Mythic Intrigues
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Un monde où les espèces du monde surnaturel vivent dans l'ombre de l'humanité dont ils espèrent rester invisibles. Un univers de conflits, de mystères et d'intrigues
 
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Quand la vie ferme une porte, elle en ouvre une autre...
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Aaron Beaconsfield
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Aaron Beaconsfield
Ciel, c’est pas gagné… Me dis-je en voyant l’expression terriblement songeuse d’Elise.

Cela dit, ses réflexions ne paraissaient pas alimentées par la crainte, du moins, pas dans un premier temps. Pour des raisons qui étaient les siennes, les informations que je venais de lui donner semblèrent la satisfaire et elle n’ajouta rien de plus sur le sujet. Toutefois, mes dernières paroles semblèrent évoquer chez elle un malaise qu’elle tenta de cacher du mieux possible.

La raison de son hésitation n’était pas bien difficile à deviner. Je savais pertinemment que j’étais un inconnu pour elle, tout comme je le serai pour sa fille lorsque je la rencontrerai, mais c’était plus fort que moi, je devais la rencontrer… Elle représentait le dernier vestige d’Evan sur cette terre, et j’avais l’impression que de simplement la voir diminuerait l’insurmontable distance qui nous séparait désormais. Néanmoins, je pouvais voir l’appréhension et la crainte derrière la gorgée de tisane qui précéda sa réponse, derrière les lèvres pincées qui traduisaient son inconfort. Ultimement, elle consent enfin à te faire connaître sa réponse.

-Alicia est à l'école à cette heure-ci. Je crains que vous ne puissiez la voir avant ce soir.

Mais quel con… Pensais-je en m’étampant mentalement ma main au visage. Évidemment qu’elle ne serait pas là! Nous sommes en milieu de semaine et il ne devait même pas être passé 9h… Tu avais l’air vraiment idiot là-dessus. Cependant, tu n’eus pas le temps de t’y attarder longtemps puisque le reste de sa question t’inquiéta grandement.

-Avant que j'accepte de vous la présenter cependant, j'aimerais savoir une chose... Pourquoi êtes-vous venu? Je veux dire pourquoi maintenant ? Treize ans après le départ d'Evan depuis votre famille?

Une autre question légitime dont je n’avais aucune réelle raison de lui priver de sa réponse en théorie… C’était bien entendu en partant de la prémisse que ce genre de question dans les circonstances actuelles amènerait des réponses beaucoup plus conventionnelles que la mienne. Avait-elle vraiment besoin de savoir pourquoi j’avais sonné à sa porte ce matin? Que j’étais en quête de mon ex-femme transformée en bête assoiffée de sang dont j’avais perdu la trace… Que j’avais espoir de la traquer une bonne fois pour toutes à l’aide des expériences magiques qu’avait menées mon frère il y a plus de 10 ans sur la magie rituelle…

La réponse allait de soi, mais l’idée de lui mentir m’horripilait. Quelle image elle garderait de moi lorsque viendrait l’heure de lui dire la vérité? Je l’ignorais, mais plus elle me posait ses questions, plus j’appréhendais ce moment fatidique.

-C’est tout simple, on ne savait pas où il vivait depuis tout ce temps. Quand je dis qu’il a coupé les ponts, je veux dire qu’il n’a littéralement donné aucun indice de sa localisation. Le fait que mes parents ne voulaient plus rien savoir de lui dans les premières années n’a pas arrangé les choses, mais c’est mon père s’est mis à vouloir le retrouver depuis quelques années maintenant. Histoire de débuter une réconciliation… Or il sait que nous étions très proches et nous savions tous que je serais le meilleur intermédiaire pour initier ça. Comme il a travaillé pour le gouvernement toute sa vie, il a pu demander quelques faveurs bureaucratiques à d’anciens collègues pour retracer sa localisation, et on nous a donné cette adresse. Dès qu’on l’a su, je me suis mis en route et je suis arrivé aujourd’hui.

Ça devrait suffire. Je ne voulais pas mentir davantage. Et puis pour être franc, en apprenant que je n’aurais pas la possibilité de voir Alicia avant ce soir, je sus instinctivement que mon corps ne le supporterait pas. J’avais gardé contenance de peine et de misère par souci de conserver le peu de dignité qui avait survécu au début de cette rencontre, mais la souffrance n’avait été qu’étouffée, et je craignais qu’elle refasse surface sans avertissement.

Ce faisant, dès que j’eus terminé ma réponse, je soupirai en détournant mes iris noisettes du regard instigateur d’Elise pour conserver mon sang froid. Puis je rivai de nouveau mes yeux vers elle.

-J’aurais dû me douter qu’Alicia ne serait pas là à cette heure-ci. Ce n’est pas grave, je vais vous laisser pour le moment, j’imagine que vous avez à faire aujourd’hui vous aussi. Écoutez, je vais aller faire un tour pour la journée, et je repasserai ce soir, probablement vers 18h. J’en ai bien besoin, et je ne veux pas qu’Alicia me voie dans un état où je ne suis pas prêt à me présenter convenablement. Si jamais vous ne souhaitez pas que cette rencontre ait lieu au bout du compte, prévenez-moi par texto ou en m’appelant sur ce numéro. Et si jamais vous décidez par la suite d’accepter de me laisser voir Alicia, vous pourrez me rejoindre n’importe quand.

Alors que j’écrivis mon numéro sur un petit calepin que je gardais dans une de mes poches de jeans, j’espérais de tout cœur qu’elle ne s’en servirait pas. Cela dit, je préférais savoir qu’elle aurait au moins tout ce qu’il lui fallait pour me contacter si le pire devait arriver.

Dès que j'eus terminé, je me levai et lui tendis le morceau de papier en hochant de la tête à son encontre tout en la remerciant pour la tisane qu'elle m'avait servie. Puis, je quittai la maison en trombe, marchant d'un pas rapide et résolu vers ma voiture dans laquelle j'embarquai avant de quitter avec un empressement quasi-frénétique l'ancienne demeure de mon défunt frère.

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Ven 6 Avr - 0:39
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Alicia Beaconsfield
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Alicia avait somnolé toute la matinée, si bien qu'elle était incapable de dire quels avaient été les sujets des cours du jour. C'était une situation classique pour elle, rien d'alarmant, pas même les réprimandes de ses professeurs, ni même celle à venir de sa mère quand elle lui poserait des questions à midi. La jeune fille avait passé ses premières heures à terminer une nuit bien trop courte à son goût avant de se perdre en rêverie. En chimie, elle était bien loin des molécules, trop occupée à rêvasser du passer, des cours particulier avec son père qui la faisait rire et crie d'émerveillement. Sa robe aujourd'hui, était d'ailleurs l'une des préférées de son père. En l'enfilant ce matin même, elle avait eu la sensation d'être à nouveau un peu l'Alicia innocente d'il y a 2 ans, cela lui avait fait du bien, tout en la rendant bien plus sensible à la nostalgie. Il lui manquait tant...

Lorsque la cloche sonna, elle fut l'une des premières à ranger ses affaires et à prendre la direction de la sortie. Elle s'arrêta juste à temps son élan pour ne pas cogner la directrice qui lui demanda gentiment de retourner à sa place. Alicia souleva les épaules dans un geste de mécontentement avant d'obéir et d'attendre l'annonce, probablement importante. Quand la directrice fut sûre d'avoir l'attention et le calme de toute la classe, elle prévient les élèves que leur professeur de l'après-midi était absent. Ainsi les deux heures de sport sautaient et ils pouvaient rentrer librement chez eux. Un large sourire s'afficha sur le visage de la jeune fille : elle allait avoir son après-midi pour son propre entraînement ! Elle était excitée et avait hâte de sortir de la classe pour en parler à Olivier.

Sur la route du retour, elle pétillait de joie, bien à l'opposée de l'Alicia du matin. La météo était fraîche, mais avec ses collants elle était bien à l’abri et pour son entraînement il lui suffirait de se changer et d'enfiler un bon vieux jean. Car oui elle avait l'intention de s'entraîner dehors, profitant des rayons de soleil qu’offrait ce début de mai. C'était Olivier qui le lui avait suggéré et elle devait avouer que l'idée était excellente. Elle pourrait aller aux abords de la ville pour profiter du calme et de la discrétion de ses cachettes.

Quand le bus la déposa à l'arrêt, elle salua le chauffeur d'un signe de main avant de s'engager dans l'allée principale de la zone résidentielle. En 10 minutes elle fut devant la porte de la maison. Sachant sa mère à l'intérieur, elle ne chercha pas ses clés et se contenta de sonner avant d'entrer pour signaler sa présence. Toujours de bonne humeur, elle se pressa de rejoindre sa mère à la cuisine, se mettant sur la pointe des pieds pour lui embrasser la joue avant de filer dans sa chambre déposer son cartable et sortir son journal pour écrire dedans. Elle avait l'habitude de lever les planches du parquet, elle ne dépensa donc pas beaucoup d’énergie pour sortir son confident de sa cachette. Pendant 5 minutes elle écrivit à Olivier son excitation, son programme de l'après-midi, mais aussi son agacement face aux réprimandes quotidiennes de ses professeurs. Puis la voix de sa mère raisonna dans la cage d'escalier, l'appelant pour passer à table. Comme à chaque fois, elle se pressa de remettre son journal dans le sol et replaça les lattes de parquet avant de dévaler les escaliers. En même temps sa robe s'envolait tout autour d'elle, créant une auréole de violet.

À table, pendant que sa mère les servait, elle remplissait leurs verres d'eau, ajoutant une touche de sirops à la fraise dans son verre. Elle profita de cet instant de calme pour commencer la conversation et par la même occasion prévenir Élise du programme de l'après-midi.

« Maman, cette après-midi je n'ai pas cours. Mon professeur de sport est absent. Du coup je voulais savoir, je peux sortir me promener ? Promis je garde mon téléphone avec moi ! » Signa-t-elle vivement.

Si Alicia avait l'habitude de faire le mur ou de sortir en cachette, demander en premier lieu était toujours un réflexe. Qu'importe la réponse, elle savait qu'elle sortirait s'entraîner car Élise devait travailler cette après-midi. Cependant, Alicia devait bien l'avouer, elle détestait avoir ce genre de secret entre elles et si elle pouvait un minimum faire les choses en toute autorisation, elle était persuadée que cela mettrait moins de tension à la maison. C'est donc pleine d'espoir, mais aussi de détermination qu'elle attendit la réponse, tout en mangeant ses spaghettis bolognaises.

