Mythic Intrigues
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Un monde où les espèces du monde surnaturel vivent dans l'ombre de l'humanité dont ils espèrent rester invisibles. Un univers de conflits, de mystères et d'intrigues
 
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Event - The bargaining chip (prologue)
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Mastermind
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Event - The bargaining chip (prologue)




Lundi le 20 mai 2019, 12h20, Vancouver

C’est en cette sombre matinée pluvieuse que vous vous êtes levée ma chère Elise avec une mine fatiguée étirant vos traits. Croyant que l’aube vous emmènerait une autre de ces journées aigre-douce qui semblait se suivre et se ressembler depuis les deux dernières années. Fort heureusement pour vous, votre petite Alicia était là au moins. Rayon de soleil dans votre vie morne, vous adoriez du fond de votre cœur cette jeune fille délicate et têtue. Que feriez-vous sans elle, pas vrai?

La question n’est pas hors de propos puisque ce matin est loin d’être comme les autres… Alors que vous vous rendiez à la cuisine pour préparer le petit déjeuner, vous aviez entrouvert la porte gentiment pour rappeler à votre petite puce que la journée allait commencer. C’est alors que vous le remarquez, l’apparence anormalement vide du lit… Sur le coup, vous tentez de vous rassurer en vous disant qu’elle est seulement ailleurs dans la pièce, mais vous savez en fait que ce n’est qu’une excuse… Vous ouvrez la porte en grand, appelant Alicia avec une voix qui monte en intensité et en angoisse à chaque seconde qui passe et remarquez par le fait même les rideaux de la fenêtre être doucement balancer par la fraîche brise matinale.

Votre inquiétude devient de la panique pure alors que vous cherchez sa chambre à la recherche de réponses, n’importe quoi pour apaiser votre conscience. Toutefois, votre panique atteint son paroxysme lorsque vous trouver le cellulaire d’Alicia ainsi que l’écrin du bracelet que lui avait donné son père. Le cellulaire en lui-même était déjà un signe de problème puisqu’elle ne s’en séparait jamais, mais le bracelet était encore plus alarmant. Bien qu’il ne s’agisse d’un petit objet, votre fille ne pouvait s’en départir et malgré toute les fugues auxquelles elles vous avaient habituées, jamais elle n’avait laissé ce précieux souvenir derrière elle. Elle y tenait beaucoup trop, et vous le saviez…

Le reste de l’équation se forme dans votre tête. Vous ne voulez pas y croire, mais aucune autre explication plausible ne vous vient à l’esprit… Dès lors, l’état d’urgence est lancé et vous précipitez au rez-de-chaussée pour vous emparer du téléphone et composer le numéro de la police. Vous êtes hystérique, la peur de ce qui pourrait être arrivé à votre ange est telle que vous peinez à expliquer la situation à la téléphoniste qui vous répond. Vous réussissez néanmoins à leur faire comprendre le message après quelques minutes, mais lorsqu’on vous demande d’attendre l’arrivée des officiers, vous leur répondez sèchement qu’ils n’auront qu’à vous rechercher sur la route avant de raccrocher. Alicia est peut-être en danger, au diable l’indolence!!

Vous vous mettez immédiatement à préparer votre escapade matinale lorsqu’Aaron cogne poliment à la porte. Les minutes qui suivent consistent en un cafouillis d’explications difficile à suivre, mais qui vous ralentit dans votre quête suffisamment longtemps pour qu’un duo d’officiers en uniforme arrive et s’ajoute à la confusion générale.

Ils prennent votre déposition, posant nombre de questions sur Alicia et vos rapports avec elle. Puis, avec l’aide d’Aaron, les agents de la paix arrivent de peine et de misère à vous convaincre de rester à votre domicile afin de répondre à un éventuel appel des ravisseurs. Puisqu’il semble y avoir peu de place aux doutes ici, et bien que la piste de la fugue reste plausible aux yeux des officiers, vous savez au plus profond de votre cœur de mère que tel n’est pas le cas aujourd’hui…

On vous assure qu’un enquêteur sera dépêché dans la prochaine heure et qu’une alerte AMBER sera émise dès que ce dernier le jugera nécessaire. C’est bien peu pour calmer votre conscience, mais vous êtes prêt à le faire, au moins pour un moment.

L’avant-midi est interminable… Votre job vous appelle, puis l’école d’Alicia, enfin l’enquêteur Rick Cooper arrive et se met à vous poser des questions à nouveau. Vous en avez marre de ce manège! Votre fille est disparue, vous voulez la retrouver!! Hélas, les circonstances de sa disparition sont très énigmatiques, et Cooper ne dispose pas des éléments nécessaires pour déclencher une alerte AMBER malheureusement. Cela dit, il émet aussitôt un communiqué de presse radiophonique et télévisuel afin d’inviter la communauté à rechercher Alicia et, si besoin est, à se présenter à votre domicile où un poste de commandement mobile sera établi temporairement au-devant de la maison pour organiser lesdites recherches.

C’est grâce à ce communiqué que vous prenez conscience de la situation Paul. Et c’est ce qui vous mènera ultimement à traverser la ville jusqu’au 6609 Raleigh street armé d’une raison bidon pour pouvoir offrir votre aide aux autorités, vous sentant personnellement concerné par la disparition de la jeune fille que vous aviez sauvé il y a quelques jours à peine.

L’appel au public eut tôt fait de rassembler des volontaires et à votre arrivée, une petite foule attend d’avoir leurs tâches pour aider aux recherches. En attendant que la foule se disperse un peu, vous prenez la décision d’aller cogner à la porte de la haute maison bleue où votre amie habitait il y a encore quelques heures. Vous souhaitez simplement être respectueux, et offrir vos encouragements à la famille, mais c’est sans savoir que vous vous apprêtez à franchir un point de non-retour...

Couleurs des dialogues de chacun:

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Jeu 6 Sep - 22:10
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Elise Beaconsfield
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Event-The bargaining chip (prologue)

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Feat Aaron Beaconsfield & Paul Hugh


Un nouveau fracas vient interrompre le calme de la maison. Une autre tasse vient de connaitre le sort tragique auquel quatre des ses sœurs ont été confrontées depuis ce matin. Tu es dans tout tes état Elise aujourd'hui. Dire que cette journée était censée être des plus banale et monotone. Quand tu t'es levée ce matin, tu avais déjà dressé un planning dans ta tête de ce qui allait se passer. Tu te lèverais, tu ferais le petit-déjeuner, tu irais en cours pour la matinée, à midi tu mangerai au restaurant avec tes collègues pour fêter la réussite de deux des tes étudiants à un concours puis les cours auraient repris jusqu'à huit heures du soir, heure à laquelle tes cours du soir s'achèvent. Lors, tu serais rentrée épuisée chez toi après avoir fait un crochet chez un traiteur asiatique pour manger une de ces boxs toutes prêtes que vous avez si souvent mangée que tu saurais les identifier rien qu'à l'odeur. Tu aurais mis Alicia au lit une fois le repas fini et tu aurais fini ta soirée avec une infusion en préparant tes sujets de cours pour le lendemain. Belles prévisions pas vrai ? On voit bien qu'il s'agit du genre de journée que tu dois vivre une bonne centaine de fois par an.

Pourtant aujourd'hui, rien ne s'est déroulé comme prévu. Dès le début, tes plans se sont effondrés quand tu as découvert le lit vide, la fenêtre ouvert puis le téléphone et le bracelet sur la table de chevet. Tu as appelé ta fille et tu as retourné la maison.... En vain. Après tant de fugues, beaucoup t'auraient dit qu'il n'y avait pas lieu de s'en faire. Qu'elle serait probablement de retour le soir-même. Pourtant, ton instinct de mère t'a soufflé que c'était différent cette fois. Tu as immédiatement appelé la police. Dans ton état, réussir à te faire comprendre a relevé du miracle mais tu y es parvenue. La réponse qu'on te donne te sidère cependant. Comment peut-on te demander de rester là en attendant que des policiers arrivent alors qu'à chaque seconde, la lumière de ta vie s'éloigne un peu plus de toi au mains de gens surement mal intentionné ! Il n'y a aucune chance que ça arrive ! De rage, tu raccroches et agrippes ton sac à main pour y fourrer ton téléphone et de quoi salement blesser ceux qui ont osé s'introduire chez toi la nuit passée. Oubliant même que tu ne t'es pas encore habillée, tu enfiles ton long manteau, une paire de chaussures et te dirige vers la porte avec tes clés. Comme par hasard, c'est le moment que choisis quelqu'un pour sonner. Pestant après ces gens qui semblent toujours arriver au pire moment. Tu songes à l'ignorer mais l'individu insiste à la sonnette. Avec seulement une chaussure aux pieds, ton sac dans une main et la vieille batte de Baseball de ton mari dans l'autre, tu te rues pour ouvrir. Peu importe l'impression que tu donneras, ton but est simplement de faire partir cet étranger et ensuite, tu partiras sauver Alicia. Ta main tournes rageusement la clé dans la serrure et tu ouvres pour faire face à ce gêneur.

Ta rage hystérique s'évanouit lorsque tes yeux découvrent le timide sourire d'Aaron, l'oncle d'Alicia. C'est vrai que c'est lui qui se charge d'emmener ta fille à l'école ces jours-ci. Ça t'arrange bien et tu aimes l'influence apaisante qu'il a eu sur elle depuis qu'il est entré dans ta vie. Alors que ta colère diminue, tu t'affaisses. C'est à ce moment que tu te rends compte des larmes qui roulent sur tes joues et de la terreur qui t'anime. Reculant d'un pas, tu bredouilles des excuses en soupirant. Ton interlocuteur sent immédiatement que quelque chose ne va pas. Il n'est pas idiot et tu ne comptes pas t'enfuir en le laissant dans l'ignorance. Non seulement il ne te laisserait pas faire mais en plus, il est de la famille d'Alicia. Tu sais qu'il peut t'aider. Tu lui racontes alors tout. Comme au téléphone, il t'est difficile de garder ton calme et tu fonds en larme au cours de ton récit. Alors que tu conclus par les demandes stupides de la police, tu lui expliques ce que tu comptes faire. Levant des yeux suppliant vers lui, tu lui demandes de se joindre à toi pour chercher. Si vous tombez sur les agresseurs d'Alicia, vous ne serez pas trop de deux pour lui venir en aide.

Malheureusement, l'idée ne semble pas l'enchanter et tu perds tant de temps à essayer de le persuader que la police arrive avant ton départ. Deux agents sonnent à ta porte. Tu les fait entrer et vous vous installez afin qu'il prennent ta déposition, te posant nombre de questions complètement hors sujet à tel point que tu en viendrais à te demander s'il ne sont pas de mèche avec les ravisseurs. Franchement, qu'est-ce que tes rapports avec ta fille ou ses amours à l'école peuvent avoir à voir avec ça ? Une fois leur stupide rapport fait, ils s'en vont en t'assurant qu'ils vont mettre en œuvre ce qu'il faut pour la ramener. Ce n'est hélas pas ce que tu veux. Tu voudrais qu'ils mettent TOUT en œuvre pour la retrouver. Tu sais que c'est différent, que quelque chose ne va pas alors pourquoi persistent-ils tous à croire le contraire ? Même Aaron est contre toi sur ce coup-ci. Désespérée et seule, tu abdiques de très mauvaise grâce face aux trois hommes. Leur seul argument valable est que tu devrais rester au cas où les kidnappeurs tenterait de te joindre pour te faire savoir leurs exigences. Alors que les inspecteurs partent, Aaron prétexte avoir une course à faire et te quitte un moment. Ça t'es bien égal. Tu les enverrais tous au diable à l'heure qu'il est. T'enfermant dans ta chambre, tu t'étales sur ton lit en pleurant. Tu ressorts alors le plus atroce de tes albums photos. Celui des disparus. Evan ton défunt mari, Caleb ton précédent mari et votre fils...Ta gorge se serre encore plus en voyant leurs visages. Chacune de ses images, chacun de leur sourire enfonce un peu plus ce poignard dans ton cœur. Une pensée te glace le sang. Le portrait d'Alicia viendra t'il s'ajouter à ces visages que tu as perdus à jamais ? Cette seule pensée est trop dure pour toi. La tête enfouie dans ton oreiller, tu tentes en vain d'endiguer le flot continu qui coule de tes yeux. Tu ne sais combien de temps tu es restée là, immobile en serrant l'album maudit ainsi qu'une photo de ta fille, ton mari et toi qui avait été prise en vacances il y a plusieurs années et qui se trouvait dans le salon avant qu'elle ne tombe et que le cadre ne se casse il y a quelques semaines.

