j’avais montré à Alicia par télépathie, juste pour être sûr. Toutefois, ce ne fut pas sur quoi le sujet dériva lorsqu’Elise reprit la parole à mon intention.

-Je suis désolée... Je... Je vous ai traité de manière injuste. Reprit-elle avec une difficulté issue, non pas d’une réticence, mais bien de l’intensité des émotions qui nous assaillaient tous les trois depuis le début de cette fatidique journée.

En l’entendant, je souris faiblement et dissipai la petite image que je tenais dans mes mains avant de me retourner pour regarder Elise dans les yeux alors qu’elle poursuivait :  

-Ma fille est tout ce qu'il me reste. Je ne supporte pas de la voir souffrir et je me suis emportée, à tort... Vous avez eu raison de faire ce que vous avez fait. Je... Merci... Merci d'avoir eu le courage de faire ce que nous aurions du faire il y a longtemps. Je comprendrais que vous refusiez mais... Si vous le souhaitez, vous serez... le bienvenu avec nous ce soir. Il y a beaucoup de temps perdu que vous pourriez vouloir rattraper.

Mon fantôme de sourire se maintint tout au long de sa réponse et s’amplifia légèrement lorsqu’elle prononça sa toute dernière phrase. Il me fallut tout de même inspirer sèchement pour m’aider à maintenir le contrôle que j’avais réussi à rassembler avant de lui répondre d’une voix presque intacte.

-Comment dire non à ma belle-sœur et à ma nièce.

Ma réplique fit naître un sourire gêné sur les visages de mes deux hôtesses, et aussitôt, les deux dames de la maison m’invitèrent à passer à la salle à manger. Je les accompagnai sans problème, et tandis qu’Elise se rendait dans la cuisine pour aller débuter la cuisson du repas, je me mis à aider Alicia à disposer la table et les couverts. Ayant les mains occupées, il était difficile pour elle de communiquer quoi que ce soit malgré la présence du carnet et du crayons qu’elle avait déposé sur une petite commode à proximité, je me permis donc de lancer la conversation alors que nous placions une nappe blanche comme neige sur l’élégante table en bois.

Je suis désolé de ce que j’ai fait. C’était trop, j’aurais dû m’en rendre compte. Je voulais juste te le dire avant qu’on aille rejoindre ta mère pour l’aider avec le repas.  

Je savais qu’elle ne pourrait pas me répondre de la même manière si je me fiais à sa maladresse et à son inexpérience actuelle, mais comme je ne pouvais user du langage des signes pour me faire comprendre subtilement étant donné la proximité de sa mère dans la pièce adjacente, je ne voulais pas prendre le risque d’être entendu. Je comptais bien lui poser beaucoup d’autres questions aucunement reliées à la magie ou à Evan. Je souhaitais ardemment apprendre à connaître qui était la jeune fille qui me faisait maintenant face, mais ma conscience me retenait. Je ne voulais pas faire de cachotteries davantage à Elise, elle ne le méritait pas. Surtout lorsqu’on considérait qu’Alicia et moi partagions un immense secret d’elle, il me semblait très inapproprié de rattraper le temps perdu sans attendre qu’elle soit avec nous pour y participer.  

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Dim 15 Juil - 18:54
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Alicia Beaconsfield
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Sa mère semblait comprendre ce qui l'avait touché et s'empressa de la rassurer, de lui dire qu'elle était désolée pour tout ces secrets. Quand elle se retourna pour parler avec Aaron, Alicia en profita pour s'éloigner, nettoyant le verre brisé qu'il restait sur le sol. Cet instant lui donna le répits nécessaire pour calmer les pleures qui menaçaient à tout moment d'éclater. Une main frotta son dos, lui donnant du courage et de la compassion. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait d'Olivier. Il était resté silencieux, mais à présent qu'elle avait besoin de soutient il se manifestait. Elle le remercia d'un signe de tête et alla jeter les débris dans la poubelle. Quand elle retourne au salon, son oncle acceptait la proposition de rester pour le repas. Un sourire maladroit se dessina sur son visage. Alicia était heureuse qu'il reste, mais d'un autre côté elle ne pouvait s'empêcher de se sentir gêner : elle ne l'avait pas épargné au début de leur rencontre et elle ne savait pas comment communiquer fluidement avec lui. Le carnet était pratique pour de courte interaction, rien ne valait le langage des signes à ses yeux.