Spoiler:
Mar 10 Avr - 18:18
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Elise Beaconsfield
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Aaron s'était retiré rapidement, te laissant seule avec tes doutes. Tu as eu la politesse de le raccompagner jusqu'au seuil de ta maison ensuite tu es allée t'effondrer dans ton fauteuil. Les yeux perdus dans le vague, tu te demandes ce que tu es en train de faire. Tu regrettes d'avoir accepté sans en parler d'abord avec Alicia et son psy. Après tout, il est vrai que si ton intention était louable et si l'œil extérieur des lecteurs et auteurs de cette histoire tu as effectué le bon choix en permettant à Aaron de rencontrer sa nièce, tu manques de beaucoup d'informations pour être sure de ton choix. Ça relève du coup de poker même, d'un bien dangereux coup de poker. À l'heure actuelle, tu rêverais de pouvoir parler avec ton mari. Rien qu'une minute. Le temps qu'il faudrait pour qu'il te dise si oui ou non, l'homme que tu viens de rencontrer est son frère. Si reprendre contact avec les Beaconsfield est une bonne idée et si en agissant de la sorte tu n'es pas en train d'imposer à ta fille quelque chose qu'elle ne voudrait pas.
Après avoir longtemps fixé le papier sur lequel est affiché le numéro avec ton téléphone en main, tu t'es finalement relevée et tu as repris tes maintes tâches sans grande volonté. Bien que le papier d'Aaron soit resté dans le salon, tu as retenu le numéro par cœur et l'envie de le composer te démange grandement. Cela mettrait un point final à cette histoire et tu pourrais alors reprendre ton quotidien le plus légèrement du monde. Enfin, avec ta tendance à regretter et douter de la moindre de tes décisions, tu serais encore capable de t'en vouloir parce que tu aurais l'impression d'être peut-être passée à côté d'une opportunité qui ne se représentera peut-être pas...
Non, définitivement le mieux que tu peux faire est d'attendre et d'en parler avec Alicia à son retour de l'école.

Toutes ces pensées t'ont tellement ralentie dans ton travail que tu t'affoles en voyant qu'il est déjà onze heure et demi et que tu n'as toujours pas commencé à préparer à manger. Toi qui comptais faire une ratatouille pour passer les légumes qui restant au frigo et afin de servir quelque chose qui devais changer des repas de la cantine... Malheureusement, les cours reprenant à 14 heures, ce n'était pas une bonne idée de commencer un plat que tu ne terminerais pas avant une bonne heure de préparation. Tu te rabats donc par dépit sur des spaghettis bolognaises que tu es sure de réussir et de pouvoir faire en moins d'une heure. La rencontre de ce matin te trotte de plus en plus intensément dans l'esprit et tu redoutes alors d'autant plus l'arrivée de la collégienne. Car si tu comptes sur son avis, tu ne sais pas comment aborder le sujet avec elle sans qu'elle ne se bloque. Peut-être qu'en ce sens-là, les spaghettis te serviront mieux qu'une ratatouille...

Alors que tu es en train de faire chauffer l'eau des pâtes la sonnette retentit, annonçant l'arrivée d'Alicia. Tu appréhendais tant ce moment que tu sursautes en l'entendant entrer. Un sourire s'étend cependant sur tes lèvres quand tu la vois arriver toute guillerette dans la cuisine. Vêtue d'une petite robe violette et ainsi souriante, tu croirais revoir la petite princesse radieuse et innocente qu'elle était avant que le décès de son père. Tu profites qu'elle s'approche pour déposer un bisou sur ta joue pour la prendre dans tes bras et pour embrasser son front. Elle s'éclipse dans sa chambre le temps que tout finisse de cuire. Tu la suis des yeux, attendrie par toute cette joie et cette énergie. Malheureusement, ta sauce se met à bouillonner ce qui interrompt ce moment de candeur et te ramène au fourneau.

Dix minutes plus tard, la table est mise et le repas est prêt. Tu appelles alors Alicia, l'encourageant à ne pas traîner si elle ne veut pas manger tiède. Celle-ci ne se fait pas prier et s'occupe de remplir vos verres pendant que tu sers la nourriture en visant l'exploit d'y parvenir sans tâcher la nappe en te demandant si tu n'aurais pas mieux fait de faire des coquillettes... Une fois à table, vous commencez à échanger quelques phrases sur la matinée d'Alicia. Tu apprends que ses cours ont finalement été annulés cette après-midi à cause de l'absence d'un de ses professeurs. Elle demande donc si elle peut sortir profiter de l'après-midi dehors. Préférant la savoir à l'extérieur à jouer probablement avec des copines de classe plutôt qu'enfermée ici, tu acceptes qu'elle sorte tant qu'elle revient vers 18 heures, comme d'habitude. En revanche, la réponse plus qu'évasive qu'elle te donne quand tu lui demandes le sujet sur lequel portait ses cours te laisse deviner qu'une fois encore elle a rêvasser au lieu d'écouter. En temps normal, tu ne te priverais pas de lui faire savoir ce que tu penses de cette conduite et d'insister sur l'importance de l'école mais aujourd'hui, tu n'as pas le cœur à faire cela. Tu as l'impression de l'avoir trahie en quelque sorte de la façon dont tu as arrangé la rencontre en elle et Aaron. Du coup, tu te contente de pousser un long soupir et de changer de sujet pour ne pas davantage remuer le couteau dans la plaie. Ce manque de réaction de ta part ne passera probablement pas inaperçu pour ta fille qui est depuis un bon moment habituée à tes réprimandes. Peut-être pensera t'elle que tu t'es résignée ?

À la fin du repas, alors que ta fille s'apprête à remonter dans sa chambre pour se préparer à sortir, tu l'arrêtes :

-Alicia, tu peux rester un moment s'il-te-plait ? Il faudrait que je te parle.

Elle tourne alors la tête vers toi. Tu te sens coincée. De la manière dont tu l'as interpellée, elle doit se douter que c'est important et tu ne peux faire machine arrière. Tu te mords donc la lèvre avant de finalement articuler :

-Tu sais que ton père s'entendait mal avec le reste de sa famille, n'est-ce-pas ? C'est pour cela que nous n'avons jamais vu tes grands-parents paternels ni ton oncle ou ta tante.

Tu marques une brève pause. Le sujet que tu abordes est extrêmement glissant. Tu en as conscience. Entre l'adoration d'Alicia pour son père et ta difficulté à parler de lui sans que l'émotion ne te submerge, c'est comme discuter politique à un repas de famille. Ça finit rarement bien et cela demande de marcher sur des œufs pour ne pas provoquer de crise.

-Je crois avoir rencontré le frère cadet de ton père ce matin. Il souhaiterait te rencontrer. Je ne lui ai pas encore répondu mais... Je me disais que ce pourrait être une bonne occasion pour toi de rencontrer ton oncle, non ? Qu'en dirais-tu ?

Sous la table, tu serres la nappe dans tes mains. Tu ne sais pas si ton approche a été la plus fine et la plus astucieuse qui soit. Tu attends donc la réaction de ta fille avec la même inquiétude que si tu étais une accusée attendant le verdict du juge...
Sam 14 Avr - 14:39
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Alicia Beaconsfield
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Comme attendu, sa mère l'avait interrogé sur sa matinée et Alicia avait répondu de manière évasive. De toute façon elle n'aurait plus être précise, n'ayant écouter même pas un tiers des cours de la matinée. La surprise passa sur son visage quand elle ne reçut aucune réprimande de sa mère. S'était-elle enfin faite à l'idée que cela était inutile ? Alicia l'espérait car elle aurait enfin la paix d'un côté sur ce sujet. Le reste du repas se passa sans encombre et elle faillit sauter de joie quand sa mère l'autorisa à sortir. Elle aurait bien râlé sur l'heure du retour, mais elle se doutait que si elle tirait sur la corde, celle-ci se casserait et l'autorisation tournerait au refus. De plus sa mère ne lui avait pas posé de question précise sur son occupation à l'extérieur, ce qu'il voulait dire qu'elle n'aurait pas à lui mentir, ni à déjouer son autorité. Si elle avait l'habitude de le faire, elle devait avouer que cela faisait du bien d'être dans l'honnêteté. Définitivement elle pouvait placé cette journée sous un bon jour.

Son dessert avalé, la collégienne sortit de table, se pressant pour aller rejoindre sa chambre afin de raconter ce qu'il venait de se passer à Olivier avant de se préparer pour son entraînement. Malheureusement Élise la stoppa dans son élan, lui faisant froncer les sourcils. Alicia n'aimait pas le ton de sa voix et il n'était pas difficile de comprendre que le sujet aller devenir sérieux, sans doute trop sérieux pour cette journée de bonne humeur. Était-ce d'ailleurs pour cela que sa mère ne l'avait pas réprimandé plus tôt ? À cette idée, elle réprima un juron, elle qui se pensait libéré d'un poids. Elle tâcha rapidement de se raccrocher au parole de la plus âgé qui lui parlait de son père. Le sujet la figea et elle sentit sa magie doucement bouillonner en elle. Son père était devenu un sujet semi-tabou entre elles, bien trop souvent sujet aux disputes. Il fallait qu'elle se concentre, qu'elle se canalise au maximum. Ce n'était certainement pas le moment de se disputer, ni de faire exploser des objets.

Elle garda le silence à l'énonciation de la composition de la soi-disant famille. Oui son père avait des parents, mais il ne lui avait jamais parlé d'oncle ou de tante. La colère montait petit à petit au fur et à mesure qu'Élise parlait. Ce ne pouvait être que des mensonges ce qu'elle racontait. Si elle avait un oncle, bien évidemment que son père lui en aurait parlé, qu'importe qu'il s'entende avec ou non. Après tout il n'y avait pas de secret entre eux. Puis elle eu un doute, après tout, il lui avait caché la raison de ses sorties nocturnes... Pourquoi pas un frère ? Alicia secoua vivement la tête, elle ne voulait pas y croire. Son père ne lui aurait jamais mentit sur ce point-là. En aucun cas, ce mensonge aurait pu être bénéfique pour elle. Après de longues minutes, l'enfant se décida à signer, de manière si violente qu'on pouvait sentir l'air vibrer autour d'elle.

«  Je n'ai pas d'oncle ! Papa m'en aurait parlé ! Ce n'est pas vrai ! C'est un imposteur ! »

Dans son regard brillait la colère et elle se mordait la lèvre inférieur. Elle sentait sa magie prête à exploser, il suffirait d'une minute d'inattention et la soupape se viderait d'un seul coup. Pourtant elle signa à nouveau, plus calme mais toujours dans la colère, cherchant à comprendre comment sa mère pouvait être sûre de ce qu'elle avancé et pourquoi voulait-elle l'impliquer dedans ? Si son père les avait tenu éloignées de sa famille, c'est qu'il devait y avoir une bonne raison.