Tes années d'errance qui ont précédée ta rencontre avec Evan te reviennent et dans leur sillage vient cette horrible sensation de vide qui t'a noyée pendant des années.  Tu te rends compte que sans elle, la vie que tu mènes n'a plus le moindre sens. Tu n'as plus de raison de te battre. En fait, plus rien n'a vraiment de sens...

C'est dans ce triste état que te retrouves Aaron une heure plus tard. Tu es épuisée et tu ne fais plus quoi faire. La bouteille d'eau qui se trouvait à côté de ton lit a été vidée afin d'alimenter tes larmes dont le flot n'a pas faiblit. Alors qu'il tente de te relever, la sonnette retentit. Comme s'il avait s'agit de la propre voix d'Alicia, tu bondis et fonces ouvrir. Tu as déjà eu la même réaction plus tôt quand le conservatoire et l'école d'Alicia t'on appelée plus tôt. Cette fois encore, ce n'est hélas ni un ravisseur, ni ta fille mais un enquêteur de la police. Un enquêteur qui n'a rien trouvé et qui vient encore perdre son temps en questions ridicules. Tu n'en peux plus. Tes réponses sont sèches, tranchantes... On ne peut pas t'en vouloir en même temps Quelle mère ne serait pas dans un tel état ? Une fois l'interrogatoire achevé, tu reprends ta détermination de partir à sa recherche. Te tournant face à l'oncle désemparé, tu demandes une ultime fois :

-Vous le sentez aussi Aaron ? Cette affaire n'est pas normale ! Il y a quelque chose de différent ! Ils ne la trouveront jamais ! Je vous en supplie, j'ai besoin de vous ! Un enquêteur nonchalant et des battues lancées par une bandes de badauds ne suffiront pas ! Il faut que nous fassions quelque chose.

Tu n'attends même pas sa réponse, trop longue à venir pour te mettre en chemin. Hélas, tu ne fais pas une grande distance dehors avant qu'un autre policier du centre de commandement placé devant chez toi ne t'intercepte et ne t'ordonne de rentrer chez toi pour attendre l'appel de l'enquêteur ou des ravisseurs. N'ayant pas d'autres choix, tu rentres. Impuissante, pestant face à tout ce qui t'arrive. Tu tournes en rond à la manière d'un fauve en cage. Tu cherches à t'occuper mais rien ne peux t'apaiser pour le moment tant le tumulte en toi est dangereux. Chacune de tes tentative de faire un thé se soldent par un échec quand de rage, tu lances la tasse à l'autre bout de la pièce en hurlant. Tu n'as plus grand chose de la femme que tu es d'ordinaire. Tu es furieuse et surtout tu as peur. Peur de ce qui pourrait arriver à Alicia, peur que ton semblant de famille ne s'écroule à nouveau, peur d'être seule une nouvelle fois... Tout ceci est un cauchemar. Si seulement, tu pouvais te réveiller et reprendre cette journée du début et la vivre sans qu'une telle chose ne soit arrivée...

lumos maxima
Dim 9 Sep - 17:20
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Aaron Beaconsfield
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Je sursautai de nouveau en entendant le son maintenant familier d’un objet fragile exploser en mille morceaux. À la différence des trois bris précédents, un cri d’enragée avait accompagné le très probable vol plané qu’avait subi le pauvre objet avant de voir ses jours utiles se solder une fois pour toute. Elise était inconsolable, incontrôlable, et incendiaire, en bref, plus j’y pensais, moins je me disais que d’aller prendre ce thé était dans mon intérêt actuellement. Probablement pas…

Bordel, mais pourquoi je lui ai demandé du thé… Me reprochais-je en pensant à ma demande banale. Une excuse en fait pour me donner un moment de solitude pour inspecter la chambre d’Alicia où j’étais assis depuis quelques minutes maintenant sous l’effet du découragement provoqué par ma découverte.

Mon arrivée au domicile d’Elise remontait à quelques heures déjà, mais jamais je ne me serais attendu au chaos qui allait m’attendre en ce sombre matin pluvieux. J’avais découvert ma belle-sœur en robe de chambre et vêtu d’un simple manteau ainsi qu’un soulier mal attaché et un bat de baseball à la main. Tremblant comme une feuille, crispée par la colère et le chagrin, il avait fallu toute mon écoute et toutes ses facultés restantes pour me communiquer ce qui l’avait placé dans une telle détresse. Alicia, la prunelle de ses yeux, la fille d’Evan, ma nièce, avait disparu… Visiblement enlevé à en croire la version d’Elise.  

Dans un premier temps, je me voulus rassurant, puisque nous ne pouvions pas nous permettre de perdre tous les deux notre sang froid. Cela dit, je peinais à taire l’angoisse et la colère pure qui émanait d’Elise. Une fureur qui, tel un brasier aux flammes rugissantes, semblaient alimenter ma propre impulsivité aussi sûrement que de l’huile, bien malheureusement pour moi. Plus je discutais avec elle, plus je sentais le même besoin impératif de me mettre sur les traces de ma jeune nièce. Je montai à l’étage en laissant ma belle-sœur quelques instants pour jeter un coup d’oeil par moi-même, et dès que je constatai les dires d’Elise, mes craintes crûrent rapidement. Alicia avait peut-être effectivement fugué par le passé, mais elle n’était pas stupide. Elle n’aurait jamais laissé son téléphone derrière, ne serait-ce que pour rassurer Elise et moi, mais par-dessus tout, elle n’aurait jamais laissé l’artéfact qu’avait fabriqué Evan de côté. Du peu que je connaissais Alicia, je savais pour sûr que c’était totalement impensable…

Ce fut suffisant pour me convaincre qu’il fallait agir, mais contrairement à ma belle-sœur, je savais que les autorités étaient d’une aide souvent précieuse et comme nous avions probablement à faire à de simples humains sans scrupules, la police disposait de ressource qui pourrait nous être très pratique. C’était drôle de m’imaginer travailler avec les forces de l’ordre puisqu’en temps normal, ma famille et moi avions souvent dû passer sous leur radar à la suite d’enquête problématique. Surtout dans les circonstances où nous étions à risque d’être dévoiler pour ce que nous étions. En revanche, ils avaient beaucoup plus d’expérience que moi pour un enlèvement plus conventionnel, et je n’allais pas dire non à un coup de pouce.

Cela dit, une chose pour laquelle j’étais très réticent c’était de laisser Elise courir dans Vancouver de fond en comble avec son bat de baseball. Tout ce qu’elle pourrait réussir à faire c’est se blesser si jamais elle tombait sur les ravisseurs. Heureusement pour moi, les officiers venus à notre rencontre arrivèrent à la convaincre d’attendre chez elle un éventuel appel des ravisseurs. J’encourageai l’initiative proposée au grand déplaisir de ma belle-sœur qui me foudroya du regard avec une telle intensité que je craignis qu’elle ne me fasse tâter de la batte qu’elle avait compté emmener avec elle. Toutefois, elle consentit à attendre et monta simplement à l’étage pour s’enfermer dans sa chambre en jurant toutes les insultes qu’elle semblait connaître… Sur le coup je restai interdit devant une telle démonstration de rage et m’excusai maladroitement aux officiers qui avaient fait la cible de la plupart de ses propos jusqu’à ce que mes propres mots soient ponctués par le retentissant claquement de porte qu’on entendit tous aisément en provenance de l’étage.

Je guidai les deux agents de la paix à l’extérieur, puis je levai mes yeux vers l’étage avant de pousser un profond soupir. Un soupir issu autant de l’angoisse que du regret d’être la source d’une telle furie. Ce n’était pas injustifié après tout. J’avais vu les yeux verts d’Elise s’outrer à la seconde où j’avais rejoint les propos des policiers, mais malgré ma peur légitime pour la sécurité d’Alicia, j’avais déjà vécu ce genre de situation suffisamment de fois pour prendre un certain recul. Les premières 72h d’un enlèvement était cruciales, mais une chose était sûr, nous avions besoin de leur aide, ou du moins, c’est ce que je croyais…

Sans même prendre la peine de monter les marches, je ne fis que dire à voix haute à Elise que j’allais faire quelque petite course et que je revenais dans l’heure. Cela me permit de retourner à l’auberge jeunesse où j’abritais temporairement pour m’emparer de mon pistolet à dart tranquillisant et de mon couteau de combat soigneusement rangé hors de vue dans mes bagages. Bien évidemment, je pris soin de les cacher respectivement à des holsters sur mon torse et mon flanc gauche que je cachai sous un imperméable qui était heureusement très à propos d’utiliser en une journée comme celle-ci.

À mon retour, un camion de la police et quelques membres du corps de policier de Vancouver s’affairait à préparer les recherches et me laissèrent entrer sans problème et une fois à l’intérieur, un rapide survol des environs me permis de constater que le dragon se terrait toujours à l’étage, et bien que je craignais de retourner en présence d’Elise qui m’en voulait visiblement de n’avoir montré aucune solidarité à son égard, je me résignai ultimement à cogner timidement à la porte. Portant l’oreille j’entendis les sanglots de la mère d’Alicia derrière la porte et l’ouvris pour venir à son secours. Elise était une femme brisée, marquée à jamais par le décès de son âme sœur et maintenant la disparition de sa seule lumière de bonheur. Je pouvais aisément compatir et je m’approchai donc silencieusement du lit où elle pleurait en serrant un album photo ainsi que le cliché que j’avais vu à ma première visite ici afin de la prendre dans mes bras pour lui donner une accolade qui se voulut réconfortante et empathique. Le brasier rougeoyant de sa colère avait laissé place aux cendres froides de sa tristesse et je sentis instinctivement que tout ce que je pouvais faire en cet instant c’était de rester près d’elle et de lui assurer ma présence et mon support en silence. Ce n’était pas de mots dont elle avait besoin, et aussi je n’en prononçai aucun durant les nombreuses minutes qui suivirent.

La seule chose qui interrompit ce moment fut la sonnette d’entrée. Je laissai Elise reprendre contenance avant de descendre et d’ouvrir la porte pour tomber face à l’enquêteur promis par les officiers qui testa de nouveau la patience de ma belle-sœur en posant les questions nécessaires à débuter son enquête. Cependant, plus les questions défilèrent, plus je rejoignis l’opinion de l’inspecteur, il y avait quelque chose de louche dans cette histoire.

L’enlèvement avait eu lieu à même le domicile et comme la porte d’entrée n’avait pas été forcée, il fallait en conclure que les ravisseurs avaient visiblement entré et quitté la chambre d’Alicia par la fenêtre. Or, celle-ci se situait au second étage, et en plus de ne pas être très accessible, elle était verrouillée, et il aurait donc nécessité des talents de crochetage considérable pour l’ouvrir à une telle hauteur sans tomber. De plus, qu’aucun voisin n’ait entendu ou repéré l’entrée par effraction était étrange, bien que cela demeurait dans l’ordre du probable. En ajoutant cela au fait qu’aucun motif, ni aucune personne dans l’entourage d’Alicia aurait pu plausiblement commettre ce crime, cela impliquait que des étrangers avaient décidé de grimper sur un toit en pleine nuit dans un quartier résidentiel et d’enlever une jeune fille qu’il ne connaissait pas, et qui, somme toute, n’avait vraiment rien d’extraordinaire… De ce que l’enquêteur et Elise savait bien entendu…

Cette simple réflexion provoqua un frisson qui me parcouru l’échine. Cela sembla passer inaperçu, mais à la lumière de ce qui venait de me traverser l’esprit, j’avais maintenant vitalement besoin de retourner dans la chambre d’Alicia…

Au bout du compte, le verdict de l’enquêteur Cooper était simple. Il n’y avait pas assez d’éléments de preuve pour lancer une alerte AMBER efficace, mais il avait tout de même assez de preuve pour croire qu’il s’agissait de plus qu’une simple fugue. Il déploya donc immédiatement les ressources nécessaires pour lancer les recherches et après une petite formule de courtoisie préparée d’avance et sans doute mainte fois répétées au fil de sa carrière, il se retira de la maison. Elise n’a pas l’intention de s’en tenir à cela par contre. À peine Cooper est-il sorti qu’elle tourne son visage empreint de détresse vers moi pour me demander à nouveau avec insistance.