Élise alla dans la cuisine, suivit d'Alicia qui s’empara des couverts qu'elle laissa sur une chaise le temps de mettre la nappe avec son oncle qui profita de cet instant pour relier leur esprit. La sensation lui faisait toujours bizarre, n'étant pas habituée aux picotements. C'était visiblement à son tour de s'excuser, à croire que tout le monde avait finalement une raison de se faire pardonner par les autres protagonistes de cette rencontre. Alicia abandonna les couverts qu'elle avait en main pour récupérer son carnet et son crayon. Elle griffonna rapidement une réponse qu'elle lui présenta.

« Tu n'as pas à t'excuser. C'est papa qui est en tord. Il aurait dû m'en parler... Je sais pas pourquoi il a gardé ça secret, tu n'as pas l'air méchant. »

Pendant qu'Aaron lisait, elle termina de disposait les couverts. La table était fin prête à les accueillir pour un repas de famille imprévu. Alicia remarqua qu’inconsciemment elle avait placé une assiette à la place de son père. C'était vrai qu'il se plaçait toujours en bout de table pour être entouré de ses deux amours. Elle n'avait pas envie que son oncle prenne cette place : ce n'était pas son père ; il ne le remplaçait pas et il ne pouvait pas occuper la place de celui qu'elle avait toujours idolâtré. Cela serait et restera à jamais la place de son père, elle n'autoriserait personne à s’asseoir à cette place à nouveau. Sans réfléchir à si cela blesserait Aaron ou non, Alicia changea la place des couverts pour les mettre sur le côté. Ainsi deux assiettes faisait face à une.

« Pardon, c'était la place de papa. »

Elle avait signé par réflexe. Se rendant compte de la chose elle soupira et attrapa son carnet pour écrire ce qu'elle venait de signer. Une fois lu, elle tourna la page et ajouta une suggestion.

« Il faudrait que tu apprennes le langage des signes. Cela serait plus simple. Demande à maman, ce n'est pas compliqué. »

La jeune fille avait hésité à lui demander de lui apprendre le partage de pensé, mais elle ne voulait pas prendre le risque de laisser de trace écrite, surtout qu'elle n'avait aucune idée de quand Élise pourrait arriver dans le salon. Elle aurait tout le temps de le lui demander plus tard et puis qu'Aaron apprenne le langage des signes ne pouvaient être que bénéfique : ils pourraient communiquer ensemble facilement en présence de sa mère et cela l'aiderait peut-être à gagner sa confiance et à les rapprocher. Alicia ne voulait surtout pas qu'Élise se sente exclu maintenant qu'elle avait trouver un nouveau membre de la famille, surtout que la jeune sorcière n'avait aucun doute sur le fait qu'elle allait à présent passer beaucoup de temps avec son oncle. Bien sûr elle ne lui faisait pas encore totalement confiance, mais elle apprendrait à le découvrir avec le temps et ainsi elle pourrait terminer de baisser les dernières barrières de méfiance et de protection qui lui restait. Certes minime, mais suffisante pour l'empêcher de lui faire d'or et déjà confiance aveuglément.

Dans la cuisine on pouvait entendre Élise s'occupait avec des casseroles. La table étant mise, l'adolescente suivit les paroles d'Aaron et alla rejoindre sa mère. Elle s'installa sur une chaise, attendant que la petite famille soit au complet. L'odeur présageait quelque chose de bon. Élise n'avait pas dû faire des folies et tabler sur une recette simple, mais efficace.
Sam 28 Juil - 1:37
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Aaron Beaconsfield
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Je lus la réplique qu’Alicia m’écrivit et sourit légèrement en voyant son approbation. Il était rassurant de voir que malgré son extrême méfiance, elle avait su reconnaître que je n’étais pas là pour lui faire du mal et qu’Evan était à tort de lui avoir menti dans cette histoire. Je n’aimais pas parler des morts ainsi, mais force était de le constater étant donné le fiasco dans lequel nous nous trouvions tous désormais…

Je venais de placer un des couverts pour faire face à celui qu’elle venait de placer il y a un instant, mais soudain, alors qu’elle plaçait le troisième couvert à l’extrémité de la table sur ma gauche, elle sembla se raviser soudainement puis reprendre tout ce qu’elle venait d’y déposer pour l’emmener face à moi histoire d’avoir deux assiettes devant moi.