«  Comment tu peux en être sûr ? Pourquoi nous lier à eux alors que papa nous en a tenu à l'écart ? Il a du le faire pour une bonne raison. Pas besoin de rompre cette situation ! »

Les larmes lui montait aux yeux. Penser à son père la chamboulait. Cela faisait remonter de nombreux souvenirs, tant de complicité, mais aussi ses propres démons, ceux qui l'accusaient de sa mort. Elle ne voulait pas voir cet homme, elle ne voulait pas que sa mère le voit à nouveau. Il pouvait être dangereux, elle n'avait aucune idée de qui il s'agissait, un magicien ? Une autre créature ? Sa mère ne devait pas s'exposer à ces inconnus, d'autant plus si ils se disaient liés à sa famille. Alicia ne pourrait pas toujours être là pour la protéger et même si elle voulait croire en ses capacités, elle n'était pas sûre d'elle concernant la protection de sa mère. Alors autant éviter au maximum les rencontres dangereuses. Elle enchaîna rapidement après sa pluie de question, ne laissant pas le temps à sa mère de répondre.

« Ne le vois plus ! On ne sait pas s'il est dangereux ! »

Elle avait été impulsive pour le coup. Elle n'avait pas réfléchis avant de signer. Sa mère ne connaissait pas l'existence de la magie, elle ne percevait donc pas le danger potentiel de cet homme, elle devait tout au plus penser à un arnaqueur. Mais au vu de ces paroles et de sa proposition elle semblait le croire.

Spoiler:
Sam 14 Avr - 19:49
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Elise Beaconsfield
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Tu serres les dents devant la réaction d'Alicia. Au fond, tu t'en doutais de cette réaction pas vrai ? Déjà qu'aborder le sujet d'Evan avec ta fille est d'ordinaire compliqué, lui parler de sa famille alors qu'elle n'en a jamais entendu parler relève de l'impossible. Tu espérais tout de même que son père lui en ait un peu parlé. Vous n'en parliez pratiquement jamais car tu savais à quel point c'était délicat pour ton mari mais il aurait tout de même pu révéler à sa fille qu'il avait un frère et une sœur, ce n'était quand même pas grand-chose !

L'interrogation de la fillette au sujet des raisons de la rupture entre Evan et sa famille est bien légitime et  si la situation n'était pas si tendue, cela pourrait te faire sourire qu'elle se soit posé la même question que toi !  En tout cas, l'idée de rencontrer Aaron semble énormément inquiéter ta fille. Au fond, tu la comprends. Tu ne comptes pas le lui imposer. Après tout c'est son choix avant le tien, tu en as décidé ainsi. Cependant tu veux qu'avant de prendre cette décision elle ait toutes les informations dont elle ait besoin pour se faire une idée de la situation avant de prendre une décision qu'elle pourrait regretter plus tard. Sa nature impétueuse ne va pas aider de ce côté et tu comprends qu'il va falloir essayer de la canaliser un peu avant de lui laisser le choix. Sentant la difficulté de la tâche qui s'annonce, tu soupires avant de dire d'un ton posé :

-Ecoute mon ange, tu sais que je t'ai toujours dit que plus tard peu importe le métier que tu choisirais de faire, je serais avec toi et que je t'aiderai ? Et bien, parfois tout n'est pas aussi simple... Tu sais bien comment sont les adultes, on aimerait tous voir nos enfants reprendre le flambeau et faire la même chose que nous. Certains y sont plus attachés que d'autres. C'est ce qui est arrivé entre ton père et ses parents. Ils voulaient le voir exercer le même genre de métier qu'eux mais lui n'a pas voulu qu'on lui impose sa voie. Voilà pourquoi il s'est séparé d'eux à l'époque.

Tu te reposes sur ce que tu avais entendu de la part de ton mari quand tu avais demandé il y a longtemps pourquoi il avait rompu tout contact avec sa famille. Bien que la version d'Aaron te donne un peu plus de détails sur l'affaire, tu ne sais pas si Evan a parlé de tout ça à ta fille et s'il lui a donné des détails ou s'il est resté aussi évasif qu'avec toi au quel cas, il vaut mieux te cantonner à ce que tu as entendu de lui. Après une brève pause, tu reprends :

-Quoi que tu choisisses, je ne te forcerais pas à faire quelque chose dont tu n'as pas envie mais je voudrais quand même que tu y réfléchisses avant de me répondre. C'est peut-être une des seules chances que nous auront de rencontrer la famille de ton père. Je me disais que ça aurait pu te plaire te rencontrer ceux avec qui il a grandi et avec ma famille qui vit en Irlande, je me disais que ça pourrait peut-être être une bonne chose d'avoir des proches à proximité de nous. Nous serions moins seules comme ça.

Tu te lèves finalement, te places en face d'elle et te mets à sa hauteur. Tes mains se posent sur ses épaules pendant que ton regard  vient se planter dans le sien. Ton expression est douce mais tu tiens à ce qu'elle écoute jusqu'au bout avant de s'emporter à nouveau.

-Cette décision est la tienne mon ange. Que nous rencontrions la famille de ton père ou non, nous serons toujours là l'une pour l'autre et on s'en tirera comme on l'a toujours fait, d'accord ?

Tu as conscience d'avoir pas mal parlé. Tu te tais donc pour la laisser te répondre. Après ce que tu lui as dit, tu doutes vraiment qu'elle accepte mais de toute façon, même si tu aurais bien voulu rencontrer la famille d'Evan, tu ne comptes pas la forcer.
Mar 17 Avr - 19:30
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Alicia Beaconsfield
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Elle sentait que sa mère voulait la calmer et l'aider à comprendre la situation, mais c'était bien au-delà de ces capacités. Elle qui avait toujours idolâtré son père, il lui faudrait alors admettre qu'il lui mentait, bien plus que ce qu'elle n'aurait jamais pu soupçonner. Les larmes étaient sur le point de tomber, Alicia n'avait aucune envie de briser l'image de son père. Le discours de sa mère essayait de lui faire comprendre qu'elle avait une chance que son père n'avait pas eu, elle n'était pas idiote ou alors simplement bornée, mais elle ne pouvait pas admettre qu'il n'y avait qu'une histoire de simple métier... Elle en était sûr, cela devait avoir un lien avec la magie. Ce qui signifiait que la situation pouvait effectivement être dangereuse. Et si c'était ces personnes, cette soi-disante famille qui avait orchestré la mort de son père ? Si c'était le cas, elles étaient bien plus en danger qu'elle ne pourrait jamais se l'imaginer et elle devrait travailler encore plu dur pour s'améliorer et protéger sa mère. Finalement, l'idée de rencontrer cet homme n'était peut-être pas si mauvaise. Ainsi elle pourrait mettre un visage sur le danger et agir en conséquence.

Lorsque sa mère se leva pour se mettre face à elle, Alicia plongea son regard dans le sien. Elle pouvait y lire tout l'amour qu'elle avait pour elle, tout le bien qu'elle lui voulait. C'était sa mère après tout, celle qui l'aimait plus que tout au monde, celle à qui elle devait cacher tant de secret. Ce temps de réflexion avait permis à sa magie de se calmer. Alors, comme une bonne adolescente, elle ne put s'empêcher de provoquer sa mère. Après tout, si elles étaient loin de toute famille c'était aussi en partie à cause d'Élise et autant qu'elle aimait sa mère, elle trouvait déloyale de sa part d'utiliser cette excuse pour l'inciter à rencontrer un homme qui était un parfait inconnu.

« Si on est loin de la famille, c'est aussi à cause de toi. Pourquoi on est pas aller vivre avec mamie après ça ? »

Sans aucune grâce elle s'assit en tailleur sur le sol, levant la tête vers sa mère, toujours ce regard provocateur.

« De tout façon, moi j'ai pas besoin de famille, on est très bien toutes les deux. Puis papa m'en a jamais parlé, alors moi je vois pas pourquoi je devrais voir un homme inconnu qui prétend être mon oncle alors que je n'en ai pas. »

Elle sentit une tape sur le haut de sa tête. Pas besoin de réfléchir, c'était Olivier qui se manifestait. Visiblement il jugeait qu'elle était aller trop loin avec sa mère. Le regard que son ami lui lançait en disait suffisamment sur ce qu'il pensait pour qu'il n'est pas à parler. Alicia poussa un long soupire, ce qu'il pouvait être agaçant parfois. Se relevant, elle débarrassa la table après avoir signé des excuses à sa mère.

« Pardon. Si c'est ce que tu veux ok je le rencontrerai. Mais je te garanti pas de l'aimer ou de bien l'accueillir. Pour moi c'est un étranger qui peut être un imposteur et un danger. On ne sait rien de lui. »

Spoiler:
Mar 24 Avr - 21:52
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Elise Beaconsfield
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Tu reçois les signes de ta fille comme une claque. Elle a raison. Oui, c'est à cause de toi si vous êtes loin de ta famille en Irlande. Tu as beau te dire que c'est parce qu'Alicia a toujours vécu à Vancouvers et que tu ne voulais pas lui imposer un tel déracinement juste après la perte de son père que tu es restée avec elle ici au lieu de rentrer auprès de tes proches qui auraient pu t'épauler dans ces moments difficiles. En vérité, tu avais  aussi et surtout peur. Peur et honte. À presque cinquante ans, tu ne t'imaginais pas rentrer chez tes parents. Qu'auraient-ils dit ? Qu'auraient-ils pensé de ça ? Alors qu'ils avaient fait leur possible quand tu étais jeune pour que tu puisses réussir dans la vie. Revenir chez eux revenait à leur montrer l'étendue de ton échec malgré ce qu'ils avaient fait pour toi. Tu avais refusé de leur imposer une telle déception. Ou alors tu refusais simplement de leur avouer ton échec. Bien sur, ils ne t'auraient pas laisser tomber. Tu restes leur fille après tout mais ils sont vieux et fatigués. Ton père en plus est confronté à de multiples maladies à cause de l'amiante à laquelle il a été tant exposé durant toute sa vie. Ta mère redoutait à l'époque qu'il ne s'éteignent sous peu. Toi qui venais de faire face à la mort prématurée de ton mari, tu étais terrifiée à l'idée d'avoir à faire à la mort une fois de plus. Tu ne pouvais pas voir ça. Tu n'en avais pas la force. Combien de fois t'en es-tu voulu d'avoir fait ce choix ? Combien de fois t'es-tu demandée si vous en seriez là toutes les deux si tu avais eu le courage de retourner en Irlande afin que vous soyez mieux entourées toutes les deux ? Si tu n'avais pas tant de remords à ce sujet, les reproches de ta fille ne t'atteindraient probablement pas si durement. Pendant une seconde tu restes figée, la regardant avec une expression  interdite. Pourquoi te faisait-elle ça ? Comment pouvait-elle t'accuser si durement alors que tu essayais de ton côté de la préserver au maximum et que tu t'efforçais de lui présenter l'affaire de sorte à ne pas heurter ses sentiments ?

Une fois sa pique envoyée, ta fille reprend son air buté avant se s'asseoir à même le sol et de te ressortir l'argument à l'origine de sa réticence. Bien sur ! Tu peux bien essayer d'argumenter comme tu le veux, tant que cela va à l'encontre de ce qu'à dit ou non son père, rien n'y fait ! C'est lui qui a sa confiance semble t'il, pas toi...