- Vous le sentez aussi Aaron ? Cette affaire n'est pas normale ! Il y a quelque chose de différent ! Ils ne la trouveront jamais ! Je vous en supplie, j'ai besoin de vous ! Un enquêteur nonchalant et des battues lancées par une bandes de badauds ne suffiront pas ! Il faut que nous fassions quelque chose.

J’étais trop perdu dans mes pensées pour lui répondre. Les implications soulevées par les remarques de Cooper m’avaient plongé dans de profondes réflexions. Sur le coup je m’étonnai à nouveau de la perspicacité incroyable de ma belle-sœur. Elle pouvait faire preuve d’un instinct très aiguisé, et sur le coup, je fus surpris qu’elle n’ait encore jamais découvert ou soupçonné la véritable nature d’Evan et de sa fille. Cela dit, je ne pouvais qu’être en accord avec elle à propos de ces inquiétudes. Il y avait clairement quelque chose d’anormal. Quelque chose que je n’avais pas anticipé jusqu’à présent…

Mon silence sembla lui déplaire fortement puisqu’elle s’empressa de sortir en trombe pour aller vers sa voiture, mais sans succès puisqu’elle fut de nouveau raccompagnée à l’intérieur. Le brasier menaçant de repartir de plus belle, je la pris par les épaules pour la forcer à me regarder dans les yeux.

-Elise, écoute-moi, s’il-te-plaît. Dis-je avec le timbre le plus mesuré possible. Oui je suis d’accord qu’il y a quelque chose de louche, oui j’ai envie de partir à sa recherche, mais laissons aux experts le temps de commencer d’accord? Parfois, en voulant bien faire, on se retrouve à compliquer les choses davantage. Crois-moi, je sais que c’est dur. Je ne la connais pas depuis longtemps, mais c’est la fille de mon frère, et tu sais à quel point Evan a compté pour moi, et pour nous tous. Laissons-leur quelques heures, au moins le temps que les premières battues se rassemblent. Peut-être que nous pourrons partir avec eux, ou au moins avoir un enquêteur pour prendre le relai si jamais il y a un appel pendant que nous cherchons.

-Tu ne peux pas imaginer à quel point c'est dur Aaron... Rétorqua-t-elle avec un timbre las et épuisé. Je connais tout ça ! Je sais comment ça se passe. La dernière fois, je suis aussi restée à attendre près du téléphone comme il me l'avait demandé et je n'ai jamais cessé de le regretter. S’ils ne la retrouvent pas, je n'y survivrai pas cette fois...

Je ne souhaitai pas relever le fait qu’elle semblait faire référence à une autre occasion similaire, mais je me senti interpellé par ses paroles. Si j’étais réellement dans le même état d’esprit, si je savais réellement ce qu’elle ressentait, ne l'aurais-je pas défendu devant les policiers, et l’enquêteur… Sans doute, mais maintenant plus que jamais, je devais l’empêcher de sortir tant et aussi longtemps que je n’en aurai pas le cœur net.

Je m’excusai d’un simple regard, et lui demandai si elle s’objecterait à nous préparer du thé pour essayer de nous détendre. Ce à quoi elle acquiesça avec une mine résignée. C’est donc ainsi que je pus profiter du répit que je venais de m’obtenir afin de m’éclipser à l’étage, et je remis donc les pieds dans la chambre d’Alicia. Jaugeant la petite pièce non pas avec les yeux d’un oncle inquiet, mais bien avec ceux d’un traqueur cette fois. Je m’approchai de la fenêtre ouverte et l’analysai brièvement. C’est là que je remarquai pour la première fois de petites marques sur la poignée qui permettait de défaire le loquet. On aurait pu mettre cela sur le coup de l’usure, mais ça ne semblait pas être le cas. On aurait dit des traces de griffures, de multiples griffures même…

Sourcil haussé, je continuai mon investigation dans la zone environnante sans pouvoir en déterminer la source, mais sentant qu’il y avait quelque chose qui m’avait échappé lors de mon premier passage je me plaçai au pied du petit lit de ma nièce et fermai les yeux un instant. Projetant mes perceptions au-delà de moi dans ce que j’espérais être une simple mesure de précaution…

La première chose que je remarquai fut la magie d'enchantement lié au bracelet d'Alicia, ce qui n'avait en somme rien d'étonnant. La seconde, ce que j'essayai de découvrir en fait, fut l’absence du voile d’énergie normalement érigé par le rituel du Gîte par un clan de sorcier afin de repousser les autres créatures surnaturelles hors de leurs domiciles. Une situation qui était déjà anormale en soi puisque j’étais persuadé qu’Evan et Suzan n’aurait jamais négligé cette procédure. Toutefois, à ma surprise la plus totale, je sentis également dans mes environs immédiats l’entremêlement complexe d’un sortilège ancré à même le mur me faisant dos. Celui directement à droite de la porte et qui normalement était vide de tout ornement. Je poussai un léger hoquet sous l’effet de surprise.

What the actual fuck man… Pensais-je désemparé en m’approchant du mur.

Pourtant je ne voyais absolument rien, mais mon sixième sens me disait autrement et je sus dès lors que je ne pouvais me fier aux apparences. Je pouvais deviner qu’il s’agissait d’un pouvoir d’enchantement, mais quelque chose clochait. La seule raison qui justifiait que le sort soit ancré ainsi devait être parce qu’il s’agissait d’un rituel, mais je n’arrivai pas à voir le glyphe qui le maintenait en place. Qui plus est, la manière dont le sort avait été tissé était étrange. Un peu comme si on avait écrit un mot que je connaissais, mais dans une autre langue avec laquelle j’étais moins familière.

Fortement intrigué, et inquiet, j’approchai lentement ma main du mur à l’emplacement où je ressentais l’ancre du rituel, me préparant à toute éventualité. Je restai donc aux aguets afin d’éviter qu’Elise me prenne en flagrant délit, et je me mis à tâter le mur avec prudence. Mes doigts entrèrent dès lors en contact avec une texture poudreuse qui, au moment où je l’effleurai, déclencha une réaction si rapide que je ne pus réagir à temps pour contrer l’enchantement. Ma vision s’assombrit totalement. J’étais dans la pénombre la plus complète et j’entendis simplement une voix masculine résonner dans mon esprit.

Nous avons la jeune fille. Aucun mal ne lui sera fait. Toutefois, si vous tenez réellement à la revoir un jour, vous devez relâcher tous ceux que vous avez pris captifs. Contactez vos maîtres, et dîtes-leur qu’il s’agit de leur dernière chance de venir à la table de négociation. Nous l’avons dit, le Cercle est plus qu’une menace, c’est une promesse. Ignorez-le à vos risques et périls… Vous avez 48h…

Sur ces derniers mots énigmatiques, ma vision me revint et je titubai vers l’arrière en haletant sous l’effet de la surprise avant de m’asseoir lourdement contre le lit derrière moi.

Peu importe qui avait dressé ce rituel, il y avait une résolution dans sa voix qui me glaçait le sang. J’avais ressenti toute la lassitude et la frustration derrière son timbre contrôlé et mesuré. Je ne comprenais pas un traître mot de ce qu’il avait insufflé dans son sortilège, mais je sus une chose pour sûr, il ne bluffait pas du tout.  En revanche, le coupable avait au moins laissé une certitude derrière lui. Il s’agissait d’un Fey, et probablement pas qu’un seul puisqu’il avait dû avoir besoin d’aide pour imprégner son message dans le glyphe dessiné contre le mur tout en voilant celui-ci derrière une illusion permanente. Cela dit, la question se posait, comment avait-il pu entrer à l’intérieur pour le dessiner de prime à bord?! Le sortilège du Gîte chargé d’empêcher les intrusions des autres espèces surnaturelles n’était pas dressé, mais comment était-ce possible?! L’avaient-ils trouvé? L’avaient-ils détruit? Était-il désactivé avant leur arrivée? Je n’y comprenais rien, mais une chose était sûr. Le Fey que je venais d’entendre était déterminé et dans une colère difficile à rivaliser.

Cette constatation ne me rassura aucunement. Alicia était clairement en danger, ça ne faisait plus aucun doute dans mon esprit, mais en revanche je n’arrivais pas à croire qu’elle ni aucun de nous trois puisse être la source d’un tel ressentiment. Les maîtres auxquels la voix avait fait illusion paraissait être primordial dans cette affaire, mais je n’avais pas la moindre idée de qui il était question, et le temps pressait…

En sentant à la fois l’ampleur et surtout la gravité de la situation dans laquelle nous étions tous les trois je sentis une peur viscérale enserrer mes entrailles. Nous avions une fenêtre d’opportunité qui rétrécissait à vue d’œil et je n’avais littéralement aucune piste à suivre pour m’aider à retracer les coupables. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire pour sauver Alicia…?!

Comme pour ponctuer ma pensée, j’entendis soudain l’élégante mélodie provoquée par la sonnette retentir dans la maison et qui me fit de nouveau sursauter.

J’espère vraiment que celui-là ne dira pas un mot de travers. Pensais-je en continuant à ruminer sur la marche à suivre qu’il me faudrait employer pour tirer ma nièce de ce pétrin.  


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Mar 11 Sep - 5:39
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Paul Hugh
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Paul était en caleçon derrière son ordinateur à boire un café noir lorsqu'une news à la radio attira son attention. L'animateur avait cité le prénom Alicia et évoquait une disparition. Ça ne pouvait être une coïncidence. Le quartier et la rue furent donnés pour les volontaires qui souhaiteraient participer aux recherches. Plus de doute. 9 jours plus tôt, Paul avait rapproché la fillette de son domicile après 2 jours de "fugue" passés ensemble. Voilà qu'elle remettait cela et sa mère, exaspérée, avait contacté les services de police ... Cependant, des détails complémentaires furent énoncés : la fille aurait disparu de nuit, serait probablement en pyjama et sans portable. Cette dernière donnée inquiéta Paul qui connaissait l'utilité de cet objet comme moyen de communication pour cette jeune muette. Le doute fit place à un début d'inquiétude. Il l'avait croisée pour la première fois aux prises avec des vampires. Auraient-ils récidivé ?

Il voulait en avoir le cœur et décida de se rendre sur place. La police, des badauds et sans doute quelques journaleux seraient sûrement sur place, il lui faudrait agir de front. Se regardant dans le miroir et caressant sa barbe de plusieurs jours, il se saisit d'une tondeuse électrique. Pour se présenter au domicile de la mère, mieux valait faire bonne figure. Après un rasage de près, une bonne douche, il enfila un caleçon propre, une chemise unie, un jean et une veste en cuir, un peu élimé, mais c'était ce qu'il avait de plus présentable.

Par réflexe, il jeta un regard à son téléphone au cas où Alicia lui aurait envoyé un message. Rien. Il n'avait pas pris son numéro à elle mais lui avait donné le sien, au cas où, pour discuter ou poser d'autres questions. Il fourra son vieux smartphone ancienne génération dans une poche intérieure, le pc dont il ne se séparait jamais dans son sac à dos et quitta son studio.

Quelques lignes de bus plus tard, il débarqua dans le quartier cossu de Virginia-Fraserview. Alors que ses pas le rapprochaient de la maison, un habitant du quartier l'accosta en lui tendant une affichette arborant la photo d'Alicia et un numéro de téléphone de la police à joindre en cas d'informations. D'ailleurs, il lui fallait un prétexte pour aller se présenter au domicile de la mère. Il n'en avait pas de solide. Peut être évoquer vaguement l'avoir croisée la semaine précédente du côté de l'opéra tout bonnement se présenter comme volontaire. Peu importe, il improviserait ! Passant l'attroupement de bénévoles et la voiture de police en faction, il se rendit à la porte d'entrée. Après une courte hésitation, au lieu de frapper, il opta pour la sonnette. La porte s'ouvrit assez violemment et une femme aux cheveux en bataille, aux yeux baignés de larme lui fit face avec un mélange d'énervement et d'agacement.