Je paru visiblement surpris de ce changement inusité, mais voyant mon expression, elle s’empressa de m’expliquer qu’il s’agissait de l’ancienne place d’Evan, et sur le coup je fus soulagé qu’elle ait changé d’endroit. Je ne voulais pas me savoir être assis directement à l’endroit où Evan avait siéger durant des années. Ce n’était certainement pas ma place et je remerciai silencieusement Alicia de son initiative d’un hochement de tête reconnaissant.

Vint alors le temps d’aller prêter main-forte à Elise et c’est ce que j’avais l’intention. Cependant, alors que j’étais sur le point d’emboîter le pas à Alicia, je sentis soudainement le cellulaire dans mes poches vibrer. D’abord une fois, puis une seconde… Je sus instinctivement de quoi il s’agissait… Pétrifié, je m’emparai du petit appareil, puis, la main tremblante, j’observai l’afficheur qui présenta le visage souriant de Margareth pour m’indiquer qu’elle tentait de me contacter.

En temps normal j’étais toujours enthousiaste à l’idée de parler avec ma mère, mais depuis que j’avais débuté ma traque pour Delia je n’avais pas échangé un seul mot avec elle. Elle savait que je n’avais pas vraiment envie d’entendre ses réserves ou celles de mon père concernant ma décision très discutable. Non seulement j’avais tout abandonné pour essayer de mettre fin à l’hécatombe que Delia avait malheureusement laissée derrière elle depuis la dernière année et demie, mais en plus je savais moi-même que de traquer d’une vampire aussi violente en solo pouvait être extrêmement périlleux.

Toutefois, la raison de son appel n’était pas anodine. Mon père m’avait contacté le matin même pour me dire où Evan résidait désormais et je leur avais promis de les rappeler la journée même. C’était bien entendu avant que j’apprenne que mon frère était décédé…

Les secousses de ma main devinrent incontrôlables et je déclinai l’appel tout en inspirant de plus en plus laborieusement sous le coup de l’appréhension. C’était une question de minute avant qu’elle ne me rappelle, elle se douterait que quelque chose clochait.

Déglutissant avec peine à cause de l’angoisse puissante qui enserra ma gorge implacablement tel un étau, je m’avançai sans réfléchir vers la cuisine et m’arrêtai maladroitement devant Elise et Alicia avant de dire tout aussi maladroitement en évitant délibérément leur regard pour ne pas qu’elle remarque les larmes perlant déjà près de mes yeux.

-Je… Je ne pourrai pas rester finalement… Mes parents viennent de m’appeler. Il faut que je parte.

C’était tout ce que je pouvais me permettre de dire sans que ma voix ne se brise… Je ne fis qu’hocher de la tête pour faire un très maladroit signe de remerciements, puis je repris la direction de mon véhicule sans même attendre leur réponse. Si elles en firent, mon esprit ne pouvait pas l’entendre, il m’avait déjà coupé du monde extérieur. Toute mon attention étant dorénavant rassemblée pour me permettre de quitter la maison de mon défunt frère pour trouver un endroit suffisamment isolé et désert pour que j’informe ma famille de la tragédie.

Cela dit, alors que je roulai vers ma destination finale, je ne pus m’empêcher de remarquer une drôle de coïncidence… En effet, malgré la disparition de mon frère, cette absence n’en était pas pour autant un vide, puisque malgré cela Elise et Alicia venait maintenant d’entrer dans ma vie. Comme quoi une porte fermée ne voulait pas nécessairement uniquement dire la fin de quelque chose, mais bien souvent aussi elle impliquait l’ouverture vers un ailleurs qui, bien qu’inconnu, pouvait être source de promesses insoupçonnées.

État et inventaire:



Fin du RP pour Aaron
Mer 29 Aoû - 2:30
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