Vexée par la puérilité de sa réaction, tu te relèves et la regardant d'un air pincé, tu lâches :

-Non, bien sur. Tu as raison. Tu n'es obligée de rien. Après tout, ce n'est pas de ta faute si nous nous retrouvons seules.

Ponctuant ta phrase d'un air désapprobateur, tu te détournes et te diriges dans la cuisine. Adossée au réfrigérateur, un long soupir agacé t'échappe. Comme si ta frustration allait partir avec ce souffle, tu t'appliques à vider tes poumons d'autant d'air que possible. La mine renfrognée qui s'est installée sur tes trait semble se figer un peu plus. À cet instant, tu as envie de sortir pour t'aérer les idées. Ce sera toujours mieux que de te subir les humeurs d'Alicia. En soit, ce ne sont pas ses humeurs que tu redoutes mais ta réaction. Elle a su frapper un point sensible. Si elle continue ainsi, tu sais que la douleur qu'elle va t'infliger en écorchant ces blessures à peine cicatrisée pourrait bien se convertir en colère et tu ne veux pas cela.

Heureusement, l’intéressée semble se rendre compte d'avoir été trop loin et signe des excuses avant de débarrasser la table d'elle-même. Voilà un geste de bonne volonté des plus attendrissant qui t'atteindrait surement si tu n'avais pas aussi mauvais caractère une fois que l'on t'a mise en colère. Tu peux bien le détester si tu veux. Que veux-tu que ça me fasse ? C'est pour toi qu'on fait ça, pas pour moi. songes-tu amèrement en levant les yeux au ciel. Tu te gardes bien de formuler ça à haute voix. Au fond, malgré ton agacement tu l'aimes quand même cette petite. Trop pour te permettre de la blesser avec ces sentiments néfastes en toi. Tu ne te le pardonnerais pas. De plus, tu sais les intérêts en jeu. Pour Alicia et pour Aaron, tu t'efforces de garder ton sang-froid.

-Merci de lui donner une chance. Je sais que ce n'est pas facile pour toi. Bon, il faut que je prépare mes affaires pour la leçon de cette après-midi. N'oublie pas, soit de retour pour 18 heure. dis-tu d'un ton faussement calme.

Sur ces mots, tu quittes la pièce et te rends dans ton bureau. Une fois la porte fermée derrière toi, tu t'affales dans ta chaise de bureau en soupirant. Tu en as marre de cette journée. Pourtant, tu as l'impression que le pire reste à venir. Saisissant ton téléphone, tu envoies un message à Aaron.

Alicia est d'accord pour vous rencontrer, soyez là pour 18h30.

Sachant pertinemment qu'elle risque de ne respecter l'heure de retour que très approximativement, tu préfères viser large. À cet instant précis, tu as de la peine pour Aaron. Tu es bien tenter d'ajouter un "Bon courage" à la fin de ton message mais tu t'abstiens. Il doit se douter du scepticisme auquel il va se heurter...
Dim 29 Avr - 1:20
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Alicia Beaconsfield
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Après la pique d'Alicia, sa mère avait été acide, mais ses excuses semblait avoir eu l'effet escompté puisque sa mère l'avait remercié en s'adoucissant. Bien sûr l'adolescente n'était pas dupe, l'empressement de sa mère pour préparer ses cours masquer un fond de colère. Elle se nota alors mentalement de faire de son mieux pour être de retour à l'heure. De toute façon il étai hors de question qu'elle laisse sa mère seule une minute de plus avec cet inconnu. Si le sujet de la dispute avec la famille de son père était la magie, dieu seul savait tous les dangers que cela pouvaient représenter. Soupirant après avoir débarrassé la vaisselle, elle se glissa dans le salon pour se plonger dans la contemplation de cette photo de famille, prise quelques mois avant « ça ». Ce qu'il pouvait lui manquait, ce que cette époque lui manquait. Tout était tellement plus simple, fait de bonheur, de rires et de chamailleries bien inoffensives.

À présent qu'il était partie tout était devenu plus compliqué. Alicia lui en voulait, elle était en colère contre son père pour les avoir abandonné, pour l'avoir laissé seule avec un tel secret à garder. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, pendant qu'elle sentait sa magie s'agiter. Malheureusement avant qu'elle n'en prenne conscience, sa magie se manifesta contre son grès : le verre qui recouvrait la photo s'était fissuré. Alicia jeta au sol la photo avant de s'enfermer dans sa chambre, laissant toute sa colère et sa frustration s'exprimer. Les jambes ramenait contre elle, elle pleurait silencieusement, profitant des bras réconfortant d'Olivier qui était venu la consoler. Elle détestait son père pour l'avoir abandonné, elle se détestait de n'avoir pu le sauver, elle détestait son incapacité à se contrôler, elle détestait sa mère pour son ignorance, elle détestait cet homme pour son apparition dans leur quotidien.

Lorsque la porte d'entrée claqua, elle reçu l'information comme une décharge électrique et se leva, souleva les lattes du sol pour en sortir les manuels, les glissa dans son sac à dos et après avoir troqué sa robe contre un jean et un t-shirt ample, Alicia quitta à son tour la maison pour s'éloigner de la ville et trouver son refuge habituel : une vieille maison abandonnée dans laquelle elle pouvait s’entraîner en paix. Si elle n'avait plus le moral, si elle détestait tout le monde, il n'en restait pas moins qu'elle devait s’entraîner. Ce soir elle allait rencontrer un homme potentiellement dangereux et elle devrait être capable de protéger sa mère avant tout.

Les heures défilaient à vive allure. Elle était toute transpirante et haleté de fatigue, mais elle était à présent regonflée de confiance. C'est quand elle fit sa pose que son téléphone sonna. L'alarme ! Elle se pressa de tout ranger et fila en quatrième vitesse à la maison. Elle en avait pour vingt minutes entre le bus et la marche à pied. Si elle courrait, elle en aurait plus que quinze. Cela se tentait afin d'être de retour avant l'heure, pouvoir planquer ses affaires et se changer. Le luxe serait de pouvoir prendre une douche, mais ça elle n'était pas sûr de pouvoir le faire en cinq minutes.

Une fois chez elle, Alicia sonna à la porte, rentra et fila dans sa chambre pour déposer ses affaires avant de redescendre et chercher sa mère. C'est dans son bureau qu'elle la trouva, plongée dans ses copies ou ses cours, elle ne savait pas trop. L'adolescente frappa contre la chambranle de la porte pour avoir l'attention de sa mère et signa.

«  Il arrive quand ? »

Elle reçu l'information qu'elles avaient encore une demi-heure à patienter. Alicia hocha de la tête et remonta dans sa chambre pour prendre un nouveau jean et un t-shirt propre avant de filer sous la douche. Si elle aurait bien remis sa robe, elle s'était dis qu'il serait plus pratique d'être en pantalon si elle devait se battre.

Spoiler:
Dim 6 Mai - 9:07
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Aaron Beaconsfield
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Le dos accoté contre l’un des nombreux sapins qui m’entouraient, je maintins mes yeux fermés et laissai le rythme de ma respiration tenter de réguler les sanglots qui revenaient occasionnellement me serrer la gorge.

J’avais quitté la maison d’Elise en catastrophe et j’avais traversé la ville en trombe sans prendre la peine d’être réellement prudent. C’est un miracle qu’aucune voiture de police ne m’ait pris en chasse, heureusement pour moi. Je n’avais définitivement pas la patience de gérer un agent de la paix et je ne souhaitais pas user d’un pouvoir qu’on m’avait continuellement répété de garder hors de vue pour me sortir du pétrin.

Dès que j’atteins la zone plus montagneuse cernant Vancouver, je me rangeai sur le bord de la route et m’extirpai hors de ma voiture avec un regard embué que j’avais toutes les peines à contenir depuis mon départ. Puis, du moment où mes jambes cédèrent, je tombai à genou contre le sol frais de la forêt et laissai libre court à mon chagrin. Même lorsque mes larmes avaient coulé devant Elise, j’avais fait un effort pour les réprimer par orgueil de me voir aussi vulnérable devant une inconnue, toutefois, rien ni personne ne pouvait contenir le flot de ma tristesse en ce moment.

Dans ce maelstrom d’émotions, mon esprit s’assaillait lui-même avec un déferlement d’images passant en succession rapide et incohérente. Evan me tendant le premier livre que j’avais lu. Nous deux voguant sur notre petite embarcation sur le lac Winnipeg pour aller pêcher. Lui qui me souriait en me voyant jouer à mon premier concert de musique. Le visage nettement plus vieux d’Evan qui vociférait de toute sa hargne à l’adresse de mes parents. Ce même visage nous traitant de tueurs et de brutes belliqueuses incapables de laisser de côté un conflit qui nous dépassait. Mon frère claquant la porte de notre ancienne maison avec la puissance d’une colère dont je n’avais pas saisi toute l’ampleur à l’époque.

J’étais dans l’incapacité absolue de mener la moindre réflexion cohérente, et tout mon être criait d’une peine que je n’arrivai pas à calmer. Ma torture se prolongea ainsi durant un long moment que je n’arrive pas à estimer, mais qui me parut être une éternité.

C’est mon corps qui sembla me sortir momentanément de ma détresse afin de me faire rendre compte à quel point ce flot de larmes était taxant physiquement parlant. Dès que j’en pris conscience, je repoussai mes sanglots et m’assieds à genoux afin de me concentrer et de reprendre ma respiration en main. Tout en me fiant aux nombreux exercices que mes entraînements m’avaient inculqués, je m’attelai à la lourde tâche de me calmer. Un exploit que je parvins à réussir après de longues minutes de lutte. Le plus difficile était de maintenir le vide complet dans mon esprit puisqu’à chaque instant des bribes d’images touchantes ou troublantes continuaient leurs assauts incessants en menaçant de me faire céder à nouveau à la panique. Je ne sais pas par quel trésor de volonté j’y parvins, mais lentement le flot d’images cessa, et mes pleurs incontrôlables se tarirent. Il ne restait que des sanglots occasionnels, mais ce n’était que les contrecoups d’un traumatisme que je n’étais aucunement paré à subir aujourd’hui, et qui me hanterait sans doute pour de nombreuses années encore…

Dès que je me fus calmé, je quittai ma position de méditation et m’accotai contre l’arbre directement derrière moi, un grand sapin dont les branches garnies d’épines me maintenaient à l’ombre du soleil qui poursuivait sa course dans le ciel. Ainsi, entouré par les beautés d’une nature en train de s’ouvrir aux douceurs du printemps, je continuai ma lutte interne et concentrai mon esprit sur ce qui allait inévitablement suivre maintenant.