- Bonjour mad..... Élise !?

Avant de se faire aboyer dessus par une dame qui avaient dû passer la matinée à répondre à de nombreuses sollicitations d'anonymes, de la police, de la presse et autres, Paul avait commencé à s'adresser poliment à elle pour essayer d'établir un dialogue. Une impression de déjà-vu le stoppa net. Tout dans cette femme lui rappelait quelqu'un d'autre : sa silhouette élancée, les courbes de son visage, le dessin de ses lèvres, son regard éternellement mélancolique ... Il la connaissait et de lointains souvenirs refirent surface d'un coup et les battements de son cœur frappèrent fort à l'intérieur de sa poitrine. Élise ! Il avait presque crié son prénom, dans un élan de surprise emprunt de nostalgie. La rougeoyante étudiante rencontrée une vingtaine d'années plus tôt se tenait là devant lui. Un si ce n'est le seul véritable amour de sa jeunesse revenait dans sa vie si soudainement qu'il aurait bien franchi les derniers pas qui les séparaient pour lui prendre de nouveau la main.

Mais Alicia revint aussi à son esprit, un puzzle se mit en place. Par un concours de circonstances qu'il n'arrivait pas à détricoter, Élise semblait s'être retrouvée la mère adoptive de la sorcière débutante. A travers elle, le destin le réunissait de nouveau avec son amour de jeunesse. Elle aussi semblait remettre un nom sur le visage de son interlocuteur. Il y lut de nombreuses expressions se succéder à peu près similaires aux siennes. Alors qu'elle se remémorait à son tour le passé, ses traits s'assombrirent exprimant le doute, la suspicion sans doute la peur ... Qu'avait-elle retenu de ce qui s'était passé de l'autre côté du pays, il y a si longtemps maintenant ? Elle ne pouvait avoir totalement oublié les étranges événements qui s'étaient produits là bas, il le savait et elle savait. Elle savait ce qu'il y avait en lieu et donc, en cette situation particulière, elle pouvait se permettre de se poser certaines questions ...

- Élise, attends ! Je ne suis pas mêlé à ce qui est arrivé à Alicia ...

En prononçant son nom, il avait réveillé la mère protectrice qui réclamait le retour de son bébé bien qu'il n'était pas chair de sa chair. Mais leur échange commençait à attirer l'attention des gens alentours, la conversation ne pouvait se prolonger sur le seuil du pavillon.

- Laisses moi entrer et je te raconterai tout ce que je sais et je t'aiderai à la retrouver.

Paul allait faire mouvement pour entrer dans la maison quand une seconde personne apparut à l'intérieur, en haut de l'escalier. Cet homme lui revint plus rapidement à l'esprit pour l'avoir croisé bien après Élise. Il se souvint surtout de leur altercation, de leur combat. A se souvenir, il serra le poing et prononça un mot entre ses mâchoires serrées.

- Vous ...

Dans quelle étagère (dans quel état j'erre):
Mar 11 Sep - 14:22
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Elise Beaconsfield
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C'est bien sur au moment où tu arrives à te contrôler assez longtemps pour préparer le thé sans jeter de tasses par terre ou autre geste malheureux résultant de ta rage qu'un inconnu s'amuse à sonner à la porte. Tu soupires en regardant les tasses. Dire que tu l'avais bien fait sans le sur-infuser. Même en temps normal, un tel phénomène est plutôt rare avec toi. Tant pis, le breuvage devra attendre. Tu ne peux pas te permettre de ne pas ouvrir vu les circonstances. Quittant la cuisine en t'appuyant contre les murs et le mobilier, tu te diriges dans l'entrée. À l'étage, tu entends Aaron se mettre en mouvement pour te rejoindre et même si tu ne veux pas l'admettre, cela te rassure un petit peu. Ce matin il t'a profondément déçue en se rangeant contre toi mais à présent que vous avez discuté un petit peu et que tu lui as confié tes craintes, tu sens qu'il n'es pas vraiment en désaccord avec toi et qu'il comprend ta façon de penser. Il y a même des chances qu'il soit du même avis que toi et qu'il n'y a que son sens moral qui lui dicte de ne pas y aller et de laisser faire la police. Pourtant tu l'as senti cette hésitation en lui quand tu l'as imploré de faire cesser ce petit manège et de partir avec toi pour chercher. Parlant de manège, tu espères que le guignol qui vient de sonner n'est pas encore cet inspecteur qui aurait une nouvelle question stupide à te poser. Le simple souvenir de ce type te demandant si Alicia ne parlait pas régulièrement d'un garçon ou si elle n'avait pas pris l'habitude de sécher les cours depuis quelques temps suffit à te faire bouillir à nouveau. Si c'est encore ce Cooper, il a intérêt à bien s'accrocher à son petit calepin car il va essuyer la tempête que tu t'efforces de contenir depuis ce matin à la seconde même où il posera une question de travers.

Saisissant la poignée, tu ouvres sèchement la porte pour faire face à ce visiteur plutôt inattendu. Au vu de son apparence, ce n'est pas un policier. D'une carrure imposante avec sa veste en cuir, on pourrait croire à un vrai baroudeur. Bien qu'il semble à peu près dans ta tranche d'âge, son visage a bien mûri avec le temps et affiche un certain charme auquel tu serais probablement sensible si tu n'avais pas déjà tant de choses en tête. Vous vous observez en silence une seconde durant laquelle ton expression te colère contenue se change en une certaine incompréhension. Tu n'as pas la moindre idée de ce que ce type fait sur ton palier. Alors qu'il commence à te saluer, il s’interrompt brusquement avant de s'exclamer ton nom. Comme s'il venait de te reconnaître après des années passées sans te voir. L'incompréhension se change en surprise. Tu recules d'un pas en bredouillant un vague "Hum, oui c'est bien moi..." . Tu es un peu perdue. Tu as beau fouiller tes souvenirs du conservatoire, des fêtes entre amis auxquelles tu participais avec Evan ou des parents d'élèves que tu as côtoyé, rien ne te vient. C'est assez gênant. Maintenant qu'il le dit, c'est vrai que la tête de cet homme t'es familière. Tu as la sensation d'avoir connu ces traits mais pour autant, tu n'arrives pas à remettre un nom dessus. Derrière toi, tu entends Aaron pressé le pas. Il a du être alerté par le bruit. Ce n'est peut-être pas plus mal.  Tu es assez inquiète de cette visite imprévue. Tu ne peux t'empêcher de te demander ce que cet homme est venu faire ici en de telles circonstances. Travaille t'il pour les enquêteurs ? Serait-il détective ?

Alors qu'il reprend en bredouillant qu'il n'a rien à voir avec ce qui est arrivé à ta fille, tu sursautes en écarquillant les yeux. Le nom d'Alicia sortant de sa bouche te fait l'effet d'un électrochoc. Comment ? Comment peut-il être au courant de cette histoire et connaitre vos noms ? Comment peut-il en savoir autant sur vous ? Vous a-t'il espionné ? Qu'est-ce qu'il veut ? On peut ici remercier le hasard que tu aies laissé ta batte dans le salon où tu l'aurais mis sous la menace de ton arme immédiatement pour le faire parler. Cette histoire t'inspire trop peu confiance. Que quelqu'un que tu ne  sais même pas identifier en sache autant à ton propos te terrifie. Tu as besoin de réponse. Ce qu'il te propose justement avant d'ajouter qu'il est prêt à t'aider à retrouver Alicia. D'étranger effrayant il prend l'air d'un cadeau du ciel. Enfin quelqu'un qui allait pouvoir te permettre d'agir plus vite que ces grattes-papiers de policiers.

D'ailleurs, il y a quelques policiers dans la rue et quelques badauds qui commencent à vous regarder. Tu es impressionnée qu'il y ait autant de monde devant chez toi. Dans ton état, tu n'as pas pensé une seule fois aujourd'hui à regarder dehors et tu n'as pas pris conscience du monde qui est venu aider à chercher ton ange disparu. Ça te fait chaud au cœur. Cependant, si vous devez parler d'un moyen de partir à la recherche de ta fille discrètement, il vaut mieux que ces gens ne te voie pas pour l'instant. Tu t'écartes du passage pour le laisser entrer. C'est au même moment que ton beau-frère arrive dans la pièce. L'inconnu semble le connaître aussi. Cependant s'il semblait surpris de te voir, il a l'air assez mécontent de voir Aaron. La tension se sent dans sa voix. Tout cela devient de plus en plus étrange. Cependant, il est toujours dans l'encadrement de la port ce qui t'empêche de la fermer et à chaque seconde, il y a un peu plus de monde qui vous regarde. Tu le presses donc :

-Avancez vite, s'il vous plait. On nous regarde à l'extérieur.

Alors qu'il s'exécute tu fermes la porte, vous isolant provisoirement. Avant qu'un policier ne vienne frapper à la porte pour savoir ce qu'il se passe, tu ne vas avoir que quelques minutes pour savoir qui est cet étrange inconnu. Minutes que tu comptes bien mettre à profit. Avant qu'Aaron ne réagisse, tu t’interposes entre les deux hommes et plante ton regard dans ceux du nouveau venu.

-Vous nous devez des explications il me semble ? Comment connaissez-vous Alicia ? Qui êtes-vous ? Et.. Quels moyens avez-vous pour la retrouver ? Vous savez quoi ?

Le temps jouant contre toi, tu ne peux te permettre de le ménager et ton instinct de mère te souffle justement de prendre tout ce qu'il peut t'apporter sans la moindre considération pour la délicatesse. Il sera toujours temps de le remercier une fois ta fille revenue à la maison mais pour l'instant il vous faut agir au plus vite. Dans une affaire d'enlèvement, les vingt-quatre première heures sont déterminantes et tu comptes bien ne pas les gaspiller.

lumos maxima
Sam 15 Sep - 21:13
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Aaron Beaconsfield
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J’entendis Elise s’approcher de la porte d’entrée, mais comme j’étais toujours perdu dans mes pensées, je ne pris pas conscience immédiatement du fait qu’il ne semblait pas y avoir de croissance dans le niveau de décibels échangés au rez-de-chaussée. Surpris, je pris espoir qu’il s’agissait peut-être de bonnes nouvelles. Espérant que par miracle le Fey avait été remarqué avec la jeune fille et n’avait pas opposé de résistance, et je me levai immédiatement pour faire route vers l’escalier menant devant le vestibule, mais alors que je descendis les premières marches mon regard croisa l’expression glaciale d’un visage que je reconnus instantanément…

Il avait évidemment pris de l’âge depuis le temps. Après tout, je l’avais vu il y a 11 ans de cela. Mais je ne pouvais pas oublier ses iris bruns, son apparence négligée, et l’expression de colère à peine contenues derrière son expression murmurée avec hargne. En un instant, je me retrouvai très loin de Vancouver, à une époque qui paraissait si lointaine… Plongé momentanément dans mes souvenirs, je sentis le froid d’avril me mordre la peau alors que mon genou trempé me maintenait de peine et de misère hors de portée du sol boueux de la forêt à cause de la douleur intense qui martelait mes tempes… À quelques mètres de moi, je revis le visage du lycan qui m’avait épargné par deux fois et dont je pris la décision de laisser en vie.

Un noble geste, certains diront, mais c’était un jugement un peu hâtif lorsqu’on savait que je l’avais menacé de ne jamais recroiser mon chemin à nouveau s’il tenait à sa vie…

Il faut comprendre cependant qu’au moment où j’avais dit ces mots, je croyais ma belle-sœur morte de ses mains. Je pensais qu’il avait arraché à mon frère sa bien-aimée, la prunelle de ses yeux, et pire encore, que c’était par ma faute si le coup fatal avait été porté puisque ma protection magique s’était brisée juste avant. Or, Suzan avait été sauvée in extremis par les autres sorciers en place à l’aide d’un rituel de guérison, et au bout du compte, Paul n’avait en fait aucune responsabilité dans le décès réel de mon ex-belle-sœur. Certes, il avait été l’élément déclencheur qui avait convaincu Evan et Suzan de couper tous les ponts avec nous, mais cela ne justifiait pas les menaces que j’avais proférées à son égard.

En revanche, tout ce passa extrêmement vite. J’avais réalisé la situation en quelques secondes à peine, mais la pauvre Elise pour sa part était complètement désemparée. Moi-même, je restai interdit et incapable de continuer à descendre à partir de la marche où je m’étais arrêté, mais je ne sus comment réagir à son attitude méfiante et accusatrice. Je ne pouvais pas lui dire la vérité tout de suite puisqu’Elise était littéralement à quelques mètres de moi, et toute communication serait également entendue par elle, mais pire que tout, le simple "Vous…" qu'il avait murmuré nous mettait moi et lui dans le pétrin puisqu’il ne savait pas de toute évidence qu’Elise était une humaine particulièrement perspicace, et qu’une simple excuse bidon ne suffirait probablement pas à lui faire taire les soupçons concernant la réelle cause de l’animosité de cet homme envers moi… Il fallait que je gagne du temps et vite!

Heureusement, une fois qu’Elise eut fait rentrer le lycan  dans le vestibule (un simple geste qui se trouva par le fait même à confirmer que le rituel du Gîte était tout simplement inexistant), elle se retrouva complètement dos à moi, et j’usai de ce bref instant de discrétion pour lancer un rapide sort d’enchantement pour communiquer télépathiquement avec notre invité-surprise

C’est une humaine!! Pèse tes mots elle ne sait rien du tout! Rassures-toi tu ne crains rien de moi je te le jures. Je t’expliquerai plus tard.

C’est tout ce que j’eus le temps de transmettre avant qu’Elise tourne son regard inquiet vers moi à nouveau. Je fis mine d’interpréter ce geste comme une invitation à m’approcher d’eux, et je m'exécutai donc avec une expression aussi neutre que possible. Cela dit, je ne pouvais savoir ce que le fauve penserait de ce que je venais de lui communiquer. En effet, j'avais coupé notre lien magique immédiatement par peur d’être pris en flagrant délit et, je me concentrai au maximum sur mon expression faciale pour ne rien laisser paraître de mon malaise tandis que j’attendais tout comme Elise la réponse à ses questions. S’il savait la moindre chose à propos de la disparition d’Alicia, j’étais en effet impatient de l’entendre. Surtout en considérant que cet enlèvement serait visiblement un cas qui dépasserait de loin les aptitudes du corps de police vancouvérois…

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Lun 17 Sep - 23:26
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Paul Hugh
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Elise l'invita à rentrer en le vouvoyant et sans montrer aucun signe d'une quelconque reconnaissance de qui il était. Visiblement soit elle ne le reconnaissait pas soit elle l'avait oublié. Peut être aussi était-elle si bouleversée par la disparition de sa fille adoptive qu'elle ne s'imaginait pas croiser à cet instant une très ancienne connaissance. En revanche, le sorcier se souvenait très bien de leur dernière rencontre. Visage neutre, sourire fermé, sa voix pourtant se fit entendre !

C’est une humaine!! Pèse tes mots elle ne sait rien du tout! Rassures-toi tu ne crains rien de moi je te le jures. Je t’expliquerai plus tard.

Les mots résonnaient encore dans sa tête, surpris par cette première expérience de télépathie. Surpris aussi par le message de réassurance à son égard, sur un ton plus familier. Il s'était exprimé au sujet d'Elise également comme si elle comptait pour lui. Paul était perdu dans l'analyse de tout ce flot d'informations. Alicia fille d'un sorcier assassiné a disparu, Elise est sa mère adoptive, Aaron autre sorcier semble faire partie de l'entourage proche. Pas trop étonnant ma foi, les sorciers se rassemblent en clan. Il devait faire partie du même que le père de la fillette. Quant à Elise, un heureux concours de circonstances l'avait propulsée au beau milieu de cette famille particulière !

Pour l'épargner, il lui était demandé de jouer le jeu du naturel. C'était pas plus mal ma foi. Inutile de lui exposer en pleine figure leurs autres visages, leurs autres natures plus ou moins effrayantes. Lui épargner tout ceci pour éviter de cumuler avec la perte d'un être cher.

-Vous nous devez des explications il me semble ? Comment connaissez-vous Alicia ? Qui êtes-vous ? Et.. Quels moyens avez-vous pour la retrouver ? Vous savez quoi ?

Paul ouvrit la bouche pour commencer à raconter ce qu'il savait, mais s'aperçut qu'il ne pouvait raconter les choses telles quelles, lui dire qu'il était allé au secours d'Alicia prise à partie par des vampires. Lui cacher tous les aspects surnaturels et évoquer uniquement le fait que lui, un vieux célibataire un peu marginal a croisé une fillette dans la rue et l'a hébergée chez lui pendant 2 nuits ... Cela ne passerait que difficilement ... Son regard alla d'Elise à Aaron. A lui il pourrait en dire plus, il comprendrait.

- J'ai rencontré Alicia le week-end dernier, je suis un proche de la famille.

Sur la deuxième partie de phrase, il avait adressé un hochement de tête en direction d'Aaron afin que celui-ci appuie et confirme ce mensonge si nécessaire. Si tous deux voulaient aider Elise à retrouver Alicia, ils devaient se soutenir l'un l'autre dans leurs dires, faire fi de leurs divergences, dans un but commun de protéger les innocents : humains et enfants. Interrogé du regard, il continua ses explications :

- C'est par hasard que je suis tombé sur elle, c'était le vendredi soir, du côté de l'Opéra. Elle errait seule et elle a ... tapé sur son téléphone qu'elle ne voulait pas ... rentrer chez elle, qu'elle n'avait personne à prévenir.

Paul se sentait honteux d'enchaîner les mensonges, honteux aussi d'avoir encouragé bien involontairement la fille à faire durer sa fugue au détriment de sa famille adoptive, honteux de mettre en cause la responsabilité d'Elise dans cette fugue, honteux à en balbutier presque. Il avait tenu à omettre totalement l'agression subie et à préciser la façon qu'elle avait de communiquer via son smartphone, histoire de rassurer Elise et lui faire comprendre que sa fille avait eu suffisamment confiance en Paul pour lui parler ainsi.

- Le lendemain, nous avons beaucoup discuté. Elle voulait en savoir plus sur sa famille et la mienne ... Rapide coup d'oeil à Aaron. Elle a beaucoup parlé de son père ... Et ... elle a évoqué un certain "Olivier" !? J'ai fini par la convaincre de rentrer dès le lendemain.

Voilà. Évasivement, il avait donné une version édulcorée de sa rencontre avec la jeune sorcière en pleine crise d'identité, de questionnements sur sa vie, sa famille. Elise avait une part de responsabilité dans le comportement fugueur de sa fille. Paul avait cherché à atténuer ce point. L'absence de son père était un autre facteur important. Ces mots avaient eu cependant un poids qui portèrent un coup supplémentaire en plein coeur de la mère éplorée. Elle se serait peut être laissée écrouler à terre si on n'avait pas frappé de nouveau à la porte. Elise s'appuya sur cette élément pour se raccrocher au présent et chercher à aller de l'avant. Elle ouvrit la porte à un des agents de police en faction venu aux nouvelles et sans doute s'enquérir des intentions du visiteur.

- Désolé de vous déranger encore. Tout va bien madame ? Des nouvelles ?

Juste après qu'elle lui eut répondu, il jeta un regard inquisiteur au nouveau venu.

- Et vous êtes ?
- Paul. Un ami de la famille. Je suis venu apporter mon soutien.
Mar 18 Sep - 14:42
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Elise Beaconsfield
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Ton regard s'assombrit à mesure qu'il alterne entre Aaron et l'inconnu. Ces deux-là se connaissent et te cachent quelque chose, ça  crève les yeux. Tu n'as aucune idée du lien qu'il y a entre eux mais ils se connaissent. Leur relation ne semble pas amicale au vu de leurs réactions et des regards qu'ils échangent. Ton intuition est confirmé lorsque l'homme  dit être un proche de la famille. À cette révélation, tu tournes la tête vers l'oncle d'Alicia. Tes yeux se suspendent à ses lèvres. Tu as besoin de réponses. Même si le nouvel arrivant ne semble pas avoir de raisons de mentir puisqu'il ne te connait même pas et qu'il est venu de son plein gré pour aider, tu espères qu'il ne dise pas la vérité. Il n'était pas prévu que tous les amis des Beaconsfield ne viennent ici trop vite. La découverte de sa famille paternelle était déjà un choc suffisamment rude pour Alicia, tu ne comptais pas le secouer davantage pour le moment. Il était important qu'elle ait un peu de temps pour digérer toutes ces nouveautés. Ton psy avait été formel là-dessus et Aaron avait promis de respecter cela. Alors comment cela se fait-il qu'un de ses amis ait fait connaissance avec ta fille ? Pourquoi Aaron t'aurait-il fait de telles cachotteries ?

Tout s'emballe dans ta tête alors que tes espoirs de nouvelle famille vacillent. L'autre en rajoute une couche, disant l'avoir vu vendredi dernier alors qu'elle avait justement fugué plusieurs jours à ce moment-là, te causant une belle terreur. Elle était avec cet homme ? Cet inconnu ? Elle avait préféré passer ces deux jours entre les mains d'un parfait inconnu plutôt que de revenir ici avec toi, sa mère adoptive qui l'a élevée comme si elle avait été de son propre sang ? Tout ça n'a pas de sens ! Il te ment ! Il ne peuvent que mentir, tu le sais ! Et que veut-il dire par "en savoir plus sur sa famille et la sienne" ? Si ta fille avait voulu en savoir plus, elle aurait demandé à Aaron ou à toi. Pas à un homme soi-disant rencontré le soir-même ! Même s'il avait dit être un ami de la famille d'Evan... Ou si c'était vrai ? Cela signifierait-il que tu as été une si mauvaise mère que cela ? Pour qu'elle soit prête à te fuir ainsi par tous les moyens quitte à se jeter dans les bras de passants... L'homme dit qu'elle posait des questions sur son père et sur un certain Olivier. Tu ne te souviens pourtant pas d'un garçon portant ce nom dans sa classe. En savais-tu donc si peu sur ta fille ?


À l'image du maelström dans ton esprit, le monde autour de toi se met à tourner. Tu t'appuies au mur derrière toi afin de ne pas chuter. Tu ne sais plus quoi dire, faire ou penser. Heureusement, un coup donné à la porte te sort de cette panique qui te saisit un peu plus chaque seconde. Un policier se tient sur le seuil, inquiet de ton état et de savoir s'il y a des nouvelles. La gorge serrée, tu murmures amèrement :

-Des nouvelles ? Je comptais sur vous pour m'en apporter...

Ton ton est plus mauvais que tu ne l'as pensé et tu t'en voudras probablement bientôt d'avoir ainsi parlé à ce jeune homme serviable qui ne fait que son travail et essaie de faire preuve de sollicitude. Pour le moment ce n'est pas ton problème. Il ne t'en tient pas rigueur heureusement. Il doit bien savoir qu'une mère dans ce genre de situation est une vraie bonbonne de gaz dans une cheminée. Le nouveau venu attire son attention en revanche. À la question du policier, ce dernier maintient qu'il est un "ami de la famille". Un frisson de colère te parcourt en entendant ces sornettes. Non... Il n'est pas un ami... Pas de ta famille en tout cas ! Celle avec qui tu as repris contact ne vous connait que depuis  deux semaines et demi. Tout ça est bien trop louche pour toi. Dans un vain espoir de t'aider à garder contenance, tu caresses du pouce l'alliance de ton défunt mari. Tu espères ainsi sentir sa présence avec toi dans ce moment où tu aurais bien besoin de la vérité. SA vérité. Celle qu'il a emporté avec lui, te laissant dans cette ignorance qui te fait patauger dans le doute en cet instant. Tu ne sais même pas par où commencer... Ah si tient !