En effet, dans l’heure et des poussières que j’avais passées chez Elise, cette dernière m’avait fait de nombreuses révélations, mais aucune ne s’était encore pleinement ancrée dans ma conscience. Les questions que notre discussion avait soulevées devaient par contre impérativement trouver des réponses. Deux de ces préoccupations étaient des appréhensions plus qu’autre chose, mais néanmoins très problématiques.

La première était l’angoisse qui m’envahissait en songeant à ma rencontre avec la jeune Alicia. Elise semblait savoir qu’Evan avait un frère et il y avait de bonnes raisons de croire qu’Alicia le saurait aussi, mais comme je l’avais constaté avec Elise tout à l’heure, il y avait toute une marge de différence entre le savoir inconsciemment et y être confronté… J’espérais de tout cœur que la jeune fille serait ouverte d’esprit, mais ce n’était pas de cela dont j’avais le plus peur. Si, comme je le craignais, Evan ne lui avait pas révélé son don, il était crucial pour elle tout comme pour ceux qui l’entourent qu’elle apprenne à maîtriser son pouvoir. Néanmoins, je ne pouvais pas aborder ce sujet sans précautions puisqu’Elise n’en savait vraisemblablement rien. Je ne pouvais donc pas me contenter de lui demander, et je n’aurais probablement pas d’autre choix que d’investiguer cette question à un moment au cours duquel je pourrais être seul avec Alicia, mais encore fallait-il que je puisse gagner suffisamment la confiance de ma nièce pour qu’elle accepte de me rencontrer à nouveau, si elle acceptait de me rencontrer bien sûr…

La seconde concernait le fait que j’allais devoir annoncer le tout à Lionel et Margareth. La mort d’Evan et de Suzan, le remariage leur fils aîné, la petite-fille dont ils ignoraient l’existence et qui vivait à l’autre bout du pays. Tout ceci n’était qu’une crise de larmes supplémentaire à laquelle je n’étais pas pressé de me confronter, mais les ramifications de ce problème promettaient d’être largement plus complexes. Connaissant mes parents, ils voudraient venir visiter la tombe de leur fils le plus tôt possible une fois que le choc se serait estompé, mais cette visite ne se contenterait pas d’aller au cimetière, ils s’attendraient à rencontrer Alicia, et mon intuition me soufflait que ce serait sans doute la pire idée imaginable. On ne pouvait pas s’attendre qu’elle comprenne l’importance symbolique qu’elle avait à nos yeux, et le mieux à faire serait de gagner sa confiance avec honnêteté. Cependant, cette voie prendrait un certain délai que ma famille ne supporterait probablement pas. J’allais devoir les convaincre d’accepter de retenir leur venue et j’ignorais combien de temps ce prétexte tiendrait vraiment.

Toutefois, ces deux premiers tracas s’effaçaient devant un problème que j’avais réprimé durant les dernières heures. Une ombre au tableau qui m’était revenu à l’esprit seulement depuis peu, à savoir Delia et le rituel d’Evan. La raison réelle pour laquelle j’étais venu à Vancouver… Qu’était-il advenu de ce rituel? Si Elise ne savait rien de la magie comme j’avais cru le déduire, avait-elle trouvé les recherches de mon frère? Qu’avait-elle fait avec si c’était le cas? Evan avait-il eu la présence d’esprit de les maintenir cachées par peur qu’ils soient découverts? Que faire si le rituel était perdu? Est-ce que je devrais laisser ma traque pour de bon? Pire encore, si Delia apprenait que j’étais à Vancouver et que je m’étais arrêté au domicile d’Elise et d’Alicia, pourrait-elle découvrir qu’il s’agissait de la famille d’Evan? Oserait-elle s’en servir comme point de pression pour me décourager de continuer mes recherches? Serait-elle en mesure de s’arrêter aux menaces étant donné son incapacité à se contrôler…?

Chaque nouvelle question ne faisait qu’amplifier ma crainte, autant d’apprendre ce qui en était que des répercussions que ces découvertes auraient. Cela dit, plus j’y réfléchissais, plus la réponse me parut claire. La question de la traque serait rapide à résoudre. Si je pouvais mettre mes mains sur ce rituel, j’aurais la chance de finalement prendre Delia au dépourvu et mettre fin à cette histoire une bonne fois pour toutes. Si le rituel avait disparu ou que mon frère n’avait jamais réussi à le finir, je n’aurais d’autre choix que de faire une croix sur ce à quoi j’avais dédié ma vie depuis les deux dernières années. Et le simple fait d’y songer était guère aisé.

Toutefois, dans un cas comme dans l’autre, je ne pouvais pas me résigner à laisser Alicia sans supervision. La magie est un donc qui pouvait être aussi dangereux pour le sorcier que pour ses cibles, et sans un encadrement complet, Alicia pouvait représenter un danger pour elle et pour Elise. Je savais en mon for intérieur qu’Evan ne se serait jamais pardonné d’avoir laissé sans le support nécessaire pour mener son éducation à terme, et comme j’étais le seul Beaconsfield en mesure de les aider en ce moment, je ne pouvais faire autrement que de percevoir la formation d’Alicia comme une responsabilité que je devais prendre sur moi, au moins temporairement.

Depuis combien de temps étais-je assis dans cette forêt? Mon chagrin m’avait rendu inconscient de tout ce qui n’y était pas directement relié, mais j’avais pourtant dit à Elise que je passerais en soirée pour rencontrer Alicia, bien que je n’aie toujours pas eu de nouvelles à ce sujet cependant…

Comme si le destin avait souhaité se coordonner pour mener cette journée à terme, je sentis mon cellulaire vibrer dans ma poche et en vérifiant ce dont il s’agissait, je remarquai le court texto envoyé d’un numéro inconnu, mais dont le contenu rendit aisément identifiable…

Alicia est d'accord pour vous rencontrer, soyez là pour 18h30.

Le simple fait de le lire me rassura énormément. J’avais ma chance, et ne comptait définitivement pas la gâcher. Heureusement pour moi il était encore relativement tôt. En effet, je n’avais en effet que passé qu’environ 3 heures à me morfondre en pleurs… Il y avait de quoi être fier en considérant tout ce que j’avais découvert aujourd’hui!

Ce faisant, j’avais encore un bon 5 heures devant moi pour me rendre présentable à nouveau. En effet, mes vêtements maintenant couverts de terre séchée et mon visage ravagé par la peine ne m’aideraient définitivement pas à laisser une bonne impression sur Alicia. Ragaillardi par cette nouvelle découverte, je réussis à me remettre sur pieds, puis à marcher en direction de la route près de laquelle ma voiture était toujours garée.

Le retour à Vancouver fut rapide, et un passage dans un centre commercial me permit dans un premier temps de me procurer une chemise marquée d’un motif quadrillé alternant entre des traits bleu marin, le bleu pâle et blanc, ainsi qu’un jean noir neuf pour me débarrasser de mes vêtements actuels devenus souillés par la terre. Réflexe puéril qui cherchait à me donner un lustre de propreté qui me rendrait, l’espérais-je, plus présentable que ce matin. Puis, je me rendis dans le premier motel que je trouvai afin de prendre une douche rapide en essayant d’amoindrir les traces de ma peine qui marquait toujours mon visage à mon arrivé.

C’est en occupant mon esprit sur ces petites tâches simples que les heures s’écoulèrent. Lentement mais sûrement l’heure fatidique approchait et je sentais ma nervosité s’accroître à chaque minute qui passait. Je me surpris à me poser les mêmes questions en boucle et mon esprit se retrouva ultimement prisonnier d’un sombre engrenage qui ne faisait que s’alimenter lui-même.

Une heure s’écoula, puis deux, puis trois…

17h59! Mais putain, quel supplice… Pensais-je à moi-même pour la énième fois depuis que mon attente avait commencé.

Je n’avais jamais été particulièrement patient. Je n’avais rien d’Evan à ce sujet et c’est bien la raison pour laquelle il m’avait si souvent pris sous son aile. Plus que jamais, j’avais besoin de son support, de ses conseils, mais comme je l’avais appris ce matin, cet espoir n’existerait plus que sous forme de souvenirs. Assis sur le pied du lit de la chambre, je tournai mon regard impatiemment vers le cadran reposant contre la petite table de chevet.

18h… Bon assez, ça fera l’affaire!

N’ayant aucunement l’intention de donner une mauvaise impression, je sautai sur l’occasion de sortir de cette chambre pour reprendre la route. Dans le temps de le dire, j’avais repris le volant et dévorai les quelques dizaines de kilomètres me séparant de la maison bleue à la porte bourgogne que j’avais quitté le matin même.

18h25, je tournai sur les rues du quartier avoisinant la maison et je roulai les quelques centaines de mètres me séparant de ma destination en serrant le cuir de mon volant avec force. Repasser sur le même chemin me ramena instantanément quelques heures en arrière. Au moment où j’approchai le même endroit avec l’esprit aussi torturé qu’il l’était en ce moment. Cependant, je me rendais compte maintenant à quel point le Aaron de ce matin n’avait rien à envier au Aaron assis derrière le volant en cet instant.

18h28, j’arrêtai ma voiture directement devant la maison. Le cœur battant à la chamade et mon corps temporairement paralysé par l’angoisse. Je tournai à nouveau mon regard vers la porte bourgogne et caressai ma barbe par réflexe. Il y avait un terrible sentiment de « déjà vu » ici…
Incapable d’attendre davantage, je quittai mon véhicule, m’approchai de la porte et avant même d’avoir pu commencer à hésiter. J’activai la sonnette et lassai l’élégante mélodie résonner dans la maison pour annoncer ma présence.

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Dim 13 Mai - 4:14
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Elise Beaconsfield
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Après avoir envoyé le message à Aaron, tu as commencer à t'habiller pour sortir avant de te rendre compte que tu t'apprêtes à partir sans embarquer tes partitions et le cahier d'exercice de solfège pour ton élève. Ça aurait été un beau moment de solitude si tu t'étais pointé chez lui les mains vide, du moins pour toi. Tu te dépêches donc de réunir le nécessaire pour ta leçon du jour avant de partir en trombe lorsque tu constates que tu es en retard. Si tu avais prévu de rappeler l'heure du rendez-vous à ta fille, tu n'en a plus le temps. Tu fermes la porte à clé derrière toi, sautes dans ta voiture et démarres en direction de l'endroit où tu es censée récupérer le jeune garçon.

Une fois arrivée devant le gymnase où tu dois récupérer ton élève à la sortie de son cours de tir à l'arc, tu constates avec soulagement en voyant le parking rempli de voitures de parents que le cours n'est pas encore fini. Avec un peu de chance, tu as cinq ou dix minutes devant toi. Une fois garée, tu fermes la vitre de la portière et sors ton téléphone. Tu ne pouvais pas le passer chez toi ce coup de fil. Il te fallait d'abord être sure que personne ne t'entendrait. Par personne, j'entends en fait bien évidemment Alicia. Si tu avais de l'espoir ce matin quant à la rencontre, sa réaction t'a faite sérieusement douter. Tu ne sais plus vraiment comment faire et si l'issue de cette soirée t'inquiétait un peu, elle te terrifie à présent. Il te faut un avis d'une personne qui puisse mieux que toi anticiper les réactions de ta fille. Tu composes le numéro et attends quelques interminables secondes avant de finalement entendre la voix de ton interlocuteur. Le psychologue de ta fille. Il semble peu surpris de ton appel. En même temps, il doit t'entendre aussi souvent qu'Alicia vu que tu l'appelles dès que tu es convoquée à l'école ou qu'une dispute un peu violente survient entre vous. Tu commences à lui résumer les événements de la matinée en essayant d'être la plus brève possible. Intérieurement, tu mourrais d'envie de t'étendre sur les moindres détails mais tu sais que ton temps est compté avant qu'un adolescent du même âge que ta fille et doté d'une patience similaire ne pointe le bout de son nez. L'homme écoute silencieusement ton récit. Une fois que ton récit achevé, un silence s'installe quelques secondes avant que sa voix ne résonne dans le haut parleur du téléphone. D'un ton lourd de reproche, il regrette que tu ne l'aies pas appelé avant d'en parler avec Alicia car il aurait pu suggérer des façons d'approcher le sujet qui l'aurait probablement moins braquée. Tu encaisses sa remarque en silence, mortifiée de constater que cet homme semble connaitre mieux ta fille et la manière de s'y prendre que toi. À ta décharge, c'est son métier. Contrairement à toi, lui passe ses journées à s'occuper de cas sans doute au moins aussi délicat que celui d'Alicia. Ce n'est hélas pas le genre d'excuse derrière lequel tu irais te cacher... Une fois de plus, on te fait constater à quel point tu es une mère maladroite. Voilà ce que tu retiens. Ton interlocuteur te connait suffisamment bien pour savoir comment tu es en train de réagir, aussi il essaie de te rassurer avant de s'enquérir de ce que fait l'adolescente cet après-midi pour savoir s'il était possible de la voir. Cependant sans toi et ta voiture, il serait délicat pour elle d'aller le voir avant l'heure du rendez-vous. Il propose alors de fixer une séance à la fin de la semaine. Tu acceptes. Ce ne sera probablement pas en trop. Vous discutez ensuite quelques minutes à propos d'Aaron et de son histoire. En apercevant au loin, le visage de ton élève apparaître au bout du parking, tu es forcée d'écourter. Ton long soupir accompagne les tonalités après qu'il ait raccroché. Cette conversation te laisse avec bien plus de questions que de réponses.

Quelques instants plus tard, tu fais route vers la banlieue avec un garçon remonté comme une pile assis à côté de toi qui te raconte sa semaine. Tu souris d'un air amusé en l'écoutant. Voilà maintenant 6 ans que tu le connais. C'était un camarade de classe d'Alicia avant que son mutisme ne la contraigne à  changer d'école. Tu t'entends bien avec son père, ce qui justifie que tu soit allée récupérer le petit à la sortie de ses activités sur le chemin pour sa leçon de piano malgré le détour que cela te fait faire. Tu as beau essayer de ne rien laisser paraître des soucis qui te trottent dans la tête, les enfants ont un sixième sens pour ressentir quand quelque chose ne va pas. Quand ton élève essaie de s'enquérir de ce qui te chagrine, tu détournes le sujet mais au vu de sa mine, tu sens qu'il ne l'a pas oublié.

La leçon se passe finalement sans encombre. Pas grâce à toi cela dit, pendant que ton élève s'applique sur ses morceaux tu as la tête perdue dans toute ces histoire. Tu acquiesce distraitement d'un air approbateur quand il arrive au bout de la partition pour le laisser enchaîner sur le morceau suivant. Heureusement pour toi qu'il se débrouille bien car tu ne le remarquerais probablement pas la moindre erreur de sa part, aussi grossière aurait-elle pu être. Les paroles du psychologue  te reviennent en mémoire et tu songes avec regret à la façon dont tu aurais pu parler avec Alicia.

À la fin du cours alors que tu t'apprêtes à repartir, le père t'interpelle pour te proposer un café. Au milieu de cette journée si tumultueuse, cette proposition sonne comme la bouffée d'air dont tu aurais besoin. Tu refuses cependant, pressée de rentrer chez toi. Devant sentir que tu refuses à contrecœur, il insiste un peu et finit par te faire céder. Vous vous installez donc autour du bar de leur cuisine avec des tasses brûlantes entre les mains. Il t'avoue alors avoir insisté car son fils lui avait dit t'avoir trouvée bizarre aujourd'hui voire troublée. Tu te mords la joue. Voilà qui explique pourquoi le gamin s'est envolé si rapidement une fois la leçon finie... Bénis soient les enfants et leurs innocentes attentions qui ont le chic pour vous mettre dans l'embarras, pas vrai Elise ? L'idée de lui mentir pour échapper à une nouvelle explication déplaisante est très tentante mais tu n'as pas envie de compliquer plus les choses qu'elles ne le sont déjà avec des mensonges. Tu lui expliques donc sommairement les événements de ce matin et tes craintes concernant le soir. Tu redoutes la réaction d'Alicia. Avec la fougue de l'adolescence, tu sais quelle attitude elle va risque d'avoir. Plus que sa colère sur le moment, tu crains qu'elle ait des regrets plus tard à l'idée d'avoir perdu un possible lien avec sa famille paternelle. Il y a aussi Aaron. Même s'il prétend être le frère d'Evan, tu ne le connais qu'à peine. Vous n'êtes que deux femmes seule et lui un homme. Que ferais-tu s'il s'avérait être plus dangereux que tu ne le croyais ?

L'homme pose une main sur ton épaule, t'interrompant dans la liste de tes inquiétudes. Avec un léger sourire, il suggère :

- Peut-être devrais-tu simplement faire confiance à Alicia, non ? Elle grandi Elise. J'ai le même genre de problème avec mon garçon. Tous les parents l'ont probablement. Nous avons toujours tendance à vouloir tout contrôler car nous croyons savoir ce qui est le mieux pour nos enfants mais parfois ce dont ils ont besoin, c'est qu'on leur fasse confiance et qu'on les laisse faire leurs choix. Je pense que tu devrais croire en ta fille. Elle pourrait bien te surprendre. Quant à cet homme, je lui souhaite bien du courage pour s'en prendre à Alicia devant la championne de Baseball de la kermesse de 2013 !

Sa réponse si inattendue te cloue sur place avant que finalement tu ne te mettes à rire. La kermesse de 2013, tu l'avais oublié celle-là tiens ! C'est vrai que tu t'étais découvert un talent insoupçonné à la batte ce jour-là. C'était vraiment un beau souvenir... Mais tu es forcée de reconnaître qu'il n'a pas tort sur un point. Depuis le début, tu as toujours cru faire le mieux pour le bonheur de ta fille et tu as voulu faire en sorte que tout se passe dans les meilleures conditions pour elle mais c'est d'elle qu'il est question. C'est à elle que revient ce choix et tu n'as pas à essayer d'influencer sa réponse. C'est vrai, les parents ont parfois tendance à refuser de voir que leurs enfants ont grandi jusqu'à ce qu'on leur force à regarder la réalité en face.

Tu es reconnaissante envers ce père qui t'a lui aussi rappelé qu'être mère, c'est aussi savoir donner des libertés à ses enfants. Après avoir échangé encore quelques souvenirs de parents, tu finis par quitter leur maison et te mets en route pour le supermarché.

Une heure et demi plus tard, tu rentres les bras chargés. Comme d'habitude, tu as voulu rentabiliser le fait que tu sois au magasin pour faire les courses de la semaine. Résultat, tu vacilles sous le poids des sacs et c'est probablement plus par chance que par talent que tu atteins la cuisine sans rien faire tomber. Une fois la nourriture rangée, tu vas dans ton bureau pour préparer tes cours de la semaine prochaine.

Tu restes ainsi devant ton écran, perdant la notion du temps. Jusqu'à ce qu'Alicia rentre, te ramenant à la réalité. Tu l'entends monter dans sa chambre puis quelques instants plus tard, elle apparaît dans l'encadrement de la porte et te demande dans combien de temps Aaron devrait arriver. Tu prends une seconde pour la regarder, habillée à la garçonne. C'est vrai qu'elle à l'air sérieusement grandie. Voyant son air afficher une expression impatiente, tu arrêtes de la fixer avec cet air béat pour lui répondre qu'il lui reste une demi-heure devant elle. Elle s'en va donc se doucher. Peut-être peux-tu toi aussi profiter de cette demi-heure pour te préparer un peu ?

Tu laisses là tes cours et te diriges dans le salon pour vérifier que rien ne traîne. Tu découvres alors au sol le cadre de la photo de vos vacances. Tu te jettes dessus. Tu gémis en voyant que les éclats de verre ont abîmé l'image ici et là. Avec beaucoup de précaution, tu l'extrait de son enveloppe brisée et tu vas la déposer en sécurité sur ta table de chevet. Cette photo est si précieuse pour toi... Tu la serres contre ton cœur sur le chemin en te retenant de pleurer. Il faudra que tu essaies de voir si tu as gardé l'image sur ton ordinateur pour la faire réimprimer. Tu ne te pardonnerais pas de la perdre celle-ci. Tu as toujours su que c'était une mauvaise idée de la poser sur ce meuble...

Une fois l'image évacuée, tu passes un coup de balai dans le salon pour évacuer les petits morceaux de verres, plus éparpillés par ta faute que par la chute du cadre elle-même. Tu allumes un bâtonnet d'encens puis tu montes à l'étage. Alicia est sortie de la douche. Tu toques à la porte de sa chambre avant d'entrer. Elle est assise à son bureau. Avec un sourire, tu t'approches pour déposer un baiser sur son front.

-Alicia, je voulais te dire...

Tu marques une pause. Tu voudrais lui dire que tu es fière d'elle, que tu veux qu'elle sache que tu as confiance en elle, que tu es désolée d'avoir doutée d'elle, que tu promets de faire plus d'effort pour bien vouloir la considérer comme l'adolescente qu'elle est et non plus comme une enfant. Cependant tu ne sais pas où commencer et au final, tu t'emmêles les pinceaux. Au final, tu achèves :

-...Je voulais que tu saches que je t'aime.

Tu la serres dans tes bras. Elle ne doit probablement pas comprendre la raison d'un tel accès de sentiments. Ce n'est pas grave. Tu as besoin de le lui dire. Malheureusement, la sonnette vient interrompre ce moment. Tu te relèves en regardant l'heure. 18h29. Et bien, il y en a un qui devait avoir peur d'être en retard ! Tu vas ouvrir. Ta fille va te rejoindre dans un instant, juste le temps pour elle de ranger ce qu'elle a sur son bureau.