-Pour un "ami de la famille", vous semblez remarquablement bien nous connaître. C'est amusant pour un proche d'une famille que je découvre depuis à peine trois semaines... Tournant la tête vers "l'oncle", tu reprends : Aaron ?

Ton corps suit lentement ta tête pour lui faire face. Ton regard le fixe, imperturbable. Tu n'as pas formulé la question mais tes yeux en disent assez long. Tu veux des explications maintenant. Il y a quelque chose de louche ici. Tout un film se crée dans ta tête, liant les évènements de ces derniers jours avec cette tragédie. Un oncle sorti de nulle part voulant mettre Alicia en lien avec sa famille. Un pseudo-ami qui l'a gardée avec lui pendant sa dernière fugue et aujourd'hui, une disparition. Tu ne flanches mais tu trembles légèrement. Autant de colère que de peur. Tu ne sais pas s'ils son les coupables mais ils ne t'inspirent soudain plus confiance. Leur implication expliquerait pourquoi Aaron aurait tenu à te garder ici au lieu de t'aider à chercher ce matin. Tu es à présent arrivée au moment de vérité, du moins tu l'espères. Tu espères surtout pouvoir entendre ce qu'ils vont te dire...

lumos maxima
Jeu 20 Sep - 22:17
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Aaron Beaconsfield
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Je ne pensais pas qu’il était humainement possible d’être aussi embarrassé en si peu de temps. J’avais fait mon lot d’imbécilité à l’université, mais jamais je m’étais retrouvé autant dans le pétrin qu’en cet instant. Tout avait découlé de cette fraction de seconde de trop, cette parole murmurée agressivement à mon égard et que je n’avais pu stopper à temps. À cause de cela, Elise ne goberait que très difficilement un canular inventé de toute pièce pour justifier pourquoi cette menace à peine voilée avait lieu d’être. Cela étant dit, le reste de ma tombe fut creusé merci à l’honnêteté sans borne du lycan.

Autant je fus soulagé de savoir qu’il comptait nous aider à trouver Alicia, autant je fus immédiatement empli d’une immense colère en apprenant qu’elle avait côtoyé un lycan pendant deux jours sans m’en dire le moindre mot. Elle m’avait bien mentionné qu’elle avait fait des fugues par le passé, mais j’ignorais cette récente excursion et de savoir qu’elle avait fait la connaissance d’un lycan me mit hors de moi. Mais à quoi avait-elle pensé?! Quelque chose me disait qu’il y avait plus à apprendre derrière cette histoire. Remarque, de tous les fauves qu’elle aurait pu rencontrer, elle était au moins tomber sur un miséricordieux qui ne paraissait pas enclin à combattre.

En revanche, toute cette colère était futile si on ne retrouvait pas Alicia, et le temps pressait plus que jamais. Malheureusement pour nous par contre, notre départ venait d’être considérablement compliqué par l’histoire de notre interlocuteur. Il avait le mérite d’être honnête, mais la tentative maladroite de faire passer son agressivité pour une amitié distante des Beaconsfield eut évidemment l’effet contraire de ce qu’il espérait. Le regard inquisiteur et dubitatif d’Elise ne prit qu’une seconde à venir se braquer sur moi alors que, complètement désemparé, je refusai obstinément de la regarder dans les yeux de peur qu’elle remarque mon malaise. Je conservai donc mon attention rivée sur l’homme massif se tenant dans le cadre de la porte, mais au bout du compte, rien de ma réaction n’aida à renforcer la crédibilité de son histoire. Cela dit, que pouvais-je faire en fait…? Elise verrait sans doute clair dans mon jeu d’une manière ou d’une autre, j’avais découvert très vite qu’on ne pouvait lui mentir que très difficilement… Pour l’instant je me concentrais simplement à trouver une solution pour nous sortir moi et lui de l’embarras.

Le sort avait toutefois décidé de s’acharner sur moi puisque notre trio fut rejoint par un policier serviable et inquiet qui s’empressa de demander poliment à Elise si tout allait bien.  Son intervention eut l’avantage de nous permettre de révéler le nom de l’inconnu qui se présenta comme étant « Paul ». Par contre, la réponse expéditive de ma belle-sœur fut un excellent indicateur de son état d’énervement, mais malgré mon intuition naturelle, force fut de constater que je n’avais pas encore pris conscience de l’ampleur du problème. Elle en avait assez, et ne supportait pas qu’on la prenne pour une idiote…

-Pour un "ami de la famille", vous semblez remarquablement bien nous connaître. C'est amusant pour un proche d'une famille que je découvre depuis à peine trois semaines... Débuta-t-elle d’un timbre lourd de conséquence avant de tourner sa tête vers moi. Aaron ?

Putain de merde… Pensais-je en fermant les yeux avec désespoir dans le vain espoir que tout ceci ne serait qu’un cauchemar dont j’allais me réveiller d’un moment à l’autre.

Elise ne pouvait définitivement plus être bernée. Je le sentais dans son regard, en fait, je pouvais même percevoir une pointe méfiance. Tout semblait débouler sur elle et sa fille depuis les derniers jours et l’apparition on ne peut plus louche d’un « ami de la famille » visiblement sorti de nulle part et ayant côtoyé sa fille quelque jour avant sa disparition était trop pour elle. Je savais qu’Elise n’était pas stupide, et son raisonnement pouvait définitivement se tenir debout. Certes, il serait incohérent et incroyablement risqué de la part des ravisseurs de rester caché au nez et à la barbe de ses victimes, mais ce n’était pas improbable, loin s’en faut…

Sachant que j’étais ainsi acculé au pied du mur, ma raison m’obligea instantanément à considérer de lui mentir. À tenter vainement de m’emparer de la perche fendue que me tendait Paul et de continuer dans cette voie. Cependant, le regard implacable d’Elise, à la fois empreint de tristesse et de fureur attisait mon instinct qu’il me fallait à nouveau envoyer ma logique paître… À faire ce qu’on m’avait interdit depuis mon plus jeune âge en me le répétant jusqu’à m’en écorcher les oreilles. Je revis instantanément mon père Lionel assis devant moi à table à me dire solennellement que notre réalité n’était pas pour des gens comme elle. Que le secret devait être conservée à tout prix, autant pour notre sécurité que pour celle des malheureux qui l’apprenait. Le choix était impossible!

Cela dit, l’était-il vraiment… Ma nièce était en danger. Et il était clair que d’une manière ou d’une autre, que ce soit maintenant ou dans 10 ans Elise saurait la vérité sur Evan, Alicia et moi. Les circonstances étaient toutes sauf idéales, mais le destin semblait s’en être mêlé.

Alea iacta est, me dis-je avec résignation avant de soupirer longuement et de me tourner vers l’agent s’étant approché.

-Tout va bien monsieur l’agent, on vous préviendra si jamais quelque chose arrive. Dis-je simplement en hochant de la tête et en évitant volontairement de répondre à Elise devant l’officier. Viens Elise, entrons, on dirait que tu as fini le thé, je pense que nous en avons bien besoin.

Je joins le geste à la parole et encourageai ma belle-sœur à prendre les devants.

Je la vis du coin de l’œil lever son regard vers moi, cherchant probablement désespérément dans mes noisettes un semblant de réponse, mais je maintins mon attitude nonchalante et fuyante. Cela ne devait aucunement aider à calmer ses craintes, mais je m’apprêtais déjà à briser un tabou dont j’aurais toutes les misères du monde à justifier auprès de mes proches, il fallait que je limite les dégâts.

Alors qu’elle prenait les devants, je profitai du fait qu’elle me faisait dos pour recréer d’un geste rapide le lien télépathique entre moi et Paul.

Ça n’a pas marché, oubli ça. Elle se doute que quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire et commençait à croire que nous pouvions être les coupables. Fais-moi confiance pour la suite. Monte immédiatement à l’étage, je vais te donner une ou deux minutes maxi… Vois ce que tu peux tirer des ravisseurs dans la chambre d’Alice, ce sont des Feys. Tu redescendras aussi prudemment que tu peux.

Je coupai à nouveau le lien magique pour me concentrer sur l’esprit de ma belle-sœur tout en lui emboîtant le pas. Puis, non sans sentir une certaine culpabilité d’ainsi la manipuler, j’inspirai lentement juste avant de m’interposer dans l’entrée de ladite cuisine et de tisser un rapide enchantement qui brouillerait les perceptions auditives d’Elise afin qu’elle ne puisse pas entendre Paul qui monterait l’escalier. Il devait faire vite toutefois puisque j’aurai ensuite besoin de créer une illusion de Paul dans le salon et je ne pourrai pas me concentrer sur ces deux sorts en même temps.  

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Dim 23 Sep - 17:54
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Paul Hugh
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Visiblement Aaron semblait être tout autant un étranger que lui pour n'être apparu qu'il y a peu de temps dans leur vie. Il ne serait donc pas d'une grande aide pour convaincre Elise de leur faire aveuglément confiance. Ils étaient deux inconnus dans la maison d'une mère venant de perdre un enfant dont ils disaient avoir fait connaissance. En toute logique, elle ne pouvait qu'avoir d'énormes suspicions à leur égard. Ce fût une chance qu'elle ait tout de même renvoyé l'agent. Ils restaient donc pour elle un espoir tangible de retrouver sa fille et semblaient avoir sous le coude plus de réponses à fournir que la police. C'était leur avantage si tant est qu'ils se décidaient à parler avec sincérité. Aucun mensonge, aucun détour ne passerait inaperçu. Peut-être ... peut-être fallait-il lui révéler plus que de raison. Après tout, ne faisait-elle pas dorénavant partie d'un clan de sorciers, par alliance ?

Ça n’a pas marché, oubli ça. Elle se doute que quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire et commençait à croire que nous pouvions être les coupables. Fais-moi confiance pour la suite. Monte immédiatement à l’étage, je vais te donner une ou deux minutes maxi… Vois ce que tu peux tirer des ravisseurs dans la chambre d’Alice, ce sont des Feys. Tu redescendras aussi prudemment que tu peux.

Nouvelle conversation secrète avec Aaron. Il prenait les devants pour s'expliquer avec Elise. Mais que comptait-il lui avouer ? Autant le laisser se débrouiller au début, Paul se chargerait bien de dire sa vérité si nécessaire. A la place, il l'envoyait inspecter la chambre de la fille. Bizarre de le mettre ainsi de côté. Avait-il certaines choses à dire à Elise en son absence ? Le sorcier semblait oublier ou ne pas connaître la fine capacité sensorielle des lycans même en l'état humain. En tout cas, il tâcherait de ne pas perdre le fil de la conversation qui se tiendrait en bas.

Aaron ne semblait pourtant pas vouloir cacher d'informations, d'ailleurs l'avait-il informé que les ravisseurs seraient des Feys. Les Feys !? Ils étaient plutôt du genre discret, jamais eus d'interaction violente avec les lycans en tout cas. Cela devait en être autrement avec les sorciers. Fort heureusement, les Reed étaient en contact ponctuel avec eux, ils pourraient sans doute le renseigner même si cela faisait des mois que Paul n'était pas allé leur rendre visite. C'était un atout qu'il se mettait de côté. S'il y avait des hostilités ouvertes entre Feys et sorciers, il pouvait être préférable de mener son enquête de son côté plutôt qu'en duo !

Paul se décida à monter à l'étage en laissant Aaron se dépatouiller dans ses propres explications. La maison était cossue et finement décorée. Les marches craquaient sous ses pas. La demeure respirait la vie, possédait une âme que lui avaient insufflée ses habitants. Paul n'avait jamais connu telle opulence et aurait presque pu les envier, mais les aléas de la vie avaient encore une fois pour Elise brisait tout le charme d'une telle vie. Il avançait les pieds avec délicatesse pour éviter d'abimer le riche foyer.