À la porte, tu trouves un Aaron bien mieux présenté que ce matin. Il semblerait qu'il veuille faire bonne impression. Tu lui fais signe d'entrer. Vous vous installez dans le salon en attendant ta fille. C'est là qu'un détails te revient. Tu as oublié de prévenir Aaron au sujet de quelque chose.

-Je viens de me rappeler de quelque chose que j'avais oublié de vous dire. Il faut que vous sachiez qu'Alicia est muette. Je pourrais vous traduire ses signes au besoin ne vous en faites pas mais elle a perdu la parole. Je suis désolée de vous le dire seulement maintenant.

Décidément, cette rencontre s'annonce folklorique ! Pourtant au fond, tu as confiance...
Sam 19 Mai - 16:05
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Aaron Beaconsfield
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Les secondes qui séparèrent le moment où j’activai la sonnette de celui où j’entendis le verrou être tourné m’apparurent interminables. Et dans mon appréhension de voir Alicia, je fus légèrement pris de court en remarquant que ce fut Elise qui était venue m’ouvrir. Ce n’était pas très étonnant en fait, mais le stress semblait brouiller mon raisonnement encore. Ce que je n’aurais pas fait pour que cette confusion disparaisse…!

Sur le coup, un sourire gêné se peignit sur mes traits alors que mes yeux dévièrent de ceux de mon interlocutrice pour fixer le sol. Je marmonnai un « bonsoir » qui se voulut naturel, mais qui ne sonnait pas du tout de la même façon, même à mes propres oreilles.

Elle ne s’en formalisa visiblement pas, probablement puisqu’elle-même était dans le même état, mais je n’aurai pas été en mesure de l’affirmer. Sans dire un mot de plus, elle m’invite à entrer d’un geste de la main et une fois qu’elle m’eut guidé dans le salon adjacent au vestibule sur notre droite, elle me désigna le même coussin dans lequel je m’étais installé ce matin. J’y pris place sans rien dire en hochant simplement la tête en guise de remerciement. Le silence était lourd et particulièrement désagréable...  

Dans cet instant de silence, mon esprit continuait de rouler à plein régime. Je me surpris à tenter d’ajuster ma posture pour la rendre plus ouverte et avenante. Je réfléchissais à la meilleure formulation d’ouverture que je pouvais imaginer puisque celle que j’avais adoptée au motel ne me plaisait plus. Je savais que cette première impression était cruciale, et la moindre erreur pourrait me coûter cher. Pour Evan, je ne pouvais pas me permettre d’échouer et de laisser sa fille sans le support de sa famille.

C’est Elise qui eut le courage de briser le silence la première.

-Je viens de me rappeler de quelque chose que j'avais oublié de vous dire. Il faut que vous sachiez qu'Alicia est muette. Je pourrais vous traduire ses signes au besoin ne vous en faites pas mais elle a perdu la parole. Je suis désolée de vous le dire seulement maintenant

Muette!? Et bien voilà qui va compliquer les choses…

Malgré la difficulté que cette condition soulevait, j’étais extrêmement reconnaissant d’être au moins en mesure de m’exprimer en utilisant mes propres mots, chose qui aurait été impossible si elle aurait été sourde. En effet, même avec les meilleures intentions du monde, un traducteur pouvait avoir de la difficulté à relayer exactement les messages qu’on lui communiquait. Il n’avait d’autre choix que de synthétiser et reformuler les termes utilisés par ses interlocuteurs, et par conséquent, l’essence du message pouvait se retrouver à manquer quelques nuances importantes.

Je n’eus pas à feindre ma surprise devant cette nouvelle et les yeux écarquillés je hochai distraitement de la tête à l’encontre d’Elise.

-Oh, bien sûr merci de me prévenir. Je ne connais pas le langage des signes malheureusement. Est-ce une condition génétique, un accident? Je ne veux surtout pas dire quelque chose qu’elle ne veut pas entendre.

Ce ne serait pas un problème si je savais avec certitude si Alicia avait été formée ou non par Evan. En effet, je n’aurais eu qu’à lui parler télépathiquement à l’insu de sa mère, mais je ne pouvais pas me permettre de le faire sans avoir pris quelques précautions au préalable.

-Et bien, c'est à la suite de la mort de son père. Ils étaient très proches et sa disparition l'a beaucoup bouleversée. Elle n'a plus reparlé depuis ce jour-là...

En entendant la réponse d’Elise, je ne pus m’empêcher de pousser un petit soupir empreint de tristesse et de lassitude. Cette tragédie serait de début de plusieurs autres bouleversements à venir. Un ouragan qui avait maintenu ses distances et qui s'apprêtait à ravager tout sur son passage. À cette idée, je me sentis instantanément coupable de ressasser une histoire qu'ils avaient aussi peu envie que moi d'aborder.

Pauvre petite… Pensais-je tout de même en hochant à nouveau de la tête à Elise afin de lui faire savoir que je n’approfondirais pas le sujet davantage.

Au même moment, mes oreilles perçurent le son discret des bruits de pas causés par ce qui ne pouvait être qu’Alicia qui semblaient descendre l’escalier longeant le mur du salon qui me faisait directement face. Dès que j'eus pris conscience de son arrivée imminente, j’inspirai une dernière fois et retint mon souffle sous l’effet du stress, mon attention se riva entièrement sur la grande ouverture menant à l’escalier et au couloir qui reliait les autres pièces du premier étage 

L’instant d’après, Alicia tourna le coin et se tint dans l’entrée du salon. Arborant un jean et un t-shirt violet tout simple, je fus momentanément pris de court par la ressemblance majeure qu’elle avait avec ses deux parents. Sa peau et ses cheveux délicats venaient de Suzan, toutefois, ses yeux verts pétillants étaient clairement issus d’Evan. Brillants et lumineux, les voir me prit de court un instant. La photo que j’avais vue plus tôt n’avait pas rendu justice à cette ressemblance et je me surpris à devenir momentanément figé sur place tandis que je me perdis quelques instants dans ce portrait inattendu.

En revanche, la chaleur et le bonheur qui avait habité les yeux d’Alicia au moment où la photo en question avait été prise contrastaient grandement avec le regard froid et indifférent qu’elle posa sur moi…

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Alicia Beaconsfield
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Après s'être lavée, Alicia avait filé dans sa chambre. Elle avait déjà beaucoup à raconter à Olivier et elle était sûr qu'elle aurait encore de nombreuses informations à ajouter après sa rencontre avec cet oncle inconnu. Elle ne voulait donc rien oublier et avait décidé, en attendant que l'invité arrive, d'écrire son après-midi à son meilleur ami. Beaucoup d'émotions remontait, notamment de la colère, mais aussi de l'angoisse. Et si cet homme était réellement dangereux ? Serait-elle capable de les protéger ? Serait-elle même capable d'identifier le danger ? Oui elle s'était entraînée durant toute l'après-midi, révisant ses sorts de protection, mais aussi sa télékinésie. Il fallait qu'elle ait confiance en elle. C'est en se faisant confiance qu'elle serait forte et puis Olivier serait à côté d'elle, il lui dirait quoi faire si elle devenait confuse. Motivée, elle jeta un œil à l'heure sur son réveil : 18 h 25, il n'allait pas tarder à arriver et elle avait encore tant à écrire à Olivier. Pourtant elle s'arrêta dans son écriture quand elle entendit le plancher de l'étage grincer. Sa mère venait probablement la chercher. Pas le temps de ranger son journal dans sa planque habituelle, elle le glissa dans le premier tiroir de son bureau avant de sortir un cahier d'exercice pour simuler une occupation désintéressée de la rencontre à venir. Alicia ne voulait pas montrer son stress et ses inquiétudes à sa mère. Elle était sûre que celle-ci devait suffisamment s'inquiéter de par son tempérament.

Quand Élise rentre l'adolescente à l'impression d'être retournée quelques années en arrière quand sa mère, le sourire aux lèvres venait lui proposer une séance de piano. C'était devenue rare depuis la disparition de son père. Elle se souvenait de cette époque si facile et si heureuse. Elle aurait tant voulu y retourner et ne plus jamais la quitter. C'est le baiser de sa mère qui la ramena à la réalité, une réalité si amer qu'elle aurait préféré ne pas y revenir. Le début de sa phrase fit froncer les sourcils d'Alicia. La dernière fois qu'elle lui avait dit ce genre chose ce n'était pas pour une bonne nouvelle et à cet instant, elle n'avait pas besoin d'un problème supplémentaire. Cependant elle fut surprise par la simplicité de l'annonce qu'elle sentait chargée d'émotion. Bien sûr que sa mère l'aimait, elle n'en avait aucun doute. Alors quand Élise la prit dans ses bras, Alicia rendit l'étreinte à sa mère. Elle sentait qu'elle n'était pas à l'aise, que quelque chose la troublait et elle voulait la rassurer, lui dire par ce geste qu'elle était grande à présent, qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle serait là pour la protéger, elle ne laisserait personne lui faire du mal. Si elle avait perdu son père, si elle avait été incapable de le sauver, elle ne ferait pas la même erreur avec sa mère.

La son de la sonnette résonna dans la maison, rompant l'instant que partageait les deux femmes. Lorsqu'Élise se leva pour aller ouvrir, Alicia lui attrapa le bras et signa rapidement :

« Fais-moi confiance. Je t'aime aussi maman. »

Sa mère disparut de son champs de vision. Il était à présent temps de se préparer. L'adolescente fouilla son bureau à la recherche d'un cahier vierge et d'un marqueur. Elle griffonna sur les premières pages puis inspira un bon coup. Il fallait être forte à présent, ne pas faiblir, ne pas se laisser surprendre. C'était l'heure de montrer qu'il n'est pas bon de s'en prendre à sa famille, qu'elle savait les défendre. Pourtant elle fut incapable de descendre tout de suite. Elle s'installa d'abord en haut des escaliers, écoutant la conversation que sa mère avait avec cet inconnu. Bien évidemment sa mère le prévenait de son handicap. La réponse ne lui plaisait pas. Comment ça ne pas dire des choses qu'elle ne veut pas entendre ? Alicia serra les poings sur son cahier. Elle n'était plus une enfant, elle pouvait très bien tout entendre. C'était à cause de ce genre de préjugés qu'elle avait perdu son père, que leur relation s'était effritée doucement sur la fin. C'est parce qu'il lui avait caché des choses qu'elle n'avait pas été capable de l'aider de le sauver. Cet homme, s'il voulait gagner sa confiance, il avait intérêt à ne rien lui cacher. La réponse de sa mère la calma un peu. Bien sûr, elle ne savait pas, elle ne connaissait pas la vrai raison. Comme à chaque fois Alicia se sentait peinée. Il lui était difficile de mentir à sa mère, de lui cacher tous ces secrets qui lui pesaient un peu plus chaque jour. Elle aurait tant aimé se libérer de tout ça et d'enfin retrouver la complicité qui les liées par le passé.