Il poussa la porte et pénétra dans la chambre d'Alicia. Le parquet craquait sous ses pieds, certaines lattes avaient beaucoup de jeu. Que pouvait-il bien trouvé ? Il ne s'appelait pas Sherlock Holmes. La penderie était ouverte et écarta par réflexe les vêtements sur cintres comme s'attendant à découvrir la fillette cachée au fond du placard. A la place, il y reconnut la tenue qu'elle portait lorsqu'il l'avait rencontrée, lavée et débarrassée des tâches de sang, de souillure par une mère attentionnée. Il porta la manche à son nez et huma le parfum. Son odeur. Toute la pièce embaumait l'identité olfactive d'Alicia avec quelques traces plus tenues d'Elise et Aaron. Il se rapprocha du lit, de la fenêtre et ses rideaux à la recherche de traces olfactives étrangères.

Comme signalé à la radio, la fille avait disparu dans la nuit en laissant son téléphone derrière elle. L'objet trainé sur la table de chevet. Paul s'en saisit et alluma l'écran à la recherche des dernières activités que sa propriétaire aurait pu y laisser derrière elle. Puis il fourra l'objet dans sa poche. Comme un réflexe, il s'accroupit et inspecta le dessous du lit. Pas de fillette cachée là non plus. Retournant à la fenêtre, il observa l'horizon, mettant à profit ses sens aiguisés. D'autres pavillons de luxe les entouraient. On pouvait apercevoir quelques buildings plus éloignés. Se penchant par le cadre, il inspecta attentivement le contre-bas, sur les côtés et même en direction du toit. Rentrant la tête, il aperçut à son tour les marques au niveau du loquet. Les Feys étaient passés depuis l'extérieur. Il huma la pièce à la recherche d'une quelconque fragrance qu'il mémoriserait pour la suite.

S'asseyant sur le rebord de la fenêtre côté intérieur, il essaya de revivre l'événement de la nuit. Si Alicia avait crié cela aurait alerté sa mère. Elle n'avait pas le sommeil lourd, ils avaient dû user d'un sort, agi sans violence. Si elle n'était pas maintenu dans un état végétatif, elle ne manquera pas de bassiner ses ravisseurs de nombreuses questions ! Paul sourit à l'image de cette amusante situation. Pour résumer, Alicia avait disparu de nuit sans moyen d'être géolocalisée et sans témoin visuel, en tout cas pas vivant. Il y avait bien les caméras de vidéosurveillance du quartier, mais si la police faisait bien son boulot, ils y jetteraient un oeil de leur côté.

Méditant tout cela et ayant obtenu ses propres indices, il redescendit à pas légers au salon pour rejoindre la conversation.

Question au MJ:
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Aaron Beaconsfield
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Les secondes suivantes furent criminellement longues… Surtout que j’entendis sans peine les pas de Paul monter à l’étage. À tout moment j’eus l’impression qu’Elise l’entendrait et verrait la supercherie, mais ultimement le sort me sourit pour cette fois. Elle finit de disposer le thé sur le cabaret et se tourna vers moi afin de rejoindre le salon. Je pris les devants de quelques pas et tout en marchant d’un rythme suffisamment rapide pour m’assurer les quelques secondes d’avances, je virai sèchement à droite et effectuai aussitôt les gestes nécessaires pour former une illusion visuelle de Paul que je plaçai se tenant droit derrière le dos du canapé sur lequel j’invitai silencieusement Elise à s’asseoir lorsqu’elle m’eut rejoint.  

Maintenant face à elle, je sens le regard perçant d’Elise se river sur moi. Elle se doute que quelque chose est sur le point de se produire… Quelque chose d’important…

Tout en feignant de ne pas y porter attention, je m’assieds sur le même coussin que j’avais pris lors de notre rencontre 3 semaines plus tôt, et en un instant, je me retrouvai à recréer une scène étrangement similaire à ce qui s’était déroulé ici-même le 1er mai. J’eus soudain une forte impression de déjà-vu qui accentua mon malaise, mais je tentai de ne rien en laisser paraître.

Elise déposa le cabaret sur la petite table à café se mit à servir par automatisme trois tasses de thé, sans prononcer le moindre mot. Toutefois, ce court délai fut suffisant pour qu’une profonde hésitation se loge dans mon esprit. Je pris enfin conscience de la magnitude de ce que je m’apprêtais à faire, de tout ce que cette trahison impliquait. J’étais sur le point de trahir la confidence d’un secret d’une importance capitale. Je n’étais certainement pas le premier à le faire à travers l’histoire, mais j’avais toujours eu cette idée prétentieuse que c’était une erreur qui ne pouvait arriver qu’aux imprudents et aux négligents. Comment pourrais-je tomber dans un tel panneau? J’étais peut-être impétueux et impulsif, mais hier encore je n’aurais jamais osé croire que je puisse briser un tel tabou. Et pourtant, j’étais assis devant ma belle-sœur à deux doigts de trahir la confiance de mes parents, d’Alicia et de mon frère qui avait, après tout, volontairement décidé de quitter notre univers.

J’étais tellement pris dans mes pensées que je n’avais pas remarqué qu’Elise s’était tourné vers moi, ayant complètement délaissé les trois tasses qu’elle venait de remplir pour me regarder avec attention. En voyant son expression, je souris faiblement puis me tournai davantage pour lui faire face. Intimant mentalement à l’illusion de « marcher » de sorte à ce que l’image de Paul se trouve accoté contre le mur derrière elle. Toutefois, je vis aussitôt qu’elle voulut conserver un œil sur lui et elle s’installa différemment de sorte à nous maintenir tous les deux dans son champ de vision. Elle était trop méfiante, Paul ne réussirait jamais à revenir sans être débusqué.

Désespéré, je fis mine de regarder le faux Paul et lui demandai calmement s’il pouvait nous attendre dans le vestibule dont la porte intérieure n’avait heureusement pas été fermé. Ce à quoi il acquiesça bien évidemment et il se mit à marcher vers l’endroit concerné pour être hors de vue de nous tous. Heureusement pour moi, Elise laissa la situation allez bien qu’elle sembla hausser un sourcil de surprise pour une raison que je ne compris pas totalement. Cependant, avant qu’elle ne poursuive ses interrogations, j’attirai son attention gentiment.

-Je sais que vous ne me connaissez pas vraiment. Je sens que vous doutez de moi en ce moment. J’ai tout à prouver encore, j’en suis conscient, mais depuis les dernières semaines, est-ce que je vous ai donnée une raison valable de douter de mes intentions?

Elle maintint son regard intrigué avant de me répondre du tac au tac.

-Vous cultivez le secret Aaron... Je ne suis pas née de la dernière pluie et je sais bien que vous ne me dîtes pas tout. Je ne peux pas vous en vouloir. Vous avez vos raisons, je m'en doute. Cependant, nous ne nous connaissons que depuis peu et déjà vous m'avez caché des choses. Votre intérêt pour les livres d'Evan, votre ami qui a fait la connaissance d'Alicia dans mon dos alors qu'elle avait fugué. Aujourd'hui elle a disparu et je sens toujours ces cachotteries émaner de vous. Je ne sais pas pourquoi vous faîtes cela mais si vous avez quelque chose à me dire, je vous en prie dîtes-le... Je suis prête à tout pour récupérer ma fille

Je pinçai mes lèvres pour retenir un juron devant mon imbécilité. Je ne pensais qu’à mes intentions envers Alicia, mais mon inquiétude m’avait fait parler beaucoup trop rapidement. À dire des âneries du genre je ne devais pas m’étonner qu’Elise entre dans des portes que je venais d’ouvrir. En revanche, loin de marteler sur ses soupçons légitimes, elle revint sur l’essentiel. Elle voulait connaître la vérité oui, mais elle ne souhaitait en fait qu’une seule chose. Le retour de sa jeune fille disparue, et là-dessus, je savais que nous avions un point commun.

J’inspirai longuement en fermant les yeux pour m’aider à reprendre contenance et prononçai lentement.

-Je comprends que ce que j’ai pu faire à créer des doutes chez vous. Je m’en rends compte maintenant que vous le dites, mais j’espère qu’au-delà de ce que j’ai éveillé comme soupçons, j’ai au moins pu vous assurer qu’Evan était l’une des personnes les plus importantes de ma vie. Et qu’Alicia est devenu aussi précieuse à mes yeux que mon frère maintenant que je sais qu’il n’est plus là pour elle.

Je rencontrai à nouveaux les émeraudes d’Elise pour affronter son jugement et pour renforcer mes prochaines paroles.

-Cela dit, vous avez raison. Il y a effectivement quelque chose que je ne dis pas et qui concerne les Beaconsfield. Et bien que je n’aie rien à voir avec l’enlèvement d’Alicia, j’ai raison de croire que ce qui s’est passé a un lien avec ma famille et ce que j’ai gardé dans le silence. Je n’en étais pas sûr, mais je l’ai confirmé tout à l’heure. Par contre, le temps presse, et même si je vous promets de tout vous dire ce que je vous cache bientôt, je ne peux pas m’embarquer dans les explications tout de suite. Parce que je vais quand même vous dire l’essentiel de ce que je sais. Alicia est en vie, mais elle est en danger au moment où je vous parle, un danger que la police ou vous ne pouvez pas affronter. Alors, la partie la plus difficile pour vous Elise, c’est que je vous demande de me faire confiance encore un peu et de me laisser y aller sauver Alicia seul avec Paul sans dire un mot aux autorités.


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Ven 28 Sep - 22:12
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Elise Beaconsfield
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Installée dans le salon, tu écoutes avec une méfiance accrue les propos d'Aaron. Ta réponse a sa question a été sans appel et tu comptes bien insister le temps qu'il faudra pour qu'il en vienne au aveux. Tu dois au moins savoir quel genre de lien il pourrait avoir avec cette affaire et tes paroles semblent avoir eu l'effet escompté car il vient planter son regard dans le tien avant de te dire d'un ton posé que s'il n'a rien à voir personnellement avec cette affaire, cela vient probablement de la famille Beaconsfield. Cette même famille que ton mari avait fuit des années auparavant et qu'il avait gardé sous silence. Tu commences à comprendre pourquoi et tu ne peux t'empêcher de te traiter d'idiote pour cela. Voilà à peine trois semaines que tu avais pris contact avec eux et ta fille se faisait enlever. Ton mari vous en avait tenu à l'écart pour de bonnes raisons et toi comme une imbécile, tu t'es précipitée vers une occasion de renouer le contact pensant agir pour le mieux pour Alicia alors qu'en fait ton geste aura peut-être causé sa perte...

Tu t'effondres dans ton fauteuil, atterrée. Ton visage se décomposer un peu plus alors qu'Aaron dit que l'enlèvement a lien avec ses secrets, qu'Alicia est en danger et que ses kidnappeurs sont des gens hors d'atteinte pour la police ou pour toi. Tout de suite des films se forment dans ta tête. Drogue, secte, complot politique ou règlement de compte. Tu imagines tout ce qui pourrait ce dissimuler sous ces fameux secrets. À l'heure actuelle, Alicia pourrait bien être à la merci de trafiquants de drogues venus faire pression sur ta belle-famille ou par des hommes de mains sans pitié. Cette seule pensée terrifie la mère en toi. Ton visage devient livide. Tu ne sais pas à quoi t'attendre ni dans quoi tu mets les pieds mais tu prends l'avertissement du frère d'Evan très au sérieux. Dans ce genre de cas, tu ne prendrais rien à la légère à vrai dire.

Te massant les tempes, tu récapitules ce que tu viens d'entendre ainsi que la demande d'Aaron de laisser une journée complète à lui et à son ami pour retrouver ta fille. Tu es dans une situation délicate où tu as à faire à de parfaits inconnus venus pour tu ne sais quoi s'en prendre à ta fille et il se pourrait qu'il ne s'agisse pas d'argent. Ceux qui la détiendraient seraient selon toute vraisemblance hors de portée des autorités, ce qui sous entend une sorte d'entité secrète ou clandestine bien organisée qu'Aaron semble tout de même connaître et pouvoir repérer. Tu es au moins sure d'une chose. L'homme en face de toi est la clé de tout ça. Le frère de ton défunt mari détient la solution à ce mystère et il te demande à l'heure actuelle de le laisser disparaître dans la nature au prétexte de la maigre confiance que tu as en lui.