Décidée et ne voulant pas laisser les adultes parler encore plus longtemps de son handicap, elle se pressa de descendre les marches pour faire face à un homme, qui même si elle voulait le nier, avait des ressemblances avec son père. Elle ne laissa pas son trouble paraître, se contentant d'un regard froid et d'une posture droite qui n'inviter pas à la chaleur. Sans lâcher l'homme du regard, elle s'installa auprès de sa mère et montra les premières pages de cahier à l'inconnu ; ainsi il put lire :

«  Bonjour, je me prénomme Alicia. Je suis muette, donc je vous parlerai par ce moyen. »

Puis elle reposa le cahier sur ses genoux et attendit dans une ambiance pesante que l'homme fasse le premier pas. Son entrée en matière n'était pas des plus chaleureuse, mais c'était volontaire, elle ne voulait pas qu'il se croit le bienvenu, au contraire. Il fallait qu'il comprenne qu'il n'avait pas sa place ici. D'ailleurs elle changea d'avis et commença à écrire avant d'à nouveau montrer son cahier.

« Il paraît que vous êtes mon oncle, mais je n'ai pas d'oncle. »

Ainsi elle était claire sur la situation : elle ne lui faisait pas confiance et ne croyait absolument pas en cet histoire d'oncle. Elle ne savait pas comment il avait fait pour tromper sa mère, mais il ne l'aurait pas elle.

Spoiler:
Dim 27 Mai - 23:28
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Aaron Beaconsfield
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La jeune fille qui venait d’apparaître maintint le contact visuel entre moi et elle durant toute son approche. Même une fois assise près d’Elise, elle continua de me dévisager avec une expression qui se voulait neutre, mais à travers laquelle il était aisé de voir son attitude farouche. Elle ne m’aimait pas, elle ne me faisait pas confiance, et visiblement rien ne comptait lui faire changer d’avis comme le témoigna la seconde phrase qu’elle griffonna sur son calepin et qu’elle me présenta d’une main.

À ma surprise, cette réaction de rejet m’affecte plus que je le voudrais. Ma tête comprenait ses réserves, mais mon cœur n’en est pas moins attristé. Elle avait d’excellentes raisons de se méfier d’un parfait inconnu, mais sa réplique catégorique ne laissait aucune ouverture, ni même de volonté à entendre ce que j’avais à dire…

Mon expression se dépita, et je poussai un profond soupir empli de toute ma tristesse et ma déception dans l’espoir que ce simple geste m’aiderait à soulager la douleur qui était venue enserrer ma poitrine. Les émeraudes d’Alicia ne laissèrent pas présager qu’elle s’était laissé impressionner par mon chagrin pourtant non feint, cependant, je fis de mon mieux pour ignorer son indifférence et je raclai ma gorge pour m’assurer que ma voix ne se casserait pas.

-Bonjour Alicia. Moi c’est Aaron. Débutais-je simplement en étirant un faible sourire sur mes lèvres. Je comprends pourquoi tu as de la difficulté croire ce que ta mère a dit. Ce n’est pas la plus vraisemblable des histoires, mais je jure que c’est la vérité.

Tout en disant ceci, je mis ma main dans une de mes poches de jeans et j’en sortis une vieille photo usée. Le genre de celle qu’on prenait encore quelque peu dans le milieu des années 2000 avant que les photos numériques ne prennent toute la place. Je ne dis rien de plus et me contentai de regarder l’image un court instant en souriant d’un air triste et nostalgique avant de la tendre vers mes deux interlocutrices de sorte qu’elle puisse voir ce que cette dernière contenait.

Abîmé et pâli par l’âge, le cliché présentait cinq silhouettes se tenait sur un ponton de bois qui s’avançait vers l’eau d’un immense lac et près duquel un bateau de plaisance était accosté. Encadré par la mère et le père à chaque extrémité de la photo, trois jeunes individus, deux hommes et une jeune fille regardaient l’objectif avec un sourire radieux aux lèvres.

-Elle date de 2006, dis-je en raclant ma gorge à nouveau après avoir senti l’émoi que cette simple image m’évoquait encore. Nos parents avaient organisé une fête surprise pour notre sœur, Crystal. Evan est à droite sur la photo, à côté de notre père…

C’était l’une des deux seules photos que j’avais conservées depuis mon départ de Winnipeg. Une photo que je gardais normalement sagement rangée dans mes effets personnels et que je sortais rarement. N’ayant aucune envie de gérer les questions incessantes que mes amis m’auraient posées par l’intermédiaire des médias sociaux, j’avais pris la résolution d’effacer tous mes comptes afin qu’on ne puisse pas me distraire de mon objectif principal qu’était Delia. Cela dit, je n’avais évidemment pas pu me résoudre à quitte Winnipeg sans avoir au moins conservé quelques souvenirs de ma famille.

-Je suis désolé c’est tout ce que j’ai avec moi en ce moment... Crystal a également conservée de nombreux clichés de nous trois sur Facebook que je pourrais vous montrer si vous le voulez. Il me faudrait juste la prévenir.

Je laissai la photo reposée sur le divan afin qu’ils puissent la regarder en détail. Puis je pris mes mains l’une dans l’autre et les serrai sous le coup de l’angoisse avant de retourner mes noisettes vers le visage d’Alicia.

-Je sens que c’est difficile à admettre, mais je jure que j’ai grandi avec Evan. Tu peux me poser toutes les questions que tu souhaites pour t’en assurer, mais je suis ici parce que je suis le frère d’Evan. Je l’aimais profondément, et je lui devais plus que ce que ne pourrais jamais lui rendre, même si je devais passer ma vie à le faire. C’est pour cela que je suis ici. Parce qu’Evan était mon frère, et que même si je ne serai probablement jamais être ton oncle à tes yeux, vous étiez sans l’ombre d’un doute aussi précieuses que la prunelle de ses yeux.

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Lun 28 Mai - 16:32
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Alicia Beaconsfield
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Sa dernière phrase semblait avoir affecté l'homme, mais elle n'était pas capable de dire si c'était de la peine ou de la déception de faire face à un tel mur. Seulement s'il voulait entrer dans sa famille, il allait devoir montrer pattes blanches et Alicia ne comptait pas lui faciliter la tâche. De toute façon elle préférait perdre un oncle que de mettre sa mère en danger. De plus elle s'y était faite de ne pas avoir une grande famille. Elle n'avait pas besoin de plus, sa mère lui suffisait. Certes elle ne le lui avait que rarement dit, mais c'était bien là la vérité malgré tout leur conflit. Lorsqu'il commença à parler, une grimace d'agacement apparut sur le visage de l'adolescente. Est-ce que les adultes pouvaient arrêter pendant deux secondes de penser à sa place ? Et que savait-il exactement de ce que sa mère lui avait dit ? Car il n'y avait rien d'invraisemblable en dehors de sa simple existence. Même si il y avait de quoi douter, elle voulait toujours croire en son père. Jamais il ne lui aurait cacher de tel fait.

Elle sera la main de sa mère, mais ne lâcha pas Aaron du regard. Elle était prête à agir à tout instant et quand il glissa sa main dans sa poche, tout son corps se contracta, mais elle soupira de soulagement en le voyant sortir une simple photo. Fausse alerte, elle pouvait se détendre. D'après les dire de cet oncle, il s'agirait d'une photo de famille avec son père et leur sœur. Ce qui voudrait dire qu'elle aurait aussi une tante. Cela devenait trop. Son père ne lui en n'aurait pas caché autant, ce n'était pas possible. Pourquoi l'aurait-il fait ? Si elle ne voulait pas l'avouer, ce qu'elle entendait et ce qu'elle voyait la troublé. Son père lui avait-il réellement caché cette vérité aussi ? Bien sûr il y avait des similitudes avec son père sur la photographie, mais cela pouvait être un montage pour renforcer le mensonge. Un oncle et une tante... Elle ne pouvait pas y croire. Peut-être qu'avec d'autres photographies elle aurait pu accepter d'y voir une vérité, mais cela aurait été admettre que celui qu'elle idolâtrait lui avait caché bien plus de chose qu'elle ne croyait.

Lorsqu'Aaron eut fini de parler, Alicia garda le silence un moment. Il fallait qu'elle digère toutes ces informations, qu'elle retrouve son calme et sa détermination pour être capable d'agir en cas d'attaque. Et puis elle cherchait : que pourrait-elle lui demander pour qui puisse prouver qu'il était son oncle. Elle ne connaissait rien du passer de son père et jusqu'à aujourd'hui cela lui avait suffit. Maintenant elle regrettait de ne pas avoir été plus curieuse avec lui sur ce sujet car elle se trouvait désarmée. Après deux longues minutes elle lâcha la main de sa mère pour commencer à écrire ses réponses. La première était simple :

« Je ne reconnais pas mon père. Et il ne m'a jamais parlé d'oncle ou de tante. Il m'est donc impossible de vous croire. Mon père ne m'aurait jamais caché une telle vérité ! »

Elle n'attendit pas la réponse d'Aaron avant de continuer d'écrire, tout en lui montrant les pages au fur et à mesure.

« De plus si vous êtes bien ce que vous dite, si papa ne nous a jamais parlé de vous, c'est que vous devez être dangereux. Je ne peux pas mettre maman en danger. »

Le stress et l'angoisse lui avait fait quitter le langage formel qu'elle avait employé au début, montrant son visage d'adolescente. Alors qu'elle allait continuer d'écrire, elle s'arrêta soudainement, ayant une idée derrière la tête : il fallait qu'elle sache s'il était lui aussi un être surnaturel. S'il s'agissait d'un simple humain, il ne pourrait pas être de sa famille et il représenterait un danger bien moindre. Cependant elle ne pouvait pas poser la question directement, sa mère était à côté d'elle. Alicia se creusa la tête, fixant Aaron, le mettant au défis de bouger ou d'agir. Quand elle trouva la formulation, elle s'empressa de l'écrire avant de montrer la page avec un air sévère et déterminé dans le regard.

« Je ne connais pas le passer de papa, je ne peux donc rien vous demander. Par contre je peux vous demander : seriez-vous un autre ? »

La réponse à cette question serait décisive pour la suite. Elle espérait secrètement qu'il soit qu'un simple humain, qu'il ne comprenne rien à tout cela. Ainsi elle pourrait laisser agir sa mère pour le mettre dehors et les protéger de ce danger. Mais en même temps, une petite partie au fond elle espérait qu'il soit un sorcier, qu'il soit bien son oncle. Cette petite voix elle l'étouffait, elle ne voulait pas la laisser parler. Car même si l'idée d'avoir à nouveau un guide pour la former, Alicia n'était pas rassurée face à l'arriver d'un oncle dont son père se serait écarté.

Spoiler:
Jeu 31 Mai - 0:19
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