L'affaire est délicate car si tu refuses, tu sais qu'il pourrait se braquer contre toi et tu perdrais alors la seule piste potentielle jusqu'au ravisseurs. Pourtant, tu n'as aucune garantie réelle qu'il soit de ton côté. Après tout, les preneurs d'otages sont souvent ceux qui se présentent le mieux... Non, c'est décidé. Tu ne peux pas le laisser partir avec autant d'incertitude. Secouant la tête, tu murmures d'une voix sombre :

-Aaron... Je suis navrée de ce que je vais dire mais... Vous n'avez pas d'enfants et ça se voit. Je vous souhaite d'en avoir un jour mais ce jour-là vous comprendrez... Vous comprendrez ce qu'est la peur constante qui nous ronge pour nos enfants. Une fois que vous aurez goûté à son intensité vous comprendrez pourquoi ce que vous me demander est seulement inconcevable pour la mère que je suis...

Tu marques une pause pour te lever et t'approcher de la fenêtre. Ton regard survole la rue où tu regardes les forces de l'ordre en train de s'activer dans tous les sens. Alors, te tournant vers ton interlocuteur, tu poses ta main sur la poignée servant à actionner la fenêtre. D'un coup sec, tu bascules la poignée en position pour ouvrir le battant en grand. Alors tu reprends d'un ton léger et pourtant grondant d'une menace sous-jacente :

-La police est là, juste dehors... Imaginez s'ils venaient à apprendre l'existence d'un oncle rencontré il y a seulement trois semaines et d'un soi-disant ami de la famille découvert il y a un quart d'heure qui ont respectivement des informations exclusives sur les ravisseurs et qui ont vu Alicia récemment lors d'une fugue... Qu'en penseraient-il ? Ou plutôt, combien de temps hésiteraient-ils ? Tu laisses planer le silence une seconde avant de reprendre d'une voix plus sombre, plus agressive : Ce n'est qu'une poignée Aaron... Je l'aurais ouverte et j'aurais appelé à l'aide avant que vous n'ayez eu le temps de décoller vos fesses de ce coussin. Je n'ai pas envie de le faire alors ne me forcez pas la main.

Tu joues avec le feu et tu en as conscience, à tout moment il pourrait se ruer sur toi et te faire tu ne sais quoi. Si ce qu'il dit est vrai, il est probablement plus dangereux qu'il ne veut le laisser paraître. Tu t'en doutes mais tu t'es acculée en posant cette menace ainsi. Tu ne peux plus reculer... T'efforçant de chasser tout doute et tout sentiment sympathique à son égard, tu achèves :

-Je vous le demande une dernière fois Aaron... Si vous avez des choses à me dire, c'est maintenant... Expliquez-moi... Qui sont ces gens et pourquoi devrais-je vous laisser aller seuls alors que vous me cachez tant de choses et que vous semblez être les deux seules personnes ici à savoir où pourrait se trouver ma fille ? Je ne demande qu'à vous croire mais si vous ne vous montrez pas plus honnêtes vous deux, c'est avec l'inspecteur Cooper  que vous poursuivrez cette conversation...


lumos maxima
Mer 3 Oct - 0:05
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Paul Hugh
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Paul n'avait pas perdu une bribe de la conversation qui se tenait dans le salon. Aaron tentait encore désespérément à s'attirer la confiance aveugle de la mère d'Alicia. Mais cette dernière était aux limites de la patience et les menaçait maintenant tous deux ouvertement d'en faire appel aux forces de l'ordre s'ils ne daignaient pas confesser ce qu'ils avaient à dire. Alors qu'à pas feutrés il se rapprochait de la pièce principale, son regard fut attiré par une photo accrochée au mur d'un coup avec leur enfant. S'il reconnaissait aisément Alicia et Elise, il fut surpris de reconnaître le père défunt et mari comme étant l'un des sorciers affrontés en même temps qu'Aaron.

Evan donc, le frère d'Aaron. De ce qu'il comprenait des conversations entendues, il serait venu seul à Vancouver et Aaron n'aurait repris contact avec sa nièce qu'il n'y a qu'une poignée de semaines. Aaron venu seul, sans le clan. Pas de renfort supplémentaire à espérer de ce côté-ci. C'était pas plus mal pour Paul qui avait peur de réveiller d'anciens démons...

Ignorant de signaler son entrée au risque d'apparaître en doublon avec son image magique, Paul se carra dans le cadre de la porte du salon, mains dans les poches, tâtant le portable d'Alicia. L'effet de surprise interrompit net la conversation et deux regards sévères se tournèrent vers lui.

- Assez parlé. Il est temps qu'elle sache : Elise est veuve et mère de sorciers, elle doit tout savoir du clan des Beaconsfield !

- Paul ! Sacrifice... Tais-toi!!

Paul avait lâché une bombe qui avait fait se dresser Aaron d'un bond de son fauteuil. Elise s'était elle figée, interloquée. Il fit quelques pas en sa direction en sortant ses mains des poches prêt à la rattraper si elle défaillait. Tant pis pour la délicatesse, elle devait savoir, elle devait ouvrir les yeux sur qui étaient Evan et Alicia. Si Aaron pensait que l'ignorance pouvait préserver l'innocence, Paul croyait pour sa part qu'une réalité tissée de mensonges et de secrets n'était pas vivable sur le long terme et moins douloureux qu'une vérité pleine et entière.

- Elise, ta fille, Alicia a des dons de magie, comme son père. Tu as dû sentir cela ?

A quel point pouvait-elle croire ses paroles ? Elle n'était pas sotte. C'était une mère dévouée et attentive. Aaron et Paul n'ont pas su masquer leur jeu alors elle ne devait pas être dupe de certains agissements de sa fille même si en tant que mère elle aurait sûrement écartée toute explication irrationnelle à certains événements ou paroles étranges qui avaient eu lieu sous ce toit.

- Ce ne sont pas des criminels qui l'ont enlevée, ni même... des humains. C'est pourquoi seuls Aaron et moi pouvons agir.

Aaron avait de nouveau cherché à l'interrompre, mais Paul avait crevé l'abcès, joué pleinement le jeu de la franchise une fois de plus. Certes, il n'était pas vraiment concerné ne faisant pas partie de la famille. Les Beaconsfield pourraient lui en vouloir de nouveau. Peu lui importait. Il se sentait surtout concerné par le bien-être d'Alicia et d'Elise. Et pour cela, il fallait agir quitte à avoir de nouveau tout le clan de sorciers à dos. Il y était habitué. Si Aaron avait cherché à le faire taire, ayant évoqué les kidnappeurs, Elise implora au contraire qu'il en dise plus. Il leva la main pour reprendre la parole.

- J'ai une piste ! Mais Elise, tu dois nous promettre que tout ce qu'on te racontera doit rester entre nous. Et on t'amènera avec nous retrouver Alicia ! Paul se tourna vers l'oncle avant qu'il n'objecte quoi que ce soit. Aaron, tu sais qu'on ne peut lui demander de rester à l'écart ! Je m'occupe de garantir sa sécurité.

Toutes ces révélations d'un coup risquaient de provoquer des cris, des pleurs voire des réactions hostiles de l'un ou de l'autre. Paul était prêt à encaisser le contre-coup, mais misait tout sur la volonté des protagonistes réunis dans la pièce dans un but unique de retrouver Alicia au plus tôt en prenant tout ce qui se présenterait à eux comme un moyen d'aller de l'avant.
Mer 3 Oct - 15:34
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Elise Beaconsfield
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À la mine déconfite d'Aaron, tu vois que ta menace couplée à cet ultimatum a eu son effet. Il est visiblement déstabilisé et tu as l'impression qu'il est à court d'idée. Resserrant un peu plus tes doigts sur la tasse de thé que tu as prise en te levant, tu lui laisses quelques secondes avant de mettre tes paroles à exécution. Cependant ce n'est pas lui mais Paul qui fait irruption dans la pièce pour briser le silence pour demander qu'on te dise enfin la vérité au sujet des Beaconsfield. Bien que cela te fasse plaisir, tu tiques tout de même sur le mot sorcier. Qu'est-ce qu'il voulait dire ?

L'oncle d'Alicia se lève pour protester mais l'homme l'ignore et poursuit en te regardant droit dans les yeux. Tu te suspends à ses lèvres et attends désespérément qu'il te révèle enfin ce qu'on te cache. Hélas, il semble qu'il ne soit décidé qu'à te faire tourner en bourrique. Il se lance dans une histoire de magie sans queue ni tête. Ton regard s'embrase à mesure qu'il avance dans ses sottises avant d'exploser quand il te demande de garder leur secret si tu veux les suivre.

Comment ose-t'il se moquer comme ça de toi dans un moment pareil ? Te prend-il pour une gamine à qui on raconte des histoires farfelues pour la convaincre de faire on-ne-sait-quoi ? Des kidnappeurs inhumains contre lesquels la police ne pourra rien et contre qui Aaron et lui sont les seuls à pouvoir faire quelque chose, de la sorcellerie... On croirait un scénario de film pour adolescents. Si cela t'énerves qu'il te prennes ainsi pour une bonne poire, tu enrages qu'il ose assimiler non seulement Alicia mais aussi Evan à tout ça en les traitant de sorciers. De quel droit se permettait-il ? Evan était un homme formidable ! Un père qui a consacré sa vie à Alicia, qui a sauvé la tienne il y a onze ans de cela et avec qui vous avez bâti ce foyer aujourd'hui menacé par des inconnus !  Hochant la tête, tu rétorques :

-Oh je vois... Donc Alicia et Evan sont des sorciers issus d'une famille de magiciens, c'est ça ? Du coup, cela fait d'Aaron un mage aussi si j'en suis votre logique ! Et vous, vous êtes quoi, hein ?  Vous êtes un magicien comme eux ? Oh non, ce serait trop simple ! Vous êtes Conan le Barbare alors ? ET MA FILLE A ÉTÉ ENLEVÉE PAR LE PEUPLE DE FÉES VOUS ALLEZ ME DIRE ?... Vous vous foutez de moi ?! La situation semble bien vous faire rire si vous vous amusez avec vos histoires de gosses ! Et en plus, vous mêlez Alicia et mon mari à votre histoire ?! Une petite fille disparue et un homme décédé ! Quelle bassesse ! Mon mari était quelqu'un de bien ! Ne vous permettez plus de parler de lui ou...

Ta voix se meurt alors que quelque chose te reviens à l'esprit. Un détail que tu avais cherché à oublier mais qui t'étais revenu en plein visage il y a quelques jours. L'adrénaline du moment accélère tes pensées à une cadence folle, si bien qu'il ne te faut pas plus de quelques secondes pour assembler l'intégralité du puzzle. À moitié abasourdie part ce que tu as compris, tu t'appuies à la fenêtre en reportant son regard sur Aaron :

-Alors c'était pour ça... Voilà pourquoi vous les vouliez ces fameux livres... Ces pentacles et ces runes du diable... Vous... Vous avez entraînez ma fille là-dedans. Vous faîtes partie de cette secte satanique, vaudoue ou je-ne sais-quoi qu'Evan avait rejoint ! Espèce de salaud... SALAUD ! Je vous ai ouvert ma porte et vous... Vous avez ramener ces vieux démons ! Je savais que je n'aurais jamais du vous croire ordure ! J'en ai assez entendu !

Sur ces mots, tu fais volte-face et ouvres la fenêtre d'un coup sec. Du coin de l'œil, tu vois l'oncle Beaconsfield lever les mains en ta direction. Tu ne sais pas s'il veut se jeter sur toi ou s'il compte te lancer quelque chose mais tu comptes bien prendre les devant. Dans un cri, tu te tournes en sa direction pour lui envoyer ta tasse avec son contenu. Le thé a déjà perdu de nombreux degrés à cause de l'infusion et il en perdra encore en parcourant la distance vous séparant mais il sera encore assez chaud pour le brûler et te donner ainsi le temps dont tu as besoin.

La fenêtre s'ouvre et tu hurles alors à destination des agents se trouvant dehors :

- Police ! À l'aide ! À moi !


lumos maxima
Ven 5 Oct - 22:02